En pratique, ce cours ne concerne guère que l'Église catholique, majoritaire en France, et au cœur des conflits politiques du XIXe siècle. Par ailleurs, il est schématique, insiste sur certains aspects, en néglige d'autres, d'autant que, pour la seule catholicité, il faudrait une histoire du centre (Rome) et d'une périphérie (la France), du clergé et des fidèles, des croyants et des anticléricaux, de ceux qui ont la foi du charbonnier et de ceux qui sont « en recherche », et aucun de ces groupes n'est homogène, ni sur la durée, ni à un moment donné.
[...] Le culte de la Vierge va dans le même sens. Elle est ressentie comme douceur et amour, protectrice. En 1854, Pie IX transforme en dogme la tradition qui la veut conçue sans péché de chair. C'est l'Immaculée Conception. De nouveaux sanctuaires lui sont dédiés, Fourvière à Lyon, Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille. Et une vague d'apparitions et de guérisons miraculeuses renforce son culte, en 1830 rue du Bac à Paris, en 1848 à la Salette dans l'Isère, en 1858 à Lourdes, etc. [...]
[...] Par ailleurs, tout est rendu plus complexe par l'unification italienne. Celle-ci mécontente les catholiques, les éloigne de Napoléon III, et peut, en France, les rapprocher de l'opposition libérale autour de Thiers. Mais en même temps, la franc-maçonnerie italienne, de fait l'organisation politique de la bourgeoisie libérale, a un grand rôle dans cette unité, d'où un conflit avec la papauté. De plus la maçonnerie se réclame de la tolérance et du déisme, ce qui n'arrange rien, la tolérance n'étant pas au programme pontifical. [...]
[...] C'est l'origine de la doctrine sociale de l'Église : prise en compte de la misère ouvrière, exigence de justes salaires refus des atteintes à la propriété privée, intervention possible de l'État, syndicalisme cherchant l'entente entre patrons et salariés, mais sans renoncer à la grève. Cette doctrine trouve écho en France, surtout dans le Nord, d'où un syndicalisme chrétien, qui en 1919 constitue la CFTC (Confédération Française des Travailleurs chrétiens), ancêtre commun de son actuel homonyme et de la CFDT (Confédération Française démocratique du Travail). [...]
[...] À une religion centrée sur le Dieu rétributeur et vengeur, supposé envoyer la plupart des gens en enfer lors du jugement dernier, suscitant donc la peur, même réputée filiale se substitue un catholicisme faisant une grande place au Christ, intercesseur et sauveur, qui, comme le dit en 1847 le cantique Minuit, chrétien vient de son père arrêter le courroux Hors des églises, le Christ a été redécouvert, en tant qu'homme, par le romantisme, mais aussi par des courants socialistes, avec la figure du prolétaire Jésus en 1848. À terme, l'image de Dieu change, même chez les conservateurs : à partir de 1872, les catholiques ultramontains chantent, comme refrain à Pitié mon Dieu ! C'est pour notre patrie : Dieu de clémence/ O. Dieu vainqueur/ Sauvez Rome et la France/ Par votre Sacré- Cœur et O. [...]
[...] Des tiraillements sont liés à la confession, plus que jamais au cœur de la pratique catholique. Phantames anticlérical aidant, elle se retrouve au cœur de la polémique. Dès 1845, Michelet publie du prêtre, de la femme, de la famille, et toute une littérature suit, de défense ou d'attaque, autour des maladresses des prêtres, de leur célibat, de leur méconnaissance de la vie conjugale, de la concurrence entre époux et confesseurs, de l'influence de ceux-ci sur une femme vue comme éternelle mineure. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture