Itinéraire fasciste, Drieu la Rochelle, 1893-1945, IIIe République, guerres mondiales, La lutte des jeunes, national-socialisme, régime de Vichy, totalitarisme, art médiéval, rationalisme
Né en 1893 en Normandie d'un couple à la dérive (cf. Rêveuse bourgeoisie, 1936), Pierre Drieu la Rochelle s'inscrit avant-guerre à la Faculté de Droit de Paris en vue d'obtenir un diplôme de Sciences politiques pour embrasser la carrière de diplomate. Il échoue à l'examen terminal, ce qui nourrira de sa part une rancune tenace à l'égard des intellectuels bourgeois et conformistes de la Troisième République. À la recherche d'aventure, il décide alors de devancer son appel en 1914 : engagé dans les premiers combats, il est trois fois blessé, dont une première fois lors de la déroute de la bataille de Charleroi en 1914. Il conservera de la guerre une double conception : héroïque et transcendante lorsque l'on risque sa vie dans l'assaut, ridicule et vaine la plupart du temps (Cf. La comédie de Charleroi, 1932).
[...] L'individu devient alors le lien médiumnique de la vie et du monde ». Et en effet, pour Drieu, c'est l'action qui répond à la définition de l'anthropologie, puisqu'il écrit notamment dans sa pièce de théâtre Le Chef : « nous saurons qui nous sommes, quand nous verrons ce que nous avons fait ». Aussi la politique ne se juge-t-elle qu'en rapport à la puissance d'énergie vitale, à sa puissance de création, ainsi qu'il l'écrit dans ses Chroniques politiques : « Je trouve que le meilleur jugement politique, c'est le plus simple jugement humain. [...]
[...] Le 15 mars, un mandat d'amener ayant été décerné contre lui, Drieu la Rochelle se suicide. Penser le totalitarisme national-socialiste « Pensée de politique, pensée insuffisante », écrit Drieu en 1943 dans L'homme à cheval. En effet, Drieu appartient à cette minorité fasciste pour qui le National-Socialisme devait incarner une révolution d'ordre spirituel, ayant pour toile de fond une réflexion sur les fondements mêmes de la société occidentale. Drieu croit en une décadence qui est autant culturelle (arts) qu'elle est philosophique : l'homme aurait perdu le sens et le goût de la totalité. [...]
[...] C'est donc l'homme nouveau qu'il faut tâcher de penser, et auquel le fascisme serait censé aboutir. Le fascisme offrant finalement à cet homme « total » son salut, car Drieu ne croit qu'en un accomplissement dans l'action, même si cette action se traduit par un sacrifice tragique. C'est que finalement, le totalitarisme politique doit pouvoir offrir un moyen de remplacer le totalitarisme religieux. Une révolution d'ordre anthropologique : l'homme dans sa totalité Drieu, paraphrasant Une saison en enfer de Rimbaud, cherche à « posséder la vérité dans une âme et un corps » (épigraphe de son essai Notes pour comprendre le siècle, 1941). [...]
[...] L'itinéraire fasciste de Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) L'écrivain engagé Né en 1893 en Normandie d'un couple à la dérive (cf. Rêveuse bourgeoisie, 1936), Pierre Drieu la Rochelle s'inscrit avant-guerre à la Faculté de Droit de Paris en vue d'obtenir un diplôme de Sciences politiques pour embrasser la carrière de diplomate. Il échoue à l'examen terminal, ce qui nourrira de sa part une rancune tenace à l'égard des intellectuels bourgeois et conformistes de la Troisième République. À la recherche d'aventure, il décide alors de devancer son appel en 1914 : engagé dans les premiers combats, il est trois fois blessé, dont une première fois lors de la déroute de la bataille de Charleroi en 1914. [...]
[...] En effet, il souligne dans Notes pour comprendre le siècle au sujet des hommes du Moyen Âge : « Ils savent que l'héroïsme est une atmosphère mystique qui presse à l'infini la faculté de jouir et de pâtir par le corps, tout comme la sainteté ». À compter de la Renaissance, Drieu porte un jugement critique, car à ses yeux c'est dès le XVIe siècle que l'esprit et le corps sont artificiellement disjoints en raison de la montée en puissance de ce qu'il appelle l'intellectualisme : « Dès le XVIe siècle apparaît l'apologie du bon sauvage. On ne voit pas que le lien de l'homme avec la nature est dans son corps. [...]
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