Depuis quelques années, le couple Histoire/mémoire est sous les feux de l'actualité. En effet le contexte est marqué à la fois par une réflexion récurrente sur la mémoire, ses usages, ses enjeux et par un ensemble de critiques virulentes sur le « devoir de mémoire ». On assiste à
- à un processus de mondialisation mémorielle (c'est-à-dire questionnement de la mémoire à l'échelle internationale) ;
- et à une irruption de la mémoire sur la scène publique qui a des implications sur le travail de l'Historien et qui parfois inquiète certains Historiens.
Et en même temps « la dialectique entre mémoire et histoire est au coeur de la connaissance du passé ». Il faut donc dépassionner le débat et poser la question suivante : faut-il ou non dépasser la dichotomie histoire et mémoire ?
Pour y répondre, nous aborderons les différentes étapes de la notion de mémoire dans la réflexion historique puis nous montrerons en quoi la mémoire est devenue un objet et une source pour l'historien.
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Certes, Maurice Halbwachs, sociologue, et Marc Bloch ont amorcé une réflexion sur la notion de mémoire. Le premier dans Les cadres sociaux de la mémoire s'interroge sur le travail de la mémoire dans la société c'est-à-dire sur les traces du passé et de la transmission - traditions, souvenirs, enseignements et symboles - qui constituent la mémoire collective. Il a ainsi montré les liens étroits entre la mémoire individuelle (qui s'appuie sur l'histoire vécue et donc sur les souvenirs personnels) et la mémoire collective. Il souligne que la mémoire collective, inscrite à la fois dans des cadres lointains et proches, est une reconstruction du passé à partir du présent. Par conséquent, elle se modifie au fil du temps.
Même si cette notion de mémoire collective a été questionnée (s'agit-il d'une mémoire qui transcenderait les mémoires individuelles ?), elle semble pertinente aux yeux de Marie Claire Lavabre. En effet, elle est le produit d'interactions entre les groupes et les individus et pose « la question des conditions sociales de production des représentations partagées du passé (les mises en récit publiques ou autorisées du passé), qui donnent finalement sens aux souvenirs individuels ».
Dans le cadre des débats intellectuels de l'entre-deux-guerres entre sociologues et historiens, Marc Bloch s'engage lui aussi dans une réflexion sur le temps de l'histoire, sur l'individu et la société, sur les outils de la connaissance historique. Dans l'Apologie pour l'histoire ou le métier de l'historien, il cherche à expliquer, à partir d'observations sur les comportements des hommes dans les tranchées, les processus de transmission orale et les mécanismes de productions des fausses nouvelles. Puis, dans l'Etrange défaite, il réfléchit à l'utilisation que peut faire l'historien de témoignages individuels en histoire qui permettent l'étude des représentations collectives (...)
[...] Et surtout sur l'explication et la compréhension : c'est avec ce niveau que l'autonomie de l'histoire par rapport à la mémoire s'affirme avec le plus de force La troisième partie propose une réflexion sur l'oubli (perte du passé ; ennemi de la mémoire t de l'histoire) qui le conduit au devoir de mémoire lié à un projet de justice. Au-delà des réflexions épistémologiques, la mémoire est aussi devenue un objet et une source pour l'historien. II) La mémoire : un objet et une source pour l'historien A. L'écriture des lieux de mémoire : le projet d'une autre histoire Le projet de Pierre Nora peut être considéré comme un tournant capital. Il justifie son projet dans un contexte précis. L'accélération de l'histoire provoque une rupture avec le passé et l'émergence d'une mémoire déchirée. [...]
[...] Par conséquent, elle se modifie au fil du temps. Même si cette notion de mémoire collective a été questionnée (s'agit-il d'une mémoire qui transcenderait les mémoires individuelles elle semble pertinente aux yeux de Marie Claire Lavabre. En effet, elle est le produit d'interactions entre les groupes et les individus et pose la question des conditions sociales de production des représentations partagées du passé (les mises en récit publiques ou autorisées du passé), qui donnent finalement sens aux souvenirs individuels Dans le cadre des débats intellectuels de l'entre-deux-guerres entre sociologues et historiens, Marc Bloch s'engage lui aussi dans une réflexion sur le temps de l'histoire, sur l'individu et la société, sur les outils de la connaissance historique. [...]
[...] - La Marseillaise est un autre lieu de mémoire intéressant. Chant crée par Rouget de Lisle à Strasbourg et réapproprié par les fédérés de Montpellier et de Marseille ; C'est initialement le chant patriotique, révolutionnaire de guerre qui dénonce l'ennemi étranger, exaltant la liberté, les valeurs d'un monde nouveau exprimant le patriotisme d'une nation en lutte contre le roi de Bohême et de Hongrie (20 avril 1792). En 1793 il devient un hymne national Puis il est réapproprié par la République qui en fait un hymne national et patriotique. [...]
[...] Ces travaux peu diffusés ont été à partir des années 1970 relus par des historiens s'intéressant à la notion de mémoire. B. La percée de l'histoire orale au milieu des années 1970 : la résurgence de la notion de mémoire Dans le contexte des années 68, plusieurs éléments se conjuguent pour expliquer la percée de l'histoire orale : - Des débats dans le domaine de la philosophie de l'histoire et en particulier la révolution des historiens subjectivistes (Henri Irénée-Marrou et Paul Veyne). H. I. Marrou insiste sur l'objectif de l'historien qui n'est pas d'établir des faits mais de comprendre. [...]
[...] Mémoire et histoire Histoire et mémoire Introduction. Depuis quelques années, le couple Histoire/mémoire est sous les feux de l'actualité. En effet le contexte est marqué à la fois par une réflexion récurrente sur la mémoire, ses usages, ses enjeux et par un ensemble de critiques virulentes sur le devoir de mémoire On assiste à - à un processus de mondialisation mémorielle (c'est-à-dire questionnement de la mémoire à l'échelle internationale) ; - et à une irruption de la mémoire sur la scène publique qui a des implications sur le travail de l'Historien et qui parfois inquiète certains Historiens. [...]
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