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Elles deviennent toutes indépendantes entre 1816 et 1825. En 1822, le Royaume-Uni obtient le maintien de ses avantages douaniers du Brésil révolté et fait pression sur le Portugal pour qu'il en reconnaisse l'indépendance.
Londres tient à laisser la Russie et la France à l'écart des colonies espagnoles où il a obtenu, grâce à son soutien à la métropole contre Napoléon Ier, des avantages commerciaux qu'il entend conserver. Dans toutes les régions qui échappent à l'effort espagnol de reconquête, les milieux économiques britanniques s'assurent une place prépondérante : exportation de textiles, investissements miniers et agricoles. Le Royaume-Uni n'y souhaite pas le retour de l'Espagne et la restauration de son monopole commercial. Il rencontre les ambitions de la France et surtout des États-Unis mus par des intérêts économiques (coton, bois, blé, cabotage) et par des considérations politiques : ils redoutent de voir les Britanniques s'assurer, par la suprématie économique, un moyen d'influence politique. Washington revendique le traitement de la nation la plus favorisée.
Le Royaume-Uni, porté par ses intérêts économiques, souhaite l'indépendance des colonies ibériques et, dès 1817, s'oppose nettement à toute intervention européenne au profit de l'Espagne. Il préférerait que les nouveaux États n'adoptent pas de régime républicain afin d'être moins sensibles au rayonnement des États-Unis et d'éviter un panaméricanisme dangereux pour son influence. Sur ce point Londres pourrait s'entendre avec Paris, mais dès que la France paraît s'orienter vers une solution armée (1823, Villèle), Canning s'inquiète, met en échec les ambitions de Paris (mémorandum du 09 octobre, accepté par Villèle le 19) et essaye d'obtenir, en tant que « champion de l'indépendance », la signature de traités de commerce avantageux et de limiter l'influence des États-Unis qui, eux aussi, sont favorables à l'indépendance des colonies, mais avec prudence (1817, loi de neutralité) jusqu'à la déclaration Monroe (02 décembre 1823) dont l'efficacité repose au début sur la probable intervention britannique en cas de crise.
En 1824, l'Espagne n'a plus que des possessions insulaires dans la mer des Antilles dont la plus importante est Cuba. Pourra-t-elle garder ces territoires qui ont une importance stratégique puisqu'ils commandent les routes navales vers l'isthme de l'Amérique centrale ? Dès 1826, on songe à la construction d'un canal, mais les États-Unis font savoir qu'ils souhaitent que Cuba reste espagnole (...)
[...] Après 1878, il recentre ses intérêts sur l'Égypte : le maintien de l'intégrité de l'empire ottoman lui paraît moins important que la consolidation de sa zone d'influence en Égypte abandonner Istanbul pour le Caire En 1876, Paris et Londres imposent au khédive Ismaïl la création d'une caisse de la dette publique gérée par des commissaires européens puis par deux contrôleurs généraux, l'un français, l'autre anglais, chargés de surveiller les recettes et les dépenses. C'est le régime de la cotutelle ou du condominium auquel Ismaïl tente en vain d'échapper. En 1879, à la demande du Royaume-Uni et de la France, il est remplacé par Tewfik, plus conciliant. Mais en 1881-1882, la protestation nationale se développe (Arabi Pacha). [...]
[...] HISTOIRE CONTEMPORAINE L'impérialisme britannique au XIXe siècle : les conquêtes territoriales et l'empire informel L'AMÉRIQUE L'Amérique latine (empire informel) * De 1792 à 1815, la guerre a profondément modifié les courants de navigation entre Amérique et Europe. Les Britanniques sont avides des richesses que leur procure le trafic plus ou moins licite avec l'Amérique espagnole, notamment aux Antilles et en Amérique centrale. Le Brésil offre de l'or, utile pour le système bancaire de la City, mais aussi du sucre et le Royaume-Uni bénéficie d'une diminution des taxes en 1809-1810 obtenue en raison de son aide au Portugal contre la France. [...]
[...] Pourra-t-elle garder ces territoires qui ont une importance stratégique puisqu'ils commandent les routes navales vers l'isthme de l'Amérique centrale ? Dès 1826, on songe à la construction d'un canal, mais les États-Unis font savoir qu'ils souhaitent que Cuba reste espagnole. B. Réduire ou contenir la puissance des États-Unis Empêcher le panaméricanisme L'Amérique latine ne compte pas moins de vingt Républiques entre lesquelles certains songent à établir un lien fédéral. Dans ce but, Simon Bolivar, convoque un congrès à Panama en 1826, auquel sont invités les États-Unis [le président Adams est favorable ; le Sénat est réticent car pourraient y être soulevés les délicats problèmes de l'esclavage ou de l'expansion en mer des Antilles]. [...]
[...] En outre, le Mexique est gravement endetté auprès de Londres et de Paris. Certains songent à y intervenir, notamment Napoléon III qui envisage d'y établir une zone d'influence, principalement économique. Il voudrait associer à cette expédition Royaume-Uni et Espagne, mais Londres, qui souhaite assurer à ses nationaux le paiement de leurs créances, ne veut ni défendre les intérêts du clergé ni favoriser l'instauration d'un régime monarchique. La convention franco-anglo-espagnole du 31 octobre 1861 prévoit une expédition conjointe pour obliger le gouvernement mexicain à respecter les biens étrangers. [...]
[...] Mais en 1852, le Royaume-Uni érige en colonie de la couronne les îles de la baie des Moustiques. En 1856, le Royaume-Uni passe des accords avec le Honduras (le Royaume-Uni renonce aux îles de la baie à condition que nulle autre puissance ne s'y installe), avec le Nicaragua (le Royaume-Uni abandonne son protectorat sur les Moustiques mais le port de Greytown reste ouvert à son commerce), avec le Guatemala (le Royaume-Uni conserve ses droits sur Belize). Avant 1856, le Royaume-Uni a donc agi au mépris de la doctrine de Monroe, mais il a empêché une nouvelle expansion territoriale des États-Unis en Amérique centrale un nouveau Texas et la construction d'une voie internationale à leur profit exclusif. [...]
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