Durant les 3 dernières décennies du XIXe, l'Empire britannique s'accroit de 11M° de km² et de 66M° de sujets. A la mort de Victoria, il couvre le quart des terres émergées, et contient 1/5e de l'humanité. La dernière phase du victorianisme est donc caractérisé par ce qu'on a appelé le « nouvel impérialisme », c'est-à-dire une recrudescence de l'expansion coloniale et du sentiment impérial. Il faut prendre en compte 2 réalités : l'Empire « indirect » (« Informal Empire ») et l'empire de la souveraineté, c'est-à-dire les terres sur lesquelles flotte le drapeau britannique (...)
[...] Le grand essor dans le dernier quart du siècle se situe en Afrique. Mainmise sur l'Égypte (achat des actions du khédive dans la Cie du Canal de Suez en 1875, puis occupation militaire et administrative en 1882), politique poursuivie par la conquête du Soudan en 1898. A l'ouest où la rivalité anglo-française n'est pas moins vive, une série de guerre menée contre les Ashantis entre 1873 et 1901 aboutit à l'organisation de la colonie de la Côte-de-l'Or. En même temps, l'Angleterre soumet les pays du bas Niger : de Lagos (1861) au Soudan (1899-1903) se constitue la Nigeria. [...]
[...] Dans les territoires de peuplement blanc, la politique originale d'autonomie inaugurée au Canada se précise et s'étend. Premier à être constitué en Dominion, le Canada (1867) évolue selon un régime directement inspiré de Westminster : parlementarisme, bipartisme, alternance au gouvernement des libéraux et des conservateurs . En Australie, le self- government est reconnu entre 1850 et 1859 à 5 des 6 colonies : vers la fin du siècle, leurs intérêts communs les poussent à se rapprocher, d'où la constitution en 1901 d'un État fédéral comme au Canada, le Commonwealth of Australia selon l'orgueilleuse formule un continent, une nation Ce nouveau dominion donne l'exemple, comme la Nouvelle Zélande, d'une démocratie sociale avancée très jalouse de son indépendance. [...]
[...] Les 3 agents les plus efficaces de la pénétration coloniale, notamment en Afrique, sont les commerçants, les consuls, et les missionnaires. Les autorités de Westminster ont crues obligé de leur jeter des mises en garde à de nombreuses reprises, craignant des complications administratives ou internationales. Motivations économiques, politiques et stratégiques se mêlent : fierté de faire flotter l'Union Jack sous d'autres cieux, motivations chrétiennes ou humanitaires (suppression de l'esclavage, conversion des païens) . Au niveau du gouvernement, le tableau est plus nuancé. [...]
[...] Ils formeront au moment de la guerre du Transvaal le parti des pro-Boers A côté, de nombreux Anglais demeurent imperméables aux enthousiasmes coloniaux, soit par ignorance, soit car ils sont déjà trop préoccupés par les tracas quotidiens et que leur degré de politisation est faible II. La carte du monde peinte en rouge Sur les Atlas victoriens, la coutume était de représenter en rouge les territoires sur lesquels flottaient le drapeau britannique. On s'enorgueillissait de relever d'année en année les progrès de ces taches écarlates (parfois menacées il est vrai de taches vertes, symboles des possessions françaises). [...]
[...] La question est tranchée militairement avec guerre des Boers, de 1899 à 1902 : après d'humiliants revers, les Britanniques écrasent les armées républicaines et annexent Orange et le Transvaal. [...]
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