Grâce à leurs victoires de 1876 et 1879, les républicains imposent progressivement leurs valeurs. Leurs chefs, notamment Léon Gambetta et Jules Ferry, sont des modérés pour lesquels la République doit s'établir et réformer la société en douceur, en évitant des transformations sociales trop radicales. Ce nouveau républicanisme se veut donc pragmatique et rassembleur : après quasiment un siècle de révolutions, de coups d'État, parfois de guerres civiles, la République doit désormais réconcilier les Français.
Les gouvernements de Gambetta (1881-1882) et de Ferry (1880-1881 et 1883-1885) peuvent d'ailleurs compter sur une large majorité : près de 375 députés à la Chambre, sur 533. Malgré leur anticléricalisme, ils s'attirent la critique des républicains les plus à gauche, qui dénoncent leur modération et leur manque d'imagination en matière économique et sociale. Le chef de file des radicaux, Georges Clemenceau, qualifie leur doctrine d' ''opportuniste''.
Les opportunistes reprennent à leur compte l'héritage de la Révolution. Dans le domaine des symboles et des valeurs républicaines, la Marseillaise devient hymne national en 1879. En outre, les assemblées, qui étaient à Versailles depuis 1871, regagnent Paris la même année, et le 14 juillet devient fête nationale en 1880. Les bustes et statues de Marianne se multiplient dans les mairies et sur les places publiques.
[...] La République en crise. (1885-1899) Le temps des difficultés Dans un contexte économique dégradé par la crise viticole du phylloxera (1880), et le krach boursier de 1882, les élections d'octobre 1885 voient une poussée des monarchistes, dont 200 députés sont élus. Pour les empêcher d'accéder au pouvoir, opportunistes et radicaux doivent alors former des gouvernements de coalition, vite paralysés par leurs divisions internes : la Chambre devient ingouvernable et l'instabilité ministérielle s'installe durablement. En 1887 éclate le scandale des décorations : le député Wilson est accusé d'avoir monnayé son influence auprès du président de la République, Jules Grévy, dont il est le gendre, pour faire obtenir des décorations ou des marchés publics. [...]
[...] La réforme de l'enseignement C'est l'école qui attire le plus l'attention des républicains. Elle doit, en effet, former des citoyens et des patriotes capables d'exercer leur droit de vote avec discernement et de défendre les institutions. En outre, les républicains voient dans la laïcisation de l'enseignement un bon moyen d'affaiblir durablement l'influence de l'Église catholique (qui se ralliera à la République qu'en 1880). Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, est le principal artisan de ces réformes. Dès 1880, il fait dissoudre de nombreuses congrégations enseignantes, et la même année, l'enseignement secondaire est ouvert aux filles par la loi Camille Sée. [...]
[...] La IIIe République et l'enracinement d'une nouvelle culture politique (1879-1914) I. L'installation de la République. (1879-1885) La ''République opportuniste'' : les modérés au pouvoir. L'œuvre politique de la ''République opportuniste''. La réforme de l'enseignement. II. La République en crise. (1885-1889) Le temps des difficultés. Les premières crises : le boulangisme et l'anarchisme. La France divisée : l'Affaire Dreyfus et le sursaut républicain. [...]
[...] Dans le domaine des symboles et des valeurs républicaines, la Marseillaise devient hymne national en 1879. En outre, les assemblées, qui étaient à Versailles depuis 1871, regagnent Paris la même année, et le 14 juillet devient fête nationale en 1880. Les bustes et statues de Marianne se multiplient dans les mairies et sur les places publiques. La liberté d'expression est entièrement rétablie avec la série de lois de 1880 et 1881, qui libèrent l'imprimerie, la librairie, le colportage et l'affichage. [...]
[...] (1899-1914) Défendre la république : l'essor du radicalisme. La séparation de l'Église et de l'Etat. Les limites du radicalisme. I. L'installation de la République. (1879-1885) La ''République opportuniste'' : les modérés au pouvoir Grâce à leurs victoires de 1876 et 1879, les républicains imposent progressivement leurs valeurs. Leurs chefs, notamment Léon Gambetta et Jules Ferry, sont des modérés pour lesquels la République doit s'établir et réformer la société en douceur, en évitant des transformations sociales trop radicales. Ce nouveau républicanisme se veut donc pragmatique et rassembleur : après quasiment un siècle de révolutions, de coups d'État, parfois de guerres civiles, la République doit désormais réconcilier les Français. [...]
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