« Guerre impossible, paix improbable » C'est à l'aide de cette phrase de Raymond Aron que l'on peut définir la guerre froide qui s'inscrit dans la seconde moitié du XXe siècle. En effet, le conflit qui oppose les États-Unis et l'Union soviétique se traduit par l'impossibilité de faire une guerre ouverte à cause de la menace de la bombe atomique et de l'improbabilité de mettre en œuvre une paix durable, car les antagonismes Est/Ouest sont incompressibles et incontournables. En outre, cela explique aussi la longévité du conflit qui est aussi appelé la « guerre de cinquante ans » par G. H. Soutou.
Cet affrontement permanent entre les deux superpuissances prend tout son sens sur le territoire européen qui sera physiquement et durablement marqué par cette opposition entre le bloc capitaliste et le bloc communiste. En effet, c'est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que l'avènement des puissances extra européennes, que sont principalement les États-Unis et l'URSS, va déterminer le nouveau système international où l'Europe ne sera plus une puissance prédominante.
En 1945, l'Europe est discréditée et complètement dévastée par ses conflits intestins et sera donc un terrain propice pour l'affirmation des deux grands. Ainsi, le continent européen est entre les mains des vainqueurs de la guerre, il est aussi le point d'achoppement des deux puissances. Il se caractérise aussi par sa division idéologique et physique en deux Europe parfaitement distinctes l'une de l'autre. Sa place dans le nouvel ordre mondial est ainsi incertaine.
Ce face à face sur le territoire européen est déterminant pour ses habitants, notamment durant la période qui va de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 aux accords d'Helsinki en 1975. Ce laps de temps recouvre deux périodes essentielles du conflit entre les États-Unis et l'Union soviétique : le paroxysme de la guerre froide qui est atteint en 1962, puis la Détente. C'est au cours de ces années que l'Europe va se construire après la Seconde Guerre mondiale et se définir sur la scène mondiale.
C'est pourquoi on peut se demander quelle Europe dans la Guerre froide ? En d'autres termes, comment l'Europe se détermine au cours de la période 1945-1975 sous l'influence des deux superpuissances ? Enfin, l'Europe est-elle un « baromètre » des relations entre les deux blocs ?
[...] Ils décident de mettre en place un pont aérien pour ravitailler la ville. Ce dispositif va durer un an avant que l'URSS cède et mette fin au blocus en juin1949. Cette crise va accélérer la constitution de la République fédérale d'Allemagne par les accords de Washington en avril 1949, qui sera suivi de la création de la République Démocratique d'Allemagne en octobre 1949. La division allemande en deux Etats est le symbole de l'opposition entre Est et Ouest en Europe sous l'influence des deux superpuissances dans une logique de guerre froide. [...]
[...] Ce même schéma est présent en Europe de l'Est de façon encore plus exacerbé. Les démocraties populaires sont dirigées par le PC et parfaitement enclin à suivre les directives de Moscou, c'est le centralisme démocratique. Par ailleurs, en réponse à la création de l'OTAN que les Soviétiques considèrent comme une agression, est institué en 1955, le Pacte de Varsovie. Ce pacte est une alliance militaire regroupant autour de l'URSS les démocraties populaires en plaçant leur troupe sous un commandement unique. [...]
[...] La participation des deux grands à ces conférences, ainsi que les décisions qui ont été prises pour la reconstruction politique de l'Europe, prouve que les deux puissances se destinent à jouer un rôle décisif en Europe. C'est la fin de l'isolationnisme américain et le début de l'expansionnisme soviétique. Tous deux ont un projet précis en tête pour le continent européen. En effet, d'un côté les Etats-Unis rêvent d'un ordre mondial, universaliste, fondé sur la liberté des échanges et la démocratie, gouverné par les Nations Unies et en leur sein, par le concert des grandes nations. [...]
[...] De 1945 à 1961, l'Europe n'est plus maîtresse de sa politique qui est menée par les deux superpuissances dans la logique de la guerre froide. La reconfiguration du monde après la Seconde Guerre Mondiale par les deux grands vainqueurs En 1945, la principale préoccupation des Alliés est d'instaurer la paix et d'entamer la reconstruction européenne. Le règlement de la situation européenne revient donc aux vainqueurs de la guerre : les Etats- Unis, l'URSS et la Grande-Bretagne. Cependant, cette dernière ne sort pas grandie de la Seconde Guerre mondiale, au contraire des deux autres puissances. [...]
[...] Il veut s'émanciper de la logique de guerre froide et pouvoir mener une politique indépendante de celle des deux grands. C'est pourquoi il multiplie les provocations contre les Etats-Unis et son hégémonie, par exemple lors de son voyage au Cambodge en 1966 où il critique ouvertement la politique américaine au Vietnam. La volonté d'émancipation des Etats de l'Europe de l'Est se manifeste un peu différemment que dans le bloc occidental, à l'exception de la Roumanie. En effet, cet Etat pourtant communiste et satellite de l'URSS recherche à manifester son indépendance de la politique soviétique, notamment par le truchement de son refus de spécialisation économique comme le voudrait l'URSS, en montrant une relative autonomie au sein du Conseil d'Assistance Economique Mutuelle (COMECON) ou encore en restant neutre dans le conflit qui oppose la Chine populaire à l'URSS. [...]
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