L'Algérie est la première colonie française, depuis 1830. Napoléon III, arabophile, a un projet de développement plus ou moins paritaire du territoire, dans tous les cas généreux. Mais se produit une grande inflexion dans le rapport qui unit les Français à l'Algérie : la chute du IIe empire et la proclamation de la IIIe République en 1870.
Grande rupture donc, en métropole tout autant qu'en Algérie : les colons disposent enfin du pouvoir réel sur place. Un jeu à trois entre l'opinion métropolitaine, globalement ignorante de la situation sur place, les colons dont les intérêts dictent la position, et les gouvernements s'instaure, qui a l'Algérie pour enjeu.
Jusqu'en 1962 la présence française et l'administration directe des territoires algériens par la métropole revêt divers aspects. Dans tous les cas, l'Algérie est considérée comme appartenant à la France à part entière ("L'Algérie, c'est la France" dit Mitterrand en 1954). Pour autant, le territoire est à l'instar de l'Empire colonial français mal connu de la métropole, ce qui n'empêche nullement celui-ci d'être au cœur de la vie politique, économique et sociale française.
[...] Pourquoi le soulèvement de 1954 ? Pourquoi pas avant ? Des espoirs de changements pacifiques subsistent jusqu'alors, mais ceux-ci sont mis en échec par une partie de l'opinion pour qui l'Algérie doit rester française Comment le décalage entre la réalité de terrain, l'image déformée en métropole et l'immobilisme des colons deviennent de l'aveuglement et débouchent sur la tragédie de la guerre en Algérie et du terrorisme en métropole, avec un effet délétère sur la société française? I 1870-1914 : la colonisation, l'administration et la mise en valeur de l'Algérie par la métropole A Sur le plan politique : la conquête et l'administration du territoire La conquête militaire, commencée dès 1830, est achevée totalement en 1847, mais le pays n'est pas administré de façon moderne. [...]
[...] III De 1954 à 1962 : La question algérienne s'impose au cœur de la vie des Français A 1954-1956 : L'insurrection et les premières tentatives de réponses L'insurrection du 1er novembre 1954 Né d'une scission du MTLD, le FLN se prépare à mener une série d'attentats dans toute l'Algérie et lancer le signal du soulèvement et de la lutte armée. Parmi les leaders figurent Ben Bella, Belkacem Krim, Houari Aït Ahmed, Mohammed Boudiaf. Le 1er novembre 54, une trentaine d'attentats touche toute l'Algérie, particulièrement le Constantinois. Huit morts sont à déplorer. [...]
[...] Les terres arch sont celles des tribus, indivisibles. Les Français confisquent les terres beylik et les redistribuent aux colons sous le Second Empire, réduisent les terres arch (politique du cantonnement des tribus), saisissent les terres des fondations religieuses. La pyramide des droits qui avait empêché jusque-là la circulation des terres s'écroule, la terre devient une marchandise quelconque, ce qui permet le rachat de celle-ci par les colons. La législation alloue en outre toujours plus de terres aux Européens car le seul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une population européenne nombreuse Le 26 juillet 1873, est promulguée la loi Warnier visant à franciser les terres musulmanes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. [...]
[...] B L'apogée de l'Algérie coloniale En métropole rien de nouveau Pour l'opinion en métropole, les colonies sont bien en main En mai 1930, le Président de la République Gaston Doumergue se rend sur place pour célébrer le centenaire de la prise d'Alger et, au nom de toute la France salue l'Algérie et célèbre l'œuvre admirable de colonisation et de civilisation réalisée en cent ans Les légers premiers doutes quant au colonialisme s'effacent rapidement. La position des partis sur l'Algérie ne recoupe d'ailleurs pas le clivage gauche/droite : les radicaux, prêts à quelques concessions sur le plan social, privilégient les intérêts des colons. Les socialistes sont pour leur part des partisans fervents de l'assimilation. Le parti colonial est avec près de 200 députés à son apogée dans les années 1930. [...]
[...] Le huit janvier se prononcent pour, et 10% contre. Les activistes d'Algérie, pris de court, créent l'OAS et incitent les militaires à lancer un putsch. Celui- ci a lieu en avril 1961, commandé par les généraux Challe, Salan, Zeller et Jouhaud. Le projet putschiste de pacification de l'Algérie malgré la métropole ne mobilise pas le contingent, qui reste fidèle à la République grâce notamment à la condamnation faite par De Gaulle du putsch et retransmise à la radio. L'intuition de Mollet semble avoir été bienvenue Les négociations aboutissent en mars 1962 à la signature des accords d'Evian avec le GPRA difficilement constitué par les indépendantistes et reconnu entretemps par De Gaulle comme représentatif de la population musulmane. [...]
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