Front populaire, question ouvrière, France, monde ouvrier, première révolution industrielle, années 1930, grande dépression
Le processus d'industrialisation, qui commence au 19e siècle avec la première révolution industrielle, se nourrit et s'accompagne du développement rapide d'une nouvelle catégorie socio-professionnelle: les ouvriers. L'essor massif du monde ouvrier est intimement lié au développement de l'extraction minière, de la grande industrie (textile, métallurgique, automobile…) et du travail en usine. L'ouvrier est le travailleur qui ne possède pas ses moyens de production et qui ne dispose que de sa force de travail. Dans le langage marxiste, le monde ouvrier est désigné par le terme prolétariat (prolétaire) qui désigne une classe sociale laborieuse, opprimée et exploitée par une bourgeoisie dominante. La classe ouvrière est très durement touchée par la grande dépression des années 1930. Elle participe activement à porter au pouvoir en 1936 un gouvernement de gauche, le Front populaire, dont elle attend des mesures significatives améliorant ses conditions de travail et de vie.
[...] La France est frappée par la Grande dépression à partir de 1931. La contraction des échanges internationaux engendre un net ralentissement de l'activité économique qui se traduit par une diminution de la production, de multiples faillites, des centaines de milliers de licenciements et une augmentation dramatique du chômage. Les ouvriers sont particulièrement affectés par la hausse du chômage. En 1934 la France recense plus de personnes, dont de nombreux ouvriers et mineurs, qui ne bénéficient d'aucune de l'Etat et se retrouvent plongées dans la misère. [...]
[...] L'année 1936 marque le début du tourisme populaire de masse et notamment du tourisme balnéaire. C'est une véritable révolution pour les ouvriers qui n'ont jamais connu les vacances. Les images de couples d'ouvriers en tandem et de familles modestes qui s'adonnent au camping en bord de mer pour la première fois traduisent les bouleversements apportés par le Front Populaire dans la vie des travailleurs. Léon Blum reçoit des lettres d'ouvriers, des cartes postales qui témoignent de l'importance de la loi sur les congés payés pour les classes populaires : Merci Monsieur Blum, grâce à vous j'ai découvert la mer ! [...]
[...] Maurice Thorez, secrétaire général du Parti Communiste Français est d'ailleurs un ancien ouvrier ayant travaillé dans sa jeunesse comme mineur de fond. Des syndicats ouvriers comme la Confédération Générale du Travail apportent un soutien actif et déterminant au Front Populaire. Lors des élections législatives d'avril-mai 1936, l'électorat ouvrier se mobilise et participe de façon décisive à la victoire du Front Populaire. Le Parti Communiste ne participe pas directement au gouvernement, mais apporte son soutien à Léon Blum à la chambre des députés en votant favorablement aux réformes proposées. [...]
[...] Des mesures socio-culturelles qui offrent de nouvelles perspectives aux ouvriers. Une nouvelle politique sportive en faveur des milieux populaires : Le gouvernement du Front Populaire est à l'origine de la création d'un sous-secrétariat d'Etat à la jeunesse, aux sports et aux loisirs dirigé par Léo Lagrange. Sans renier le sport de haut niveau, le sport-spectacle la création de champions et les compétitions d'élite, le Front Populaire veut démocratiser l'accès aux activités sportives jusqu'à présent restreintes à un nombre relativement petit de privilégiés La plus grande partie de la jeunesse de France ne peut pas aujourd'hui pratiquer les sports Le cœur de la politique sportive de Léo Lagrange est de permettre aux masses de la jeunesse française de trouver dans la pratique des sports la joie et la santé et de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur Pour ouvrir l'accès aux activités sportives aux classes populaires, Léo Lagrange décide de multiplier la construction de terrains, de piscines et de stades, d'intensifier la formation d'éducateurs sportifs et d'entraîneurs et de revoir à la baisse les frais d'inscription dans les clubs sportifs. [...]
[...] Le malaise ouvrier persiste au début des années 1930. Grâce à sa mobilisation, le mouvement ouvrier arrache quelques réformes qui améliorent la condition du prolétariat sans toutefois régler la question ouvrière En 1900, les ouvriers obtiennent la limitation de la journée de travail à 10 heures, puis à 8 heures en 1919. En 1906, le monde du travail obtient le droit à une journée de travail hebdomadaire. Cependant la classe ouvrière continue de militer pour obtenir une diminution du temps de travail, des augmentations salariales et une meilleure représentation au sein de l'entreprise. [...]
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