Lloyd George avait dès 1918 pris la mesure du danger que la révolution bolchévique faisait courir au Vieux Continent : de fait, en 1919-1920, une vague révolutionnaire parcourut l'Europe, embrassant l'Allemagne du nord, la Hongrie, la Bavière, tandis que l'agitation ouvrière montait en France et en GB, se réclamant de la « grande lueur de l'est ». La GB, comme la France, le Japon, et de façon plus limitée les USA, étaient intervenue dans le courant de l'été 1918 en Russie pour renverser les bolchéviques et maintenir le pays dans la guerre contre l'Allemagne. Une fois l'armistice signé, il s'agissait d'aider les forces contre révolutionnaires « blanches » à éliminer les « rouges » (...)
[...] L'opinion britannique en vint même à douter de la culpabilité unilatérale de l'Allemagne et considéra à l'inverse la course aux armements dans les années 1900-1910 et la division de l'Europe en 2 blocs antagonistes comme les véritables origines du conflit. Les réparations passèrent de statut de dû à celui d'injustice, et l'obstination de la France fut rapidement considérée comme un obstacle à l'établissement d'une paix durable. Les Britanniques passèrent de la position d'alliés de la France contre l'Allemagne à celle d'arbitres impartiaux entre les 2 pays. [...]
[...] Les relations entre les 2 pays se dégradèrent. Lorsque Raymond Poincaré décida en janvier 1923 de faire occuper la Ruhr pour obtenir un gage productif les Britanniques manifestèrent leur désaccord mais sans pour autant s'y opposer. Cela encouragea les Allemands à pratiquer la résistance passive En mai 1924, Poincaré céda la place à Édouard Herriot, devenu président du Conseil (victoire du Cartel des Gauches), avec un programme de rupture de la politique pratiquée durant les 5 dernières années d'exécution des traités Herriot comptait sur le soutient du gouvernement travailliste de Ramsay MacDonald, or, celui ci était ouvertement germanophile, au nom du principe du balance of power En avril 1924, GB et USA œuvrèrent à la mise en place du plan Dawes qui prévoyait que les réparations allemandes devaient dépendre des performances économiques du pays. [...]
[...] La Première Guerre mondiale avait eu des effets désastreux sur les finances publiques de la plupart des pays belligérants. Hyperinflation en Allemagne, dépréciation de la monnaie en France, Italie, et dans une moindre mesure GB, par rapport au dollar. Une conférence internationale à laquelle tous les États participèrent sauf les USA et la Russie, décida du retour progressif à l'étalon or. En 1922, seul le dollar était gagé sur l'or, et devenait de ce fait la monnaie de réserve internationale. II. Question allemande ou problème français ? [...]
[...] La Grande Bretagne et l'Europe dans l'entre-deux-guerres : l'obsession du balance of power (1920-1935) I. Consolider la paix Lloyd George avait dès 1918 pis la mesure du danger que la révolution bolchévique faisait courir au Vieux Continent : de fait, en 1919-1920, une vague révolutionnaire parcourut l'Europe, embrassant l'Allemagne du nord, la Hongrie, la Bavière, tandis que l'agitation ouvrière montait en France et en GB, se réclamant de la grande lueur de l'est La GB, comme la France, le Japon, et de façon plus limité les USA, étaient intervenue dans le courant de l'été 1918 en Russie pour renverser les bolchéviques et maintenir le pays dans la guerre contre l'Allemagne. [...]
[...] Les tensions resurgirent avec la crise de 1929, la France s'opposant au moratoire Hoover qui proposait une suspension pour un an des dettes interalliées et des réparations et dont le principal bénéficiaire était l'Allemagne dont le système bancaire était au bord de l'asphyxie. La GB au contraire soutenait la proposition. Les 2 pays s'éloignèrent de plus en plus l'un de l'autre dans les années 1930. En France, le ragain de l'anglophobie était réel, tant dans les milieux populaires que chez les intellectuels, tant dans la droite nationaliste (soutien britannique quasi systématique à l'Allemagne) que dans la gauche communiste (GB vue comme l'incarnation du capitalisme, au même titre que les USA). [...]
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