À la Belle Époque, l'Empire colonial français s'étend encore, et l'entreprise de colonisation n'est que peu remise en cause : l'opposition parlementaire s'est faite plus silencieuse, et la France s'enorgueillit de pouvoir faire valoir la puissance économique et politique que lui procure son empire. En 1945, après le second conflit mondial, l'Empire français entre en crise : la France qui se relève à peine du traumatisme de Vichy doit déjà s'engager quelques mois plus tard dans la guerre d'Indochine, qui mènera cette colonie à l'indépendance.
D'ailleurs, aux quatre coins de l'Empire des voix se font entendre pour réclamer indépendance ou autonomie. Il est donc important de souligner le contraste qui existe entre les deux périodes, et de chercher à préciser le rôle de charnière que tient l'entre-deux-guerres dans l'histoire des colonies françaises.
[...] / L'apport économique et démographique de l'empire lors du conflit. / Une gratitude officielle à laquelle s'ajoute un fort sentiment de solidarité (climat d'union nationale)./ Le mouvement ancien combattant intègre vite les figures du tirailleur sénégalais (cf Batouala de René Marcin, publié en 1921 ) et du zouave nord-africain./ L'héritage de Lyautey (fascination pour le Maroc, immigration forte des Français ouvrages consacrés au maréchal). Des relations économiques renforcées après le conflit : L'empire, un marché à conquérir (il représente en du commerce extérieur de la France en 1933. [...]
[...] D'ailleurs, aux quatre coins de l'Empire des voix se font entendre pour réclamer indépendance ou autonomie. Il est donc important de souligner le contraste qui existe entre les deux périodes, et de chercher à préciser le rôle de charnière que tient l'entre- deux-guerres dans l'histoire des colonies françaises. En effet, en 1919, la France est auréolée de sa victoire sur l'Alliance, et avec elle son Empire ; on imagine mal à cette époque que l'Empire colonial français puisse si rapidement disparaître. [...]
[...] / La plupart de ces doléances ne sont pas nouvelles : elles ont été développées par les colonialistes depuis déjà longtemps. D'ailleurs, on dénonce une conférence rétrograde, et des pays anti-colonialistes comme les Etats Unis ne sont pas convaincus de la sincérité de la France, qui n'a pas oublié selon eux, son rêve de compter cent millions d'habitants. / Il est plus important encore de noter que la conférence s'est tenue sans représentation africaine. La Voix de Dahomey s'inquiète : espérons que la conférence n'est pas comme l'enfer, pavée de bonnes intentions. [...]
[...] / En métropole, l'anti-impérialisme de gauche est muselé, seules quelques feuilles clandestines parviennent à encourager les émancipations ou soutenir les leaders nationalistes. / Cependant, les colonies restent passives devant ce déferlement d'information : même la propagande anti-gaulliste a peu de succès auprès des colons. En fait, les conditions de vie se dégradent, et c'est le principal facteur d'inquiétude (tuberculoses, interventions régulières de la Croix Rouge ) :la bataille des ondes est donc perdue par Vichy, qui ne parvient pas à rallier l'outre- mer, qu'elle maintien facticement sous son autorité dans l'esprit des métropolitains. [...]
[...] Le moral des populations de l'Empire. Au début de la guerre, les colons sont déçus par la tournure des événements : eux aussi croyaient que la ligne Maginot était infranchissable mais le bombardement de la flotte française par les Anglais à Mers el-Kébir modifie leur point de vue./ Il faut noter que la Révolution Nationale ne séduit pas outre-mer : la collaboration est rejetée, comme les nouvelles institutions d'ailleurs./ Par ailleurs, les colonies semblent au début de la guerre être un terrain favorable à l'anglophobie, d'autant que de Gaulle lui-même n'y obtient pas les succès qu'il escomptait./ Les peuples colonisés au contraire profitent de la confusion pour rechercher un rapprochement avec des colonies mieux loties (par exemple villages déménagent au Gold Coast en janvier 42) et fuir l'administration française./ En avril 41, les protestations sont vives contre la suppression des syndicats, et l'interdiction de l'envoi de denrées en métropole./ Au fur et à mesure que le conflit dure, les protestations s'amplifient (pénurie générale, échos des plaintes des soldats restés en France), et les premières tensions raciales voient le jour./ Les Français ne prennent la mesure de ces contestations qu'après 1942, alors qu'un calme relatif prévalait jusqu'à présent, au moment où survient une seconde défaite : le débarquement en Afrique du Nord, et le déclin de Vichy. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture