Parallèlement se développe un socialisme réformiste, celui des Fabiens. Restreint en nombre mais fort influent, le mouvement est parti de petits groupes d'intellectuels et de membres des professions libérales. Fondée en 1884, la société fabienne a choisi ce nom en souvenir de Fabius Cunctator, avec l'idée qu'il faut, à la manière du vainqueur d'Hannibal, adopter une tactique de lutte patiente et tenace jusqu'à la victoire. On parle alors des « gradualistes » ou des « possibilistes ». Pour eux, c'est l'observation des faits économiques qui conduit au socialisme. Répudiant la lutte des classes et la révolution violente, ils visent à réaliser par étapes la suppression de la propriété privée du capital et des instruments de production. Ils préconisent des mesures partielles et concrètes pour éduquer les esprits, et entreprennent une action massive et infatigable de propagande pour faire pénétrer les idées socialistes dans tous les milieux. Socialisme mesuré donc, constitutionnel, démocratique, s'affirmant comme une doctrine scientifique et la seule alternative possible au marxisme (...)
[...] La charité, privée ou publique, est débordée et ne peut plus faire face. Les grondements révolutionnaires au cours des manifestations de chômeurs à Londres en 1885- 1887 rappellent aux nantis la menace toujours présente de la subversion. Les grandes villes fournissent le contraste le plus saisissant entre l'extrême richesse et l'extrême dénuement. Aux voix nées de la peur s'ajoutent celles de la mauvaise conscience. Dans des zones entières de la bourgeoisie est ranimé un malaise né devant l'inégalité de la répartition des richesses. [...]
[...] Deux autres mesures viennent compléter le texte de 1867 : en 1872, le Ballot Act introduit le scrutin secret, et en 1883 est votée une loi contre la corruption. La pression à alors déjà repris en faveur d'un suffrage universel. Le gouvernement de Gladstone fait voter en 1884-1885 la 3e grande réforme électorale du siècle. Le droit de vote accordé en 1867 dans les bourgs à tous les chefs de ménage, est étendu aux comtés. D'autre part, la redistribution des sièges bouleverse complètement la géographie électorale de la GB en instaurant le système du bulletin uninominal et en découpant les arrondissements électoraux en proportion de la population. [...]
[...] A partir de 1889 surgissent un peu partout des mouvements revendicatifs, dynamiques, à tonalité révolutionnaire, animés par de jeunes leaders ouvriers proches du socialisme. Le signal est donné par la grande grève des dockers de Londres au cours de l'été 1889, suivie d'autres explosions parmi les gaziers, les marins, les ouvriers des transports . Ce nouvel unionisme recrute surtout parmi les manœuvre, catégorie d'ouvriers fort mal organisés jusque là. Des mots d'ordre nouveaux apparaissent : journée de 8h, minimum légal du salaire, appel à l'intervention de l'État pour garantir le droit au travail . [...]
[...] Dans les années 1860, une campagne d'agitation renait en vue d'obtenir le suffrage universel, et la réforme de 1867 constitue une étape importante, fruit des calculs des 2 partis qui cherchent à tirer le maximum d'avantages électoraux et politiques de la mesure. Finalement, ce sont les conservateurs, sous l'impulsion de Disraëli, qui vont voter une réforme, au contenu beaucoup plus hardi que les propositions de leurs adversaires. Elle permet le vote de la plupart des ouvriers des villes, les bourgs électoraux (household suffrage). Ce saut dans le noir n'altère cependant ni le cours de la vie politique, ni le rapport de forces. L'élargissement du suffrage tend plutôt à renforcer les conservateurs. [...]
[...] L'ère victorienne : l'Angleterre en quête de démocratie et de justice sociale I. L'instruction pour tous Jusqu'en 1870, l'école en Angleterre est entièrement de l'initiative privée (Église et institutions charitables). L'État ne s'y est pas investit pour 3 raisons principales : son coût et le travail qu'il représenterait en plus, car l'intérêt d'un enseignement généraliste est controversé (cf dangers de l'instruction aux pauvres), et enfin car les questions scolaires sont très liées aux questions religieuses. L'Education Act de 1870 constitue la principale loi de la période. [...]
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