Entre le XVIIIème siècle, encore dominé par la religion catholique, et le XXème siècle, qui s'ouvre sur la séparation entre l'Église et l'État (1905), le XIXème siècle modifie profondément le rapport entre l'Église, la religion et la France. C'est le siècle de la déchristianisation. Toutefois s'il est certes vrai qu'entre le concordat de 1801 et la rupture d'alliance de 1860 qui sépare l'État français de l'Église, le christianisme a vu son influence s'amenuiser, il faut bien comprendre que cette évolution n'est pas le fruit d'un processus linéaire. La période n'a d'unité que par la comparaison des dates où elle commence, et où elle s'arrête, les faits se contredisent en son sein : cette évolution est faite de flux et de reflux. Ceci tient aux différents protagonistes, dont les intérêts évoluent, divergent, convergent…
[...] Avant la révolution l‘Eglise était liée à l'Eta : le sacre intronisait le roi. Les deux entités (pouvoir et Eglise) étaient sur un pied d'égalité, la révolution change ce principe : l'Eglise est dans l'Etat. De plus le Concordat va confronter l'Eglise à d'autres cultes : Protestantisme, Judaïsme Les institutions ne reconnaissent plus à l'Eglise catholique seule l'existence : il y a liberté de culte, et la France est laïque. Toutefois, si le concordat a pour corolaires autant de pertes, comment expliquer qu'il soit ratifié par le Pape Pie VII ? [...]
[...] Le clergé s'est largement amoindri entre 1789 et 1801, et cette diminution sera une constante jusqu'en 1815. Certains ont été guillotinés (les prêtres réfractaires notamment) d'autres ont abandonné leur office, ainsi parmi les 28000 jureurs renoncent à leurs fonctions. En 1801 le clergé régulier (moine) est interdit, et même arrêté, par le concordat, la révolution religieuse continuera d'effrayer le clergé séculier, expliquant une raréfaction du clergé dans la période postrévolutionnaire : la relève est très faible. Par ailleurs l'acceptation du concordat de 1801 signifie que l'Eglise renonce à ses terres perdues sous la révolution : elle ne les récupérera pas, comme le stipule le concordat : Sa Sainteté [ ] déclare que ni elle, ni ses successeurs ne troubleront en aucune manière les acquéreurs de biens ecclésiastiques aliénés L'Eglise a perdu ses terres. [...]
[...] Au contraire en raison de l'essor du libéralisme et du romantisme, la deuxième partie du siècle est celle d'un Dieu bienveillant, un Dieu du cœur. La peur de l'enfer fait place à l'aspiration au paradis, Jésus Christ, sauveur de l'humanité, portant sur lui toutes les fautes de cette dernière, est de nouveau au cœur de la pensée catholique. Le dogme de l'immaculée conception (1854) instauré sous Pie XII, présente ainsi une Vierge qui ne connait pas le mal, elle est née pure, exempte du péché originel. [...]
[...] Ce sont des hommes de terrain plus que des intellectuels qui vont évangéliser : l'ordre des maristes crée des écoles dans les campagnes. L'éducation des filles est uniquement assurée par l'Eglise (jusqu'à la loi Falloux de 1850) : et de fait la moitié des filles en France reçoivent une éducation grâce aux sœurs et aux convents qui se développent. Par ailleurs, par la loi Guizot (1833), la lecture en classe du catholicisme est imposée. Ainsi, les nombreux élèves seront influencés par la religion. [...]
[...] Il s'agit de décisions à court terme, pour inhiber la déchristianisation, et non de politiques à long terme. Ainsi le quanta Cura et le Syllabus (1864) expriment des idées extrêmement réactionnaires, qui tranchent avec les aspirations libérales de Lamennais par exemple (la devise son journal est Dieu et liberté Ces oppositions au sein de l'Eglise entre modernisme, liberté et traditionalisme. Enfin, les rapports changeants entre l'Eglise et l'Etat achèvent de compliquer la tâche du clergé. Les évolutions politiques françaises, sont à l'origine d'une proximité plus ou moins marquée avec le clergé. [...]
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