Le mariage a toujours été l'objet dans la littérature de longs débats et d'incessantes railleries. Aux XIVe et XVe siècles, les humanistes italiens se penchent sur ce sacrement pour tenter d'en extraire l'essence et de le valoriser aux yeux de la société. Si Pétrarque remerciait le ciel d'avoir été épargné par les turbulences de l'alliance, véritable obstacle selon lui à l'étude et à la réflexion. Pour d'autres comme Salutati (1331-1406), Léonardo Bruni (1370-1444), (1390-1454), L.B. Alberti ou encore Marsile Ficin, le mariage constituait le fondement de la vie civile à laquelle l'homme a le devoir de participer activement. Cette engagement ne doit par conséquent rien avoir de pulsionnel.
[...] A l'intérieur des cassoni sont placés tous les articles qui composent le trousseau offert par le mari le lendemain des noces. On y trouve des chemises, mules, ceintures, robes, des instruments de coutures, des objets de toilettes. Tous ce qui est placé à l'intérieur du coffre s'organise autours de l'apparat et de l'activité domestique de la femme afin d'appeler celle qui est désormais l'épouse à être comme le dit Christiane Klapisch-Zuber prude et soigneuse de son corps, vitrine de la réussite de son mari, gardienne vigilante et toujours occupée de sa demeure Dans les cassoni se trouvent également les biens transmis de mère à fille comme le livre de prières, de objets de toilette, de couture ou encore des sorte de poupées à l'effigies d'enfants masculins richement vêtus qui sont des incitation à la dévotion à l'enfant Jésus (selon Klapisch-Zuber). [...]
[...] Transition : Après cette étape indispensable de négociation suit la période tant espérée des célébrations. Là encore la famille s'implique dans le déroulement des cérémonies, bien consciente que toute la rue et même parfois toute la citée à le regard tourné vers elle. II. Un rituel de représentation Suite au négociations des familles succédaient les cérémonies nuptiales. Elles permettent une mise en lumière de la famille au devant de la scène publique. Elle se doit donc d'être resplendissante pour accompagner de son rayonnement l'alliance. [...]
[...] La promise doit être en bonne santé et surtout en mesure de procréer. C'est ainsi qu'Alberti definit sa beauté en rapport à la notion de fécondité : J'estime que la beauté d'une femme réside moins dans la grâce et le charme d'un visage que dans les formes d'un corps apte à porter et à produire en quantité de beaux enfants Les traits moraux doivent parallelement faire l'objet d'une attention particulière. Aristote mettait ainsi en garde que D'une vache on ne vit jamais naître une bîche, Ni une colombe d'un aigle, ni d'une mère infâme une fille aux mœurs honnêtes. [...]
[...] Le Monte delle doti était une sorte de caisse d'assurance destinée à permettre aux parents prévoyants de constituer une dot pour leur fille. Les sommes qu'ils y avaient déposées étaient restituées, augmentées d'un certain intérêt, à une date fixée d'avance, sauf si la bénéficiaire était morte entre temps. Mais les difficultés budgétaires incitèrent le gouvernement à l'escroquerie et par exemple en novembre 1478, il fut décidé que le Monte delle doti payerait au moment du mariage seulement le cinquième de la somme qu'il aurait dû verser, et attribuerait au solde un intérêt de 7%. [...]
[...] Les sculptures, dorures et peintures qui les paraient en faisaient de véritables œuvres d'art. Seules les familles aisées de la grande bourgeoisie étaient cependant en moyen d'offrir un tel présent. Le bois et le détail des peintures parfois exécutées par des peintres renommés tels que Paolo Uccello, Pesellino, Benozzo Gozzoli, Botticelli, Filippo Lippi ou encore Andréa del Sarto rendaient ce meuble couteux. Les cassoni faisaient partis de la décoration du foyer du nouveau couple ; les thèmes de l'histoire classique, de la mythologie ou de la littérature traités sur les panneaux décrivent les coutumes de la vie à la Renaissance. [...]
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