Malgré les difficultés auxquelles elle s'est heurtée, tant dans sa mise en place que dans son fonctionnement, la IIIe République a été, jusqu'à présent, tout du moins, le régime français le plus durable. Elle ne prendra fin qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale avec l'institution du régime de Vichy sous l'occupation allemande.
Après la défaite de Sedan, un gouvernement révolutionnaire provisoire, le gouvernement de la défense nationale, s'installe sous la présidence du général Trochu et proclame la République. La convention d'armistice est signée le 28 janvier 1871 par une Assemblée spécialement élue à cet effet qui a pour principal souci l'établissement de la paix. Celle-ci renouvelle la déchéance de Napoléon III avec le Pacte de Bordeaux du 10 mars 1871.
Thiers est investi à l'unanimité dans les fonctions de chef du pouvoir exécutif par l'Assemblée de Bordeaux le 17 février 1871. Le régime établi est un véritable régime d'assemblée, Thiers étant nommé (mais aussi susceptible d'être révoqué) par l'Assemblée dont il dépend entièrement. Dès ses débuts, Thiers doit faire face à la Commune de Paris, qui est un mouvement insurrectionnel destiné à établir dans la capitale un pouvoir ouvrier.
Des milliers d'exécutions ont alors lieu durant ce que l'on appellera La Semaine sanglante (22-28 mai 1871). Le 31 août 1871 est votée la Constitution Rivet qui proclame Thiers Président de la République à titre provisoire. Celui-ci demeure responsable devant l'Assemblée mais il partage cette responsabilité avec les ministres.
L'ascendant et l'influence de Thiers ne faisant que croître, de violentes oppositions vont être déclenchées de la part des royalistes qui craignent une pérennisation des institutions républicaines. La loi du 13 mars 1873 (Loi des Trente) interdit le Président de la République de participer aux débats de l'Assemblée et lui retire la possibilité de s'occuper de la politique intérieure.
Aux élections partielles d'avril, un candidat de gauche, Barodet, est élu contre le candidat de Thiers et les 19-23 mai s'ouvre un débat d'interpellation demandé par le Duc de Broglie à propos d'un projet de constitution républicaine soutenu par Thiers. Le projet rejeté par 360 voix contre 344, Thiers démissionne.
[...] Par ailleurs, la Constitution Grévy conduira à jeter un certain discrédit sur la procédure de dissolution, alors considérée comme menaçant la stabilité des institutions politiques alors que, dans certaines situations, elle est une procédure indispensable pour dénouer les conflits et surmonter certaines crises. Sous la présidence de Jules Grévy, deux révisions constitutionnelles seront opérées. Tout d'abord, la révision du 21 juin 1879 déconstitutionnalise la loi du 25 février 1875 qui fixait à Versailles le siège des pouvoirs publics. Une loi ordinaire du 22 juillet 1879 fixera ensuite ce siège à Paris. [...]
[...] Le projet rejeté par 360 voix contre 344, Thiers démissionne. Les débuts de la présidence du maréchal Mac-Mahon (24 mai 1873 16 juillet 1875) Le jour de la chute de Thiers, le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta, est élu Président de la République (390 voix contre 1 et 330 abstentions). Dans un premier temps, la fonction présidentielle est consolidée par deux textes, la loi sur le septennat et l'amendement Wallon. En premier lieu, la loi du 20 novembre 1873 dispose que le pouvoir exécutif est confié pour sept ans au maréchal Mac-Mahon ce pouvoir continuera à être exercé avec le titre de Président de la République Cette loi, qui porte le mandat présidentiel à sept années, aura pour effet de rendre le Chef de l'État politiquement irresponsable devant l'Assemblée. [...]
[...] Plusieurs mouvements ou partis politiques ont vu le jour sous la Troisième République. Il faut mentionner à titre principal : - Le boulangisme : c'est un courant politique lié à la personne du général Boulanger qui eut une grande importance dans la vie politique française de 1887 à 1889. Mouvement à la fois nationaliste et antiparlementaire, il regroupe des hommes venus d'horizons divers (bonapartistes, extrémistes de droite ou de gauche). Il se transforme en 1887 en un authentique mouvement de droite lorsque de nombreux scandales viennent éclabousser le régime républicain. [...]
[...] Trois raisons permettent d'expliquer cette réalité. Tout d'abord, le Président préside le Conseil des ministres mais ce n'est qu'une attribution purement honorifique. Il n'a ici aucun rôle de direction, se contentant ainsi de recenser les opinions. Ensuite, si le Chef de l'État choisit le président du Conseil, il ne prend plus aucune part à la désignation et au départ des membres composant ce Conseil. Enfin, la plupart des prérogatives qui lui sont confiées par les lois constitutionnelles de 1875 sont en fait exercées par ministres qui ne lui laissent que les pouvoirs de moindre importance (droit de grâce, droit de message auprès des chambres, représentation de la France, direction des armées). [...]
[...] Ce parlementarisme est néanmoins orléaniste compte tenu de la prépondérance du Président de la République dans le système institutionnel et politique. Mais le gros problème réside dans la composition respective des deux chambres parlementaires, le Sénat étant dominé par les conservateurs, la Chambre des députés par les républicains. Dans de telles conditions, les tensions, les conflits et les crises politiques sont légion. Suite aux résultats des élections parlementaires, Mac Mahon désigne successivement, comme Président du Conseil des ministres, Dufaure, homme de centre gauche, puis en décembre 1876, Jules Simon, républicain modéré. [...]
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