La Révolution industrielle du début du XIXe siècle permet aux puissances européennes d'entreprendre une expansion coloniale à l'échelle mondiale. L'Europe est sûre de sa supériorité culturelle et se lance avec bonne conscience dans la conquête qu'elle juge légitime, persuadée d'apporter la civilisation aux races qu'elle estime inférieures.
En 1914, après un impressionnant mouvement d'expansion, le partage du monde est quasiment achevé. Il reste donc aux métropoles à administrer leurs Empires. Deux politiques d'administration s'offrent à elles : l'association ou l'assimilation. Ce choix se révèle déterminant dans la mesure où ces deux doctrines permettent aux peuples colonisés de se sentir plus ou moins agressés culturellement. Une administration trop sévère et entraînant une acculturation totale peut être l'élément précurseur de formes de contestations.
Comment les politiques coloniales française et britannique sont-elles à l'origine d'une telle expansion à la fin du XIXe siècle et comment se manifeste le début d'une contestation exacerbée après la Première Guerre mondiale ?
[...] Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence, l'hypocrisie. Clemenceau met donc en avant l'abus de pouvoir de Jules Ferry. Fervent opposant de l'opportunisme, Georges Clemenceau parvient à obtenir la démission de Jules Ferry la même année après le désastre de Lang-son. Des manifestations au Royaume-Uni Au Royaume-Uni, ce sont surtout les libéraux qui s'opposent au colonialisme. Les économistes critiquent fermement la colonisation, estimant qu'elle porte atteinte à la liberté commerciale. C'est surtout au sein du parti whig que ces contestations sont soutenues. [...]
[...] Les Européens cherchent enfin à répandre leur religion à travers le monde. Pour cela, ils envoient des missionnaires afin d'évangéliser les populations colonisées. Cet apport de nouvelles croyances religieuses a pour conséquence la naissance du syncrétisme c'est-à-dire une nouvelle religion formée à partir de la combinaison de la religion importée et de la religion préexistante. Selon le sociologue Benjamin Kidd, la force morale et la grandeur religieuse de la race anglaise fondent sa supériorité et sa mission impériale. Bien que ces facteurs semblent avoir poussé les gouvernements à se lancer dans la conquête, ils n'en restent pas moins de faible importance par rapport aux explications politiques. [...]
[...] Yves Guyot, auteur de La Politique coloniale paru dans le Journal des économistes en 1885 dit qu' il est étrange qu'il faille employer le canon contre les opprimés pour les délivrer de leurs tyrans Il souligne dès le début de la course au drapeau que les arguments de libération et de civilisation exprimés pour justifier l'expansion coloniale ne sont que des prétextes permettant d'assouvir le désir de suprématie des États européens. Enfin, dans le combat contre le colonialisme, on trouve aussi des radicaux comme Clemenceau. Dans son discours du 30 juillet 1885, il répond aux propos de Jules Ferry du 28 juillet en ces termes : Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. [...]
[...] La délicate question de l'administration des colonies Dès le début de la colonisation se pose le problème de la politique à mettre en vigueur dans les territoires colonisés. Deux conceptions coexistent : l'association ou l'assimilation. De plus, on trouve deux statuts peuvent classer les États colonisés : celui de colonie qui est un territoire sans gouvernement résidant et dirigé par la métropole, et celui de protectorat laissant en théorie les États maîtres de leur politique intérieure. Alors quelles mesures vont être prises par les deux grandes puissances coloniales européennes que sont le Royaume-Uni et la France ? [...]
[...] L'expansion coloniale française et britannique à la fin du XIXe siècle Sommaire I. Les facteurs de légitimation de la conquête coloniale De nombreux facteurs économiques Des facteurs humanitaires et civilisateurs contestables Des facteurs politiques déterminants II. La délicate question de l'administration des colonies Le choix de l'association pour le Royaume-Uni Le choix de l'assimilation pour la France III. Les prémices de la contestation : l'anticolonialisme Des manifestations en France Des manifestations au Royaume-Uni À partir des années 1870, après l'échec d'une tentative bonapartiste colonisatrice au Mexique et la vague impérialiste déferlante au Royaume-Uni depuis 1868 grâce à des groupes et des intellectuels comme Charles Dilke ou la Colonial Society, les grandes puissances européennes recommencent à étendre leur domination à l'ensemble du monde. [...]
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