La Seconde Guerre mondiale marque une rupture fondamentale dans l'histoire du monde. Dépassant en horreur tous les conflits qui l'avaient précédée, elle pose de redoutables questions à l'humanité toute entière. Le traumatisme moral est en effet bien plus important que les destructions matérielles.
Eviter une nouvelle guerre, établir les bases d'une réelle coopération internationale, assurer une plus grande justice sociale, faire triompher la démocratie, telles sont les espérances de ceux qui se sont battus pour abattre le fascisme et la barbarie. Tout semble concourir à faire de l'année 1945 le point de départ d'une nouvelle ère (...)
[...] Une nouvelle donne internationale A. De nouveaux Grands Des puissances affaiblies : Ruinées par la guerre, affaiblies par la progression des mouvements nationalistes dans leurs colonies, les puissances européennes sont les principales victimes de la guerre. Même si la France et le Royaume-Uni n'en ont pas encore conscience, ils ne peuvent plus espérer jouer un rôle mondial. Vaincu et occupé, le Japon n'est plus qu'un archipel en ruines qui connaît une misère profonde. La Chine, qui fait partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, est en proie à une guerre civile opposant le gouvernement de Tchang Kaï-chek aux communistes dirigés par Mao Zedong. [...]
[...] LE MONDE EN 1945 I. Un désastre sans précédent A. Une hécatombe démographique Jamais le bilan humain n'avait été aussi meurtrier. Pour la première fois, la guerre a été réellement planétaire et totale, frappant plus lourdement les civils que les militaires. On compte 55 à 60 millions de mort, soit six fois plus que lors de la Première Guerre mondiale. Aux six millions de victimes juives de la Shoah, aux Tziganes et aux Slaves exterminés systématiquement dans les camps de la mort nazis, s'ajoutent les victimes des bombardements aériens (135000 morts à Dresde en Allemagne le 13 février 1945 ; 60000 à Hiroshima et 40000 à Nagasaki au Japon les 6 et 9 août 1945), les otages exécutés et les villages entiers massacrés. [...]
[...] Le succès de l'expérience de la première bombe atomique le rend plus agressif. Ainsi, l'arrêt de l'aide américaine à l'URSS au titre de prêt bail, dès le lendemain de la capitulation allemande, est ressenti par Staline comme contraire à l'esprit de Yalta. Par ailleurs les États-Unis reprochent aux Soviétiques d'effectuer des démontages d'usines importants dans leur zone d'occupation en Allemagne, d'éliminer systématiquement l'influence occidentale en Pologne au profit des militants communistes et de susciter des mouvements autonomistes en Iran. En mars 1946, quand Winston Churchill, qui n'est plus au pouvoir, dénonce dans son discours Fulton, aux États- Unis, le rideau de fer qui s'est abattu sur l'Europe, il souligne clairement la fin de la Grande Alliance des Anglo-Saxons et des Soviétiques. [...]
[...] L'accord comprend trois dispositions principales. Chaque État s'engage : A définir la valeur de sa monnaie en or ou en dollars des États- Unis d'Amérique du poids et du titre en vigueur le 1er juillet 1944, c'est- à-dire 35 dollars pour une once d'or fin. A maintenir le cours de sa monnaie sans s'écarter, à la hausse comme à la baisse de plus de de la parité fixée. A veiller à l'équilibre de sa balance des paiements de façon à éviter les dévaluations sauvages des années 1930. [...]
[...] L'espoir d'un monde nouveau A. La création de l'ONU Les Alliés veulent tirer les leçons de l'échec de la Société des nations dans les années 1930. Les États-Unis notamment souhaitent transformer les nations unies coalition militaire contre les puissances de l'Axe et du Japon, en organisation de paix. La charte de l'Atlantique (14 août 1941) signée par le Premier ministre britannique Churchill et le président américain Roosevelt esquisse les principes fondamentaux de cette organisation. Décidée à la conférence de Téhéran (novembre 1943), mise sur pied dans ses grandes lignes par des experts à la conférence de Dumbarton Oaks (octobre 1944, affinée à Yalta (février 1945) par Churchill, Roosevelt et Staline, l'Organisation des Nations Unis (ONU) est officiellement créée par 51 États, lors de la conférence de San Francisco (avril-juin 1945). [...]
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