Histoire de la société française : Le monde ouvrier et son évolution, fiche d'histoire de 3 pages
Au travail forcé de l'antiquité (esclavage, utilisé malgré la déclaration des Droits de 1789 dans les seules colonies jusqu'en 1848, date de son abolition définitive), la monarchie avait préféré le travail réglementé, que ce soit dans les manufactures (Saint-Gobain, Sèvres, Baccarat, ...) soumises à un privilège royal ou pour les métiers urbains, presque tous soumis au régime des corporations. Cela dit, la majorité de la population active, composée de ruraux (18 millions sur 26 millions de Français en 1789), échappe à toute forme de réglementation ou contrôle, à l'exception cependant des bans des récoltes impérativement fixés par les autorités.
1. Le corporatisme d'ancien Régime et ses survivances
2. De la liberté du travail à la réglementation
[...] Abrutis par ces conditions, les ouvriers sont dans leur grande majorité passifs et les voix qui s'insurgent contre le système sont isolées ou vite étouffées. Pourtant, alerté par les résultats d'enquêtes en milieu ouvrier, le gouvernement fait adopter une première loi qui cassera la logique libérale pure et dure en l841, en interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans dans les mines et les entreprises de plus de 20 salariés. C'est encore bien peu, mais démarre le mouvement d'interventionnisme croissant de l'Etat dans les relations sociales pour aboutir, en plusieurs étapes, à un droit du travail essentiellement légal. [...]
[...] Elles assurent la solidarité professionnelle, en cas de maladie ou décès prématuré. Cest une forme de mutualité avant la lettre. Les conditions de travail des différentes boutiques ou ateliers sont identiques, la matière première est répartie également pour aboutir à des produits identiques, pour lesquels nul ne peut faire de publicité. Le consommateur est à priori bien protégé, mais le système se dévoie par une pratique de prix élevés et de rejet de toute innovation ou progrès ; c'est donc un frein au développement. [...]
[...] leur habitat est médiocre, la promiscuité et la crasse dominent avec l'inévitable cortège de maladies en tous genres . Considérés comme dangereux, les ouvriers sont parqués dans des banlieues (la ceinture rouge de Paris), des cités ouvrières souvent sinistres, même si l'on doit relever quelques initiatives sociales intéressantes émanant du patronat, créant un habitat agréable , des services sociaux pour le personnel, qui se méfiera cependant parfois d'un moyen détourné pour mieux encore le surveiller. Ce n'est que lentement, avec l'amélioration progressive de leurs revenus, que les ouvriers accéderont à des logements décents, bénéficieront des progrès combinés de l'hygiène et de la médecine. [...]
[...] La situation devait en fait se dégrader dès le consulat et empirer avec la révolution industrielle. Obsédé par l'ordre, Napoléon instaure le livret ouvrier, obligatoirement visé par l'employeur et le maire ou le commissaire de police avant tout changement d'emploi, ce qui permettait une surveillance d'éventuels fauteurs de troubles. De plus, le code civil de l804 prévoit un contrat de travail minimaliste, au nom de l'autonomie de la volonté, prévoyant qu'en cas de conflit, alors que l'employeur est cru sur sa simple déclaration, l'ouvrier doit prouver ses dires. [...]
[...] Le monde ouvrier et son évolution 1. Le corporatisme d'ancien Régime et ses survivances Au travail forcé de l'antiquité (esclavage, utilisé malgré la déclaration des Droits de 1789 dans les seules colonies jusqu'en 1848, date de son abolition définitive), la monarchie avait préféré le travail réglementé, que ce soit dans les manufactures (Saint-Gobain, Sèvres, Baccarat ) soumises à un privilège royal ou pour les métiers urbains, presque tous soumis au régime des corporations. Cela dit, la majorité de la population active, composée de ruraux (18 millions sur 26 millions de Français en 1789), échappe à toute forme de réglementation ou contrôle, à l'exception cependant des bans des récoltes impérativement fixés par les autorités. [...]
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