Au XIXe siècle, l'aspiration à l'autonomie est en jeu en Amérique latine, ce qui se note par des prises de position particulières. Or, l'indépendance signifie l'ouverture au marché mondial, ce qui suscite un nouveau débat sur le poids de la dépendance : après avoir réalisé l'indépendance politique, comment concrétiser l'indépendance sur le plan économique ?
Les économies ont été conditionnées par la métropole pendant trois siècles. Au début du XIXe siècle, ce sont donc des économies côtières tournées vers l'exportation. Elles ont des atouts, comme leur puissance agricole, mais ils sont comme « détournés ». L'Amérique latine présente donc beaucoup de handicaps. Presque tout est à créer, car la logique coloniale a eu tendance à ne développer que des moyens de circulation assurant le lien vers la métropole.
[...] On constate des efforts pour la maîtrise de l'espace mais elle n'est que faiblement réalisée. Donc, l'indépendance de 1821 ne se concrétise pas économiquement. II. Spécialisation économique et dépendance A partir du XIXe siècle, les économies latino-américaines s'intègrent à l'économie mondiale avec, pour règle de travail, la spécialisation en fonction des pays et de leurs atouts. C'est une forme de mondialisation, la deuxième pour le continent (la première étant celle de la colonisation) avec un système d'avantages comparatifs du fait du libre-échange. [...]
[...] De plus, la dimension économique est nécessairement accompagnée d'une dimension politique, notamment dans la zone caraïbe, où on observe la multiplication des interventions étasuniennes. C'est ce qu'on appelle la politique du big stick (gros bâton) et de la dollarisation. Cela se traduit donc par des interventions de plus en plus nombreuses et marquées : en 1898[2] et 1901, les Etats-Unis interviennent à Cuba, en 1903 à Panama et en 1912, au Nicaragua. Les secteurs d'intervention sont avant tout les secteurs agricoles, mais aussi le secteur minier car le sous-sol regorge de richesses métalliques. [...]
[...] L'exemple le plus parlant dans ce domaine est celui de l'Argentine, avec sa fameuse pampa. En effet, au cours du XIXe siècle, la pampa devient le centre planétaire de l'élevage latino- américain (dès 1850, mais cela se renforce surtout sur la 2e moitié du siècle) et celui-ci s'étend à l'Uruguay, le Paraguay et le Chili. Cette spécialisation existait déjà mais il s'agit ici de passer d'une production extensive à une production intensive (soit de changer d'échelle). On pratique alors la sélection du bétail et celui-ci, jadis en semi-liberté, est de plus en plus surveillé. [...]
[...] Ainsi, les années 1920 marquent un véritable apogée du système économique latino-américain. De fait, cela a des répercussions dans le secteur industriel puisque cette décennie annonce un certain décollage, notamment dans l'industrie s'appuyant sur le minier, l'équipement et la consommation. Toutefois, ce début de décollage industriel ne touche, presque exclusivement, que les grands pays. Les années 1920 sont donc des années d'apogée et de prospérité, qui favorisent la transformation des sociétés (émergence de la classe ouvrière et de la classe moyenne) mais aussi des villes, car l'essentiel de la consommation a lieu dans les villes à l'image de Buenos Aires. [...]
[...] De fait, dans les années 1930, on assiste à l'aspiration des Etats latino-américains à adopter un modèle substituant la production nationale aux importations, garantissant ainsi son indépendance. C'est également dans ce cadre qu'émerge le populisme. Monroe, 5e Président des Etats-Unis, de 1817 à 1821 et de 1821 à 1825 (deux mandats). La guerre de libération menée par les Cubains contre l'Espagne se transforma ainsi en une guerre entre l'Espagne et les États-Unis. Elle aboutit à l'indépendance de Cuba le 10 décembre 1898. [...]
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