La recherche récente sur l'entre deux guerres a révoquée l'image d'un pays toujours sur la défensive, ayant perdu toute prétention à l'hégémonie mondiale, et souligné au contraire ses capacités à s'adapter à un monde en recomposition.
[...] Enfin, en 1931, les services en vinrent à employer près de 45% de la population active, soit autant que l'industrie. Cependant, le contrecoup de la crise américaine de 1929 se fit rapidement sentir. Les banques américaines qui avaient accordées des prêts aux anglais en demandèrent le remboursement immédiat, mettant de nombreuses entreprises en difficulté. L'agriculture anglaise souffrit, de l'engorgement des marchés mondiaux et de la chute des prix. Les exportations chutèrent : il fallu produire moins et licencier les ouvriers en surnombre, faisant culminer le nombre de chômeurs à 2,7 millions en août 1931. [...]
[...] Ces derniers participèrent à la conférence de la paix et reçurent un siège à la SDN, mais de sérieuses divergences de vues se manifestant entre ceux- ci et la Grande-Bretagne au cours des conférences impériales de 1926 et 1930, la nécessité imposa de redéfinir le cadre de leur relation. C'est ainsi que prit corps la notion d'un British Commonwealth of nations, regroupant en une libre association des communautés autonomes, égales en statut, en aucun point subordonnées l'une à l'autre en ce qui concerne leurs affaires intérieures et qui reconnaissaient toutes le souverain britannique comme chef d'état. [...]
[...] D'autres enfin développe des critiques de la société comme Aldous Huxley, qui dépeint avec cynisme les travers de ses contemporains dans point contre point (1928), ou George Orwell, dans la vache enragée, décrivant la misère des sans abris et dénonçant l'absence de sens moral de ceux ayant pu tirer leur épingle du jeu. C. Permanences et mutations sociales dans l'entre deux guerres En apparence, la société anglaise était travaillée par de profonds changements. Ainsi le recul de la fécondité a brisé net l'explosion démographique du siècle précédent, au moment ou les régimes totalitaires d'Allemagne et d'Italie s'engageaient dans de vigoureux programmes natalistes. Ce phénomène fut cependant en partie atténué par l'arrivée des migrants fuyant les régimes autoritaires qui se multipliaient en Europe. [...]
[...] Néanmoins, avec trois élections en trois ans, le système politique anglais montrait des signes d'essoufflement, d'autant plus que la crise politique se doublait d'une crise sociale : on compte entre 1919 et millions de journées de travail perdues pour cause de grèves, avec en point culminant celle organisée le 15 avril 1921 par les syndicats de mineurs, de cheminots et de transporteurs. L'Angleterre vécut donc elle aussi un temps à l'heure de la peur du rouge et d'une éventuelle contagion révolutionnaire. La situation se calma en 1922-1925 puis l'agitation reprit en 1926, lorsqu'à nouveau, les patrons des mines voulurent diminuer les salaires tout en augmentant les cadences. Une grève nationale mobilisa 9 millions d'ouvriers, mais ne dura qu'une dizaine de jours (3-11 mai). [...]
[...] De fait, la seule véritable crise de régime que connu l'Angleterre fut l'abdication royale d'Edouard VIII en 1936. II. Une société transformée ? A. Les gay twenties La fin de la première guerre mondiale avait suscité, en Angleterre comme ailleurs, une frénésie de jouir des plaisirs de la vie, dont les signes sont bien connus : comportement débridé de la jeunesse, fréquentation assidue du cinéma et du music-hall, émancipation des jeunes femmes (image de la garçonne On constate également la popularisation des techniques de contrôle des naissances. [...]
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