Pourquoi si peu d'Algériens en France alors que la France est en Algérie depuis 80 ans ? La réponse tient à la politique des colons d'Algérie. Ceux-ci sont les premiers à ne pas encourager l'immigration, craignant la fuite de leur main-d'oeuvre, le renchérissement des salaires locaux, le risque d'agitation que les immigrés pourraient introduire en Algérie à leur retour, après avoir participé à des grèves en France. Ce qui fut d'ailleurs le cas. Mais la guerre en Europe mobilise la majeure partie des travailleurs. Il faut remplir les usines d'armement, les fabriques de munitions, creuser les tranchées de deuxième ligne. L'administration coloniale devait recruter 40 000 hommes, mais la réticence profonde que les colons avaient à laissé partir leur monde, fera que seulement 7 000 hommes seront recrutés en 1916. Il faut que la Chambre et le Gouvernement imposent la réquisition de travailleurs algériens contre l'atermoiement des responsables coloniaux : ainsi seront réquisitionnés 78 000 algériens et 54 000 marocains et tunisiens. 21 000 volontaires partent le premier trimestre de 1917 (...)
[...] C'est une personne sur deux qui est considérée comme mal logé ou sans abri. Surpopulation des logements et inconfort sont le lot de millions de Français. Les réfugiés qui regagnent les villes peuplent les hôtels et les abris de fortune. Rien qu'à Paris, ce sont plus de 40% des habitants qui vivent dans des immeubles insalubres. Dés 1945, devant l'ampleur du problème, le gouvernement encourage la transformation des casernes, d'usines, d'entrepôts, de fortins pour aboutir à la création de 100000 habitations provisoires. [...]
[...] Comme aucune règle n'était définie, ces hébergements se feront souvent dans les plus mauvaises conditions et les abus seront fréquents. Les entrées en France étaient théoriquement soumises à l'obtention préalable d'un logement. Mais avec la pénurie de logements les pouvoirs publics laisseront se développer les bidonvilles. Durant ces années, l'image de l'immigré correspondait au célibataire ayant laissé une femme et des enfants au pays pour gagner sa vie en France. Il était considéré comme de passage, le temps d'accumuler un pécule lui permettant d'acquérir un commerce à son retour. Les mythes sont têtus car l'immigré devait s'en retourner. [...]
[...] En 1977, à peine algériens partiront. Sur ceux-là étaient au chômage ; en revanche, l'opération concernera surtout les Portugais (36 000) et les Espagnols (23 000). En 1981-1983, la France encourage le retour par une formation professionnelle spéciale pour Algériens et d'aide à la création de petites entreprises, en allégeant aussi les tarifs douaniers du côté algériens. A cela s'ajoutent des indemnités de frais de voyage. Or, entre 1981 et candidatures sont enregistrées Algériens sont formés seulement partent. Bref, nous assistons à un échec spectaculaire. [...]
[...] par l'intermédiaire de la Direction Départementale de la Main d'œuvre. Mais cette procédure est souvent longue, et pour accélérer l'arrivée des travailleurs, l'employeur les fait venir et régularise leur situation sur place, quelquefois même après que l'immigré ait déjà commencé à travailler. Conjointement à l'O.N.I., on crée en 1950 la Section de la Main d'œuvre et de la Formation Professionnelle. Le Service des Mouvements de la Main d'œuvre et d'Action Sociale voit le jour en 1952, et l'Office Algérien de la Main d'œuvre (O.F.A.M.O). [...]
[...] Aujourd'hui, le pourcentage doit se situer autour des Et si l'on remontait encore d'une génération, à l'exception d'un tout petit nombre de famille qui se sont mariées entre elles (mais ne s'agit-il pas alors de vrais étrangers à la réalité française, au comportement de l'immense majorité), on aboutirait à classer pratiquement toute la population de la France dans la catégorie des étrangers ! Malgré l'excès de la formulation, cet article met le doigt sur une énorme réalité. La France, depuis le siècle, est traversée par les Vandales, Wisigoths, Francs, Burgondes, Normands, Alains, Alamands, Arabes, Slaves, Huns, Bretons. Et tous sont venus un moment d'ailleurs. Cette simple réalité historique devrait relativiser toute certitude d'une pure francité en péril au siècle. Mais il est évident aussi que toute population nouvelle pose des problèmes. [...]
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