La construction européenne après 1945, motivations et difficultés

Résumé du document

Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, l'Europe dresse un bilan pessimiste des dégâts qu'elle a subis : pertes humaines, économie dévastée, systèmes politiques remis en cause et déséquilibres face aux deux Grands qui l'enclavent : les Etats-Unis, et l'Union Soviétique. Afin de reconquérir les valeurs de puissances acquises mais perdues, de s'extraire des deux superpuissances qui l'entourent, mais aussi de lutter contre l'expansionnisme communiste, l'Europe occidentale, appuyée sur des valeurs pacifistes et humanistes véhiculées par des intellectuels (comme Victor Hugo) et soutenue par des « pères fondateurs » (Robert Schuman, Jean Monnet, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi ou Altiero Spinelli), expérimente une projet commun de politiques supranationales, au coeur d'une coopération sociale au sein du « Vieux continent ». Comment l'Europe a-t-elle réussi à renaître de ses cendres laissées par la guerre et consolider la future Union européenne ? Il convient d'étudier les motivations et les réussites de la construction européenne avant d'en analyser les difficultés et les impasses rencontrées (...)

Extraits

[...] Mais le soutien américain ne demeure pas que financier. Après l'échec du traité de Bruxelles, les USA signent avec l'Europe en 1948 le traité de l'Atlantique Nord, qui un an plus tard, a mené à la création de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (O.T.A.N.), une politique commune de défense : les USA ont ainsi largement contribué à la reconstruction européenne. De plus, l'Europe connut de multiple succès ayant renforcé son pouvoir. Avec le premier traité de Paris signé en 1951, la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (C.E.CA.) voit le jour, dans le but de créer un marché unique du charbon et de l'acier parmi les membres. [...]

[...] L'Europe de l'Ouest doit sa reconstruction grâce à l'appui des USA, mais surtout par sa solide volonté d'unification et de coopération, afin de maintenir la paix sur le continent. Mais la reconstruction européenne ne s'est pas composée que de succès congratulants, et certains acteurs se sont opposés au projet fédéraliste des Etats-Unis d'Europe idée véhiculée par Winston.Alors que le Royaume-Uni s'opposa à son entrée dans la CEE, le pays décide de la rejoindre afin de ne pas rester isoler du reste de l'Europe. [...]

[...] L'Europe occidentale a su s'aligner avec un puissant soutien que sont les USA, et grâce à des volontés tenaces d'unification, pour lutter contre les guerres intra-européennes et la diffusion du communisme, en affirmant ses valeurs démocratiques. Et malgré les difficultés rencontrées, la CEE a réussi à s'affirmer, devenant l'Union Européenne en 1992 (traité de Maastricht), et s'étant agrandie à vingt-sept membres. Seule la question de l'élargissement de cette union perdure, avec la réflexion sur l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne. [...]

[...] Il convient d'étudier les motivations et les réussites de la construction européenne avant d'en analyser les difficultés et les impasses rencontrées. Afin d'affirmer les valeurs de la démocratie qu'elle incarne, l'Europe occidentale décide de diffuser l'image du monde libre en suivant la politique choisie par les USA. Après le discours de Fulton tenu par Winston Churchill en 1946 où celui-ci proclamait la nécessité d'une Europe de l'ouest unie (afin d'éviter l'expansion communiste), les Etats-Unis mettent en place en 1947 l'European Recovery Program, et notamment le plan Marshall. [...]

[...] Ces décisions constituent une opposition solide à l'Europe, remettant en avant les positions nationales et ayant mené aux eurosceptiques. Enfin, la question de l'élargissement de l'Europe fut controversée, et l'adhésion de nouveaux membres comme la Grande-Bretagne ou des anciennes dictatures (de Salazar au Portugal ou celle de Franco en Espagne) ont ébranlé l'idée d'alliance au sein du continent. Par crainte d'apports de nouvelles difficultés (économiques mais aussi politiques), les états fondateurs ont laissé ressentir leur peur face à ces candidats potentiels, véritable frein à l'expansion du projet d'unification européenne, encore d'actualité aujourd'hui. [...]