La gestion de l'Empire suppose la mise en place d'un réseau d'institutions au Royaume-Uni comme dans l'Empire. Cependant, au contraire des Français ou des Espagnols, les Britanniques n'ont jamais essayé de gérer l'Empire de manière centralisée. Leurs goûts comme leurs possibilités les poussaient à privilégier certaines formes de décentralisation. D'où une tension permanente entre la métropole et les colonies. Cela signifie que le système repose beaucoup plus sur des négociations permanentes que sur l'emploi de la force. Autre critère essentiel : le pouvoir britannique tend à réagir beaucoup plus qu'à prendre des initiatives. La formule qui veut que le commerce suive le drapeau est ainsi trompeuse. Ordinairement, les représentants du pouvoir britannique viennent plutôt après les explorateurs, les colons, les commerçants et s'efforcent de mettre en ordre la situation chaotique créée par les entrepreneurs privés. Il arrive par ailleurs assez souvent que le pouvoir britannique s'accommode de populations et d'institutions hérités de la France, de l'Espagne, de la Hollande. Il est par ailleurs évident que le gouvernement accomplit une tâche de plus en plus difficile au fur et à mesure que s'écoule le dix-neuvième siècle : dans les années 1890, il s'agit ainsi de gérer un quart de la planète et un cinquième de sa population. En fait, on peut même se demander s'il y a vraiment un Empire britannique. Cette agglomération de masses terrestres et de territoires dispersés constitue plusieurs empires beaucoup plus qu'un seul empire. Pris dans son ensemble, l'Empire incarne certes la puissance britannique mais ses différents éléments ne sont que très lâchement unis. En 1776, parlant des territoires britanniques, Adam Smith avait évoqué non pas un Empire mais un projet d'Empire. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que des plans aient été élaborés visant à unifier plus fermement cet ensemble par exemple sous la forme d'une fédération. Mais tout cela n'aboutit pas à grand-chose. Etant donné la taille de cet ensemble, il n'est pas étonnant que la préservation de sa sécurité soit un des objectifs essentiels. Plusieurs parties de l'Empire sont en effet soumises à des menaces réelles ou potentielles : incursion russe en Inde, desseins américains sur le Canada. De 1815 à 1870, la tâche de l'administration dans ce domaine est facilitée par le caractère relativement pacifique des relations internationales et l'absence d'une nation européenne assez puissante pour contester la supériorité de la Royal Navy. C'est moins vrai après 1870 (...)
[...] Et les Britanniques peuvent aller jusqu'à le remplacer. C'est cependant 7 dans le Nord du Nigeria que se trouve la forme la plus connue du gouvernement indirect. Des modèles comparables se retrouvent cependant dans le Nord de la Gold Coast, dans le Tanganyika (qui est un mandat), au Zoulouland et dans le Transkei (en Afrique du Sud). Ces autorités indigènes ont une certaine autonomie financière. Existent aussi des conseils consultatifs, composés de souschefs ou d'anciens et des tribunaux qui jugent certaines catégories d'affaires selon des lois et les coutumes traditionnelles. [...]
[...] L'Empire britannique : le gouvernement colonial de 1776 à 1936 La recherche de relais coloniaux. La gestion de l'Empire suppose la mise en place d'un réseau d'institutions au Royaume-Uni comme dans l'Empire. Cependant, au contraire des Français ou des Espagnols, les Britanniques n'ont jamais essayé de gérer l'Empire de manière centralisée. Leurs goûts comme leurs possibilités les poussaient à privilégier certaines formes de décentralisation. D'où une tension permanente entre la métropole et les colonies. Cela signifie que le système repose beaucoup plus sur des négociations permanentes que sur l'emploi de la force. [...]
[...] Mais Gandhi lui donne une nouvelle vie. De même, certains aspects de l'Indirect Rule ont influencé le socialisme africain : insistance sur les petites communautés, sur l'auto-suffisance, sur la propriété commune de la terre et des autres moyens de production. Le scepticisme de Lugard quant à la possibilité pour les Africains de faire fonctionner un système politique à l'occidentale est par ailleurs répété en termes presque identiques par des hommes politiques africains justifiant ainsi le parti unique en tant que système authentique et traditionnel de l'Afrique. [...]
[...] Après la mutinerie de 1857-1858, les Britanniques tendent à insister sur la différence indienne. En-dehors de l'Inde, la volonté assimilatrice est généralement encore plus faible. La pluralité et la diversité sont généralement reconnues par les Britanniques : par exemple au Canada et en Afrique du Sud. Même dans les colonies de peuplement d'ailleurs, les Britanniques sont quelquefois sceptiques sur la possibilité de reproduire leurs institutions. Les Britanniques, comme le constate une commission d'enquête à Malte dès 1812 veulent éviter de considérer qu'un gouvernement est d'autant plus parfait qu'il ressemble au leur. [...]
[...] Cette énorme disproportion montre la différence entre gouvernement direct et gouvernement indirect. Le gouvernement direct s'exerce dans les deux tiers de l‘Inde (l'Inde britannique). Une administration complexe et hiérarchisée y est en place. Le système, au départ autoritaire, laisse une place croissante à des représentants élus. Ceylan présente des traits comparables. Dans la plus grande partie du reste de l'Empire, c'est en fait l'Indirect Rule qui l'emporte. C'est le cas en Inde avec les Etats princiers qui s'administrent eux-mêmes sous la suzeraineté britannique. [...]
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