Lorsqu'un événement survient, les premiers témoignages recueillis sont, généralement, ceux des personnes qui étaient présentes sur place lors des faits. Dans le cas de la Shoah, il s'agit des survivants c'est-à-dire, pour reprendre la définition de Nathalie Zajde :
Toute personne juive ayant vécu dans un pays où les menaces et les persécutions antisémites du nazisme pendant la Seconde Guerre Mondiale étaient effectives quels que soient par ailleurs son âge au moment de la guerre et les circonstances de sa survie et ayant survécu.
[...] Il n'est pas envisageable de dissocier la fiction du témoignage. Le faire équivaudrait à vider du récit toute substance, à l'annuler[11] Selon Annie Archambault, c'est par la fiction littéraire que la vérité des faits peut interpeller les lecteurs. La fiction littéraire, par ses effets stylistiques et ses jeux de langage, édulcore ou adoucit l'horreur du témoignage et le rend plus transmissible pour la société. Il ne s'agit pas de récits fictionnels mais ces écrivains utilisent la forme romanesque et le format du roman pour transmettre leur expérience. [...]
[...] Je ne te rapporte qu'une part infime, un minimum de ce qui s'est passé dans cet enfer d'Auschwitz-Birkenau. Tu pourras te faire une image de ce que fut la réalité.[8] La prière de ce Sonderkommando semble être exaucée puisque son témoignage nous est parvenu et que l'humanité toute entière sait, ou du moins s'imagine, ce qu'a pu être cette machine de la mort mise au point par les nazis. Les récits écrits au sortir des camps Après avoir survécu, certains rescapés décident de parler afin que ce qui fut appelé plus tard Shoah ne tombe pas dans l'oubli. [...]
[...] Ceux-là font également un détour par la fiction pour parler de ce sujet délicat. À travers leurs récits, ces deux générations se confrontent à un passé qu'ils n'ont pas vécu mais qui les hante et dont ils ne peuvent espérer se détacher que par une mémoire de l'absence». Le drame de la Shoah a décimé leur peuple mais aussi leur culture. En effet, tous les chercheurs et écrivains qui ont étudié la question d'Auschwitz sont unanimes pour dire que ce drame a signé la mort du monde juif. [...]
[...] Cependant, le monde ne leur accorde pas beaucoup de crédit. C'est pourquoi, les survivants se tournent vers l'écriture et espèrent faire de la littérature un moyen de transmission. De plus, beaucoup d'entre eux pensaient que ce qu'ils avaient vécu resterait, à jamais, gravé dans leur mémoire. Mais, avec le temps, certains souvenirs deviennent moins précis et d'autres s'estompent. Par conséquent, la mise par écrit de leur témoignage devient un impératif. Ces survivants se sont vus donc contraints d'écrire, soit par une force intérieure qui les oblige à témoigner, soit par des forces extérieures qu'elles soient morales [ ] éducatives [ ] ou autres. [...]
[...] De plus, parmi les récits des victimes de la Shoah, il faut distinguer ceux écrits au sein même des camps et ceux écrits après la libération des camps. Les récits écrits pendant les persécutions Au cœur même de l'horreur, des déportés qui en avaient la possibilité se sont mis à écrire, pour dénoncer les conditions de leur survie ou tout simplement pour défier la mort. Ces victimes, confrontées, au gazage de leurs coreligionnaires et des Tziganes et à la destruction de leur culture nous ont laissé des récits poignants et bruts. [...]
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