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Le rôle du soulèvement populaire dans le processus révolutionnaire a rappelé que le peuple était une force politique qu'il fallait prendre en compte. De son côté le monde ouvrier prend conscience de sa force. Les autres catégories sociales découvrent le problème social. Tout ceci favorise la diffusion d'idéologies sociales : différentes formes de socialismes (saint-simonisme, fouriérisme...), le catholicisme libéral de Félicité de Lamennais, une partie du courant romantique (Victor Hugo, Les Misérables...).
Très vite, l'enthousiasme qui, à Paris et en province, a suivi les journées de juillet retombe. En premier lieu, comme ce sera le cas en 1848, la révolution relance la dépression jusqu'au milieu de 1832 ce qui nourrit l'agitation sociale et notamment ouvrière. Par ailleurs, surtout à Paris, se déroulent des manifestations de solidarité en faveur des mouvements révolutionnaires en Europe.
Mais l'équivoque originelle du régime est aussi une source importante de difficultés. Dès l'origine, deux interprétations divergentes s'expriment parmi les partisans du nouveau régime. La première est celle du parti du mouvement : les réformes de 1830 et celles qui doivent suivre ne sont qu'une étape au sein d'un processus de démocratisation de la vie politique. Ses partisans (Lafayette, Laffitte, O. Barrot) sont attentifs à maintenir l'alliance avec le mouvement populaire contre les visées contre-révolutionnaires. Ils sont aussi ouverts aux appels des mouvements nationaux étrangers qui réclament l'appui de la France. L'échec du gouvernement de Laffitte (novembre 1832-mars 1833), dépourvu de majorité parlementaire, ouvre la voie au second courant : le parti de la résistance (Guizot, Casimir Périer, duc de Broglie...). Pour ses membres, soutenus par la grande bourgeoisie et reprenant les programmes de l'ancienne opposition libérale, les journées de juillet ne sont pas une révolution mais une réponse au coup d'Etat qu'étaient les ordonnances de Charles X ou, pour reprendre les termes de Guizot, « la révolution légale, dans son principe, a été en quelque sorte une révolution conservatrice ». Après avoir assuré la garantie d'un gouvernement constitutionnel il convient de rétablir l'ordre, de mettre un terme à l'agitation sociale et d'écarter toute velléité d'intervention extérieure. C'est le programme, « le système du 13 mars », que va appliquer Casimir Périer (« il faut que la sécurité et la tranquillité reviennent »).
Arrivé au pouvoir avec Casimir Périer le parti de la résistance y reste jusqu'à la chute de la Monarchie de juillet en février 1848 (...)
[...] Ancien émigré et ami du roi il avait refusé de prêter serment à la Charte. Pour son malheur Polignac est confronté à une crise économique qui se développe à partir 1827. La crise financière s'étend à l'industrie et se double d'une crise agricole consécutive à de mauvaises récoltes. Alors que les faillites se multiplient et que le chômage augmente le prix des denrées alimentaires s'accroît fortement. Des troubles populaires éclatent dans les campagnes et dans les villes. Ce malaise social constitue un élément important du contexte dans lequel se dérouler l'affrontement entre le roi et l'opposition. [...]
[...] Par ailleurs, le pouvoir accentue la répression et, fin février 1834, dépose un projet de loi modifiant l'article 291 du Code pénal pour interdire les associations divisées en sections de moins de 20 personnes. La Société des Droits de l'Homme se mobilise contre cette mesure. À Lyon, d'abord, en accord avec le Mutualisme qui organise les tisseurs de la fabrique, une démonstration est organisée le 09 avril 1834. Elle tourne à nouveau à l'insurrection et est violemment réprimée après quatre jours de combats (09-12 avril). L'insurrection touche d'autres villes de province et, le 13 avril, Paris. [...]
[...] C'est le programme, système du 13 mars que va appliquer Casimir Périer il faut que la sécurité et la tranquillité reviennent Arrivé au pouvoir avec Casimir Périer le parti de la résistance y reste jusqu'à la chute de la Monarchie de juillet en février 1848. B. Le ministère de Casimir Périer Pour consolider les bases du régime, il fait voter quatre lois fondamentales : celle du 21 mars 1831 : les conseillers municipaux sont désormais élus ; celle du 25 mars 1831, qui ouvre de fait la Garde nationale à tous ceux qui paient l'impôt ; celle du 19 avril 1831 qui supprime le double vote et abaisse le cens électoral. [...]
[...] Au prix de lourdes pertes (environ 800 morts et blessés) les insurgés se rendent maîtres de la capitale. Le 29 juillet, les députés libéraux, longtemps hésitants, désignent une commission municipale qui comprend Casimir Périer et Jacques Laffitte et qui constitue un véritable gouvernement provisoire. Pour éviter la proclamation de la République à laquelle ils sont opposés, les députés libéraux se rallient au duc d'Orléans, présenté par Thiers comme un prince dévoué à la cause de la Révolution La commission municipale le nomme lieutenant général du royaume (31 juillet). [...]
[...] Des ordonnances de 1828 tentent de réduire l'influence de l'Église, et notamment des jésuites, sur l'enseignement. La même année une nouvelle loi libéralise le régime de la presse. En revanche, un projet de réforme administrative est repoussé par l'opposition des ultras, qui n'en veulent pas, de la gauche, qui le juge insuffisant. Affaibli, n'ayant jamais reçu un véritable soutien du roi, Martignac est remplacé par Jules de Polignac (08 août 1829). B. Polignac Le gouvernement Polignac marque le retour des ultras et apparaît comme une provocation. Son chef est le fils d'une favorite de Marie-Antoinette. [...]
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