Colonisation, décolonisation, IIIe République, colonies, métropole, Algérie, Empire colonial, départements d'Outre-Mer, territoires d'Outre-Mer
Début 1870, le Second Empire français semble stable. Napoléon III est conforté dans son pouvoir par le plébiscite de mai 1869. Cependant, la France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Le 2 septembre, Napoléon III est forcé à capituler à Sedan. Deux jours plus tard, la République est déclarée à Paris. Les républicains prennent leurs responsabilités dans une France toujours en guerre, et constituent un gouvernement de « défense nationale ». La République semble donc se mettre en place fortuitement. Les Français recherchent avant tout un régime leur permettant d'accéder à une réelle démocratie, ils sont animés par des valeurs de liberté et d'égalité. Néanmoins, même si les villes sont en 1870 largement acquises aux républicains, une majorité rurale reste à convaincre. 1870 ouvre ainsi la période d'installation et de stabilisation de la République. La sphère coloniale peut donc sembler bien secondaire, par rapport à un tel contexte et de tels enjeux nationaux pour la classe politique comme pour l'opinion.
[...] L'explorateur Brazza reste le symbole de cette colonisation. Financièrement soutenu par la Société de Géographie et le ministère des affaires étrangères, il part en décembre 1879 vers le Congo. Au Congo, il propose à Illoy Ier, Makoko de Mbe, roi des Tékés, de placer son royaume sous la protection de la France. Le Roi Makoko, poussé par des intérêts commerciaux et par la possibilité d'affaiblir ses rivaux, signe le traité, permettant ainsi un établissement français à Nkuna au Congo, endroit renommé plus tard Brazzaville. [...]
[...] Sur bien des points immobilisme politique dans les colonies, répression la colonisation est rentrée en contradiction avec les principes républicains. Cependant, cette politique s'est maintenue jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle. La colonisation française s'est aussi accompagnée de la construction d'une culture coloniale, de laquelle la société française s'est imprégnée. Aujourd'hui si la décolonisation semble achevée, l'héritage laissé par la culture coloniale pose de nombreux problèmes de société problème de la mémoire, de la discrimination, des identités et remet en question les relations de la France avec ses anciennes colonies, car il faut rappeler que ce n'est pas l'émergence d'un véritable anticolonialisme qui a précipité la décolonisation. [...]
[...] Certains journaux dénoncent peu à peu la décolonisation de ce point de vue. Rochefort dans l'Intransigeant ou encore les socialistes Guesde et Vallès dénoncent la flibusterie africaine On retrouve aussi dans leurs journaux les récits de soldats qui témoignent des combats sanglants dans les colonies. Ces témoignages ne manquent sans doute pas d'avoir un impact sur l'opinion, mais ils n'en véhiculent pas moins un message ambigu. Pour la plupart, en effet, il ne s'agit pas forcément d'une condamnation de la colonisation, mais d'une remise en cause de ses excès. [...]
[...] Clemenceau pointe le danger de la colonisation. La France pourrait se heurter aux Anglais. Or, pour la revanche, pour effacer la défaite, il faudrait réaliser une alliance avec une grande puissance. Pour certains, la France se laisse prendre au piège de l'Allemagne. Celle-ci la laisserait faire, les tensions internationales que les interventions françaises provoquent lui seraient favorables. Par exemple, la non intervention de l'Allemagne au sujet de la Turquie aurait favorisé la signature de la Triplice, cette alliance entre l'Allemagne, la Turquie et l'Autriche, alliance préventive à toute opération militaire française. [...]
[...] On exhibe les autochtones dans de véritables zoos humains. Se met ainsi en place avant la Première Guerre mondiale, une véritable culture coloniale, qui imbibe la société française, les français. Culture coloniale qui pour certains historiens comme Pascal Blanchard n'a pas totalement disparu des mentalités aujourd'hui. En 1914, le Bulletin de la Ligue coloniale écrivait pourtant L'éducation coloniale des Français demeure entièrement à faire Mais peut-on réellement céder à ce pessimisme et croire comme Eugène Etienne, leader de la Ligue en l'indifférence du grand public vis-à- vis de la colonisation ? [...]
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