La présence des femmes dans l'histoire a bien souvent été négligée et minimisée. En effet, les femmes ont endossé bien des rôles au gré d'événements remarquables de l'histoire, que celle-ci ne leur reconnaît que peu ou très tardivement, souvent au profit des grands hommes. De même, l'histoire du genre féminin a elle-même été négligée, alimentée bien souvent par des types et stéréotypes concernant les femmes, issus d'une transmission à travers le temps depuis les sociétés primitives, du statut considéré comme acquis de celles-ci. C'est-à-dire un statut d'objet, que les rapports entre les sexes placent en position d'infériorité, discriminé et dominé, accaparé par des tâches maternelles et domestiques auquel il est strictement limité. Il s'agit alors pour les femmes de réaliser que ce statut d'infériorité n'est aucunement lié à leur nature et qu'il leur est possible de s'en émanciper. Toutefois, cette émancipation est lente car soumise au refus et rejet du reste de la société, c'est-à-dire celui des hommes dominants sur tous les plans qui ne parviennent que tardivement à bouleverser l'image figée du genre féminin. C'est seulement à partir de ce bouleversement que les femmes sont réintégrées dans l'histoire (...)
[...] Pourtant, les femmes inactives ne sont pas majoritaires, et cela dès le début du 19ème siècle. Bon nombre d'entre elles exercent des petits métiers, qui ne leur valent cependant pas d'être comptabilisés dans la catégorie active. Elles exercent des activités professionnelles notamment par le biais des corporations féminines qui existent jusqu'au début du 19ème siècle. C'est pourquoi le début de l'âge industriel s'accompagne immédiatement d'une quête de reconnaissance professionnelle des femmes, pour qui le passage au statut d'ouvrière n'est pas tant un bouleversement qu'une légitimité naturelle. [...]
[...] Après la Première Guerre mondiale et l'entrée dans le 20ème siècle, la garçonne incarne le mythe de la femme émancipée et des nouveaux modèles corporels s'imposent. Il s'agit en effet du triomphe du corps élancé, mince et plus libre. Cela signifie que l'on accorde dès lors du mérite à la beauté, celle du visage d'abord puis progressivement de tout le corps. A nouveau la publicité, le cinéma et la télévision plus tard véhiculent ces modèles. De plus le célibat est devenu pour les femmes actives très diplômées presque une norme glorifiante. [...]
[...] Le féminisme est une sorte de culture politique spécifique - à différencier du mouvement féministe qui vise plutôt l'organisation collective du groupe qui se laisse imprégner par les courants de pensés de l'époque et influence elle-même des courants (libéralisme, républicanisme, socialisme, nationalisme) et se définit par une sorte de pluralité au sein même du mouvement. On y voit le moyen pour les femmes de devenir des sujets individuels et autonomes. La priorité au fil de la IIIème République est rapidement à nouveau consacrée au droit de vote, notamment grâce à la figure de la suffragette Hubertine Auclert. Celle-ci prône l'avancée massive et milite beaucoup en ce sens et incarne de ce fait le féminisme radical. [...]
[...] Il est dès lors évident que la participation politique des femmes ne pourra aucunement être reconnue et tolérée tant que les stéréotypes des attributions féminines ne seront pas bouleversés. De la même manière, ces représentations conditionnent l'évolution sociale mentionnée précédemment. Il se développe dès la Commune une littérature féminine, par le biais d'écrit descriptifs ou autobiographiques. Ces écrivaines nouvelles ne se préoccupent alors que peu des droits civiques de la femme mais essentiellement du droit au travail et à un salaire honnête, de l'éducation et de la protection sociale. [...]
[...] L'Etat français de Pétain (1940-1944) sera la seule période où le profil de Marianne est remplacé sur les timbres par celui du Maréchal. Marianne est depuis la Vème République moins utilisée en tant que symbole mais est toujours utilisée lors de campagne de propagande. Le symbole de Marianne est la figure type et l'idéal par excellence de la femme révolutionnaire, laïque et socialisante pour laquelle les femmes luttent durant deux siècles. Il en résulte une question évidente : comment se fait-il que la République symbolisée par une femme a pendant près d'un siècle (1848, 2ème République à 1944, droit de vote des femmes) exlu celles- ci de la démocratie et du suffrage universel ? [...]
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