Historiographie franco-allemande : Hommes, femmes, genre

Thèmes abordés

Historiographie franco-allemande, Homme, femme, genre, mouvements féministes, femmes dans l'histoire

Résumé du document

On a essayé dans les études historiennes de différencier les hommes des femmes dans les secteurs ou certains domaines dans une société donnée. Il faut comprendre les facteurs de différenciation, c'est le principe de genre.

Les changements sociaux dans les années 1970 dans tous les pays industrialisés impliquent l'élargissement sociologique à l'enseignement supérieur, l'évolution des modes de prises de paroles dans les espaces publics, cela est résumé dans les mouvements sociaux de mai 1968. Là aussi, hommes et femmes participent.

Les femmes, en effet, y sont présentes dans leur statut d'étudiantes, d'enseignantes et de chercheuses, mais qui sont très minoritaires. On constate que dans ces mouvements que malgré les discours sur l'égalité, les femmes ne semblent pas vraiment en faire partie.

Dans les mouvements sociaux, elles ont l'impression que leurs places sont les mêmes que celles de la société, éloignées de la sphère publique. On a une dynamique sociale importante dans la société et cela est un des éléments qui constitue les femmes à s'assembler entre elles, dans une non-mixité, qui est l'une des caractéristiques dans la deuxième vague du mouvement féministe.

Le même constat se fait par rapport à l'histoire, mais aussi dans la sociologie. L'histoire générale portait de fait sur des hommes. Implicitement, les hommes étaient perçus comme représentants du cas général, de la norme voire l'ensemble même de la société.

Extraits

[...] On étudie les rapports sociaux entre les sexes parce qu'il est de fait d'aborder les femmes en tant que groupe social à part. On souligne la différence entre un sexe biologique et un sexe social qui ouvre des perspectives à la sociologie et à l'histoire. La troisième étape est le temps du genre qui lui est une catégorie d'analyse qui amène à s'interroger, à analyser, étudier tous les éléments qui sont mobilisés pour distinguer entre hommes et femmes dans une société donnée. [...]

[...] Foucault écrit L'histoire de la sexualité en trois volumes dont le premier volume est publié en 1976 avec le titre La volonté de savoir qui porte sur la période entre le XVIIème siècle et XXème siècle. La sexualité est un objet de philosophie et d'histoire. Foucault analyse les discours qui ont pris pour objet la sexualité depuis le XVIIème siècle. C'est là qu'il souligne qu'à cette époque-là, la sexualité devient affaire de morale et publique, ce qui n'est pas une nécessité naturelle. Faire respecter la morale des corps devient un enjeu de pouvoir. [...]

[...] C'est sur cette base que s'est formée l'histoire des femmes et qui a introduit un changement de perspective important. L'absence des femmes dans l'histoire n'est pas quelque chose de naturelle mais c'est le produit d'un rapport politique dans les sociétés du passé. On a aussi l'absence des femmes du récit historien qui n'est pas quelque chose de logique, d'évident de naturel mais le produit d'un rapport politique au sein même de la pratique des historiens. Ce type de position se trouve dans d'autres domaines scientifiques et dans d'autres pays puisqu'on a la volonté de s'interroger sur les groupes sociaux visibles. [...]

[...] La première revue française du nom de Pénélope est fondée en 1979 qui existe jusqu'en 1985. Dans cette revue, elle déclare qu'elle souhaite contribuer à la prise de conscience actuelle au sein des mouvements féministes des années 1960. Le régime matrimonial date du code civil au début du XIXème siècle qui prévoit une autorité juridique du mari sur la femme et dure jusqu'aux années 1960 où des réformes du code sont prises et autorisent aux femmes d'exercer un métier sans l'autorisation du mari, d'ouvrir un compte de banque sans l'autorisation du mari ou encore d'administrer ses propres biens puisque ce n'est plus le mari qui s'occupe des biens communs. [...]

[...] Toutes ces pratiques n'ont pas forcément les mêmes hiérarchies sociales. C'est dans ce cadre du travail sur l'histoire du genre et des femmes que l'on peut situer les études historiques sur l'homosexuelle ou sur la sexualité non hétérosexuelle. Ces études constituent un apport aux questionnements de ce qu'est la norme d'une société, norme posée et naturelle. Le genre interroge les normes qui paraissent naturelles et neutres et d'essayer de comprendre en quoi les différences entre les individus dans une société comportent des hiérarchies ou des rapports de force. [...]