À la veille de la guerre, les Européens contrôlent directement, par leurs empires coloniaux, le tiers des terres émergées de la planète. Seules les Amériques leur échappent largement. Ils y conservent néanmoins le Canada, les Guyanes et des Antilles.
À cette domination, s'en ajoute une autre, indirecte, qui s'exerce sur la plupart des autres espaces et que l'on nomme parfois l'impérialisme informel. La majorité des pays d'Amérique du Sud sont ainsi dans l'orbite de la Grande-Bretagne. L'Empire perse est divisé en une zone d'influence russe et une anglaise. L'Empire ottoman est sous influence allemande. Quant à la Chine, elle a dû concéder aux Européens des territoires à bail.
L'Europe exporte également ses modèles politiques à travers toute la planète. Lorsqu'ils accèdent au statut de dominion, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union sud-africaine copient le régime parlementaire britannique. La Constitution japonaise de 1889 s'inspire du modèle prussien.
(...) En 1914, plus d'un habitant de la Terre sur quatre est européen. À aucun autre moment de l'histoire, cette proportion n'a été aussi élevée. En outre de 1815 et 1914, plus de 40 millions d'Européens sont partis peupler le monde entier. Tous ces hommes ainsi que leurs descendants contribuent au rayonnement de la culture européenne.
Ils ont fondé puis perpétué outre-mer des sociétés semblables en tous points à celles de l'Europe. Des villes comme Buenos Aires, Alger, Bombay ou Sydney ont tout de la ville européenne. Les Européens continuent d'y parler leurs langues, y gardent leurs religions et leurs loisirs. Dans les pays qui n'avaient pas de langage commun, la langue du colonisateur s'est imposée facilement. Grâce au succès des missions, le christianisme s'est étendu à travers le monde. Moeurs venues d'Europe, souvent adoptées par les autochtones, y compris dans des pays restés indépendants. Dans l'Empire turc, le Japon ou la République de Chine de 1911, les dirigeants ont par exemple pris l'habitude de s'habiller à l'européenne.
Cependant, la domination culturelle de l'Europe se traduit par bien d'autres signes. Un exemple par testament, le Suédois Nobel, inventeur de la dynamite, institue des prix qui portent son nom et qui sont destinés à récompenser, chaque année, les personnalités qui ont rendu des services à l'humanité dans trois domaines scientifiques, en littérature et en faveur de la paix. De leur première attribution, en 1901, à la veille de la guerre, les Européens en obtiennent 94,5 % (...)
[...] Elles sont accrues par la réduction rapide des espaces disponibles et l'arrivée dans la compétition de nouvelles venues l'Allemagne et l'Italie qui entendent bien se faire une place au soleil Les gouvernements, la presse et les opinions publiques s'enflamment en plusieurs occasions : crise de Fachoda entre la France et la Grande-Bretagne, crises franco-allemandes de Tanger et d'Agadir. Parallèlement, la montée en puissance des É-U et du Japon entraîne une mondialisation des rapports internationaux. Les Américains défont les Espagnols en 1898 et les Japonais, les Russes, en 1905. Les uns et les autres se taillent leurs propres empires coloniaux. [...]
[...] La croissance de budgets militaires ont presque triplé depuis 1871. Au cours du premier semestre de 1914, les signes inquiétants se multiplient. Par exemple, une enquête internationale sur les Balkans révèle la somme de haines accumulées dans la région, ce qui en fait une véritable poudrière. De nombreux dirigeants n'hésitent plus à parler publiquement de l'imminence d'une guerre générale. Les états-majors vont souvent plus loin en déclarant le conflit inéluctable et en prétendant que le meilleur moyen de le gagner est de le déclencher de façon préventive. [...]
[...] Le panslavisme des Russes et des Serbes et le pangermanisme des Allemands font peser une grave menace sur la paix générale. Causes immédiates et signes inquiétants Les deux systèmes européens d'alliance se renforcent pace que les uns et les autres craignent de décevoir leurs partenaires. En 1912, la Triplice a été renouvelée par anticipation pour six ans. L'alliance entre Saint- Pétersbourg et Paris a également été renouvelée en 1912. Seule l'Angleterre soucieuse de conserver sa liberté reste un peu en retrait. [...]
[...] L'Europe exporte également ses modèles politiques à travers toute la planète. Lorsqu'ils accèdent au statut de dominion, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union sud-africaine copient le régime parlementaire britannique. La Constitution japonaise de 1889 s'inspire du modèle prussien. La domination démographique et culturelle En 1914, plus d'un habitant de la Terre sur quatre est européen. À aucun autre moment de l'histoire, cette proportion n'a été aussi élevée. En outre de 1815 et 1914, plus de 40 millions d'Européens sont partis peupler le monde entier. [...]
[...] De leur première attribution, en 1901, à la veille de la guerre, les Européens en obtiennent La domination économique et financière En 1914, l'organisation agricole de la planète demeure largement centrée sur l'Europe. L'Europe tire aussi largement profit des ressources du restant du monde pour fabriquer ses produits industriels. Si les États-Unis sont devenus la première puissance industrielle de la production mondiale, l'Europe réalise encore de la production industrielle de la planète. Sa supériorité commerciale est encore plus nette. L'Europe maîtrise les transports internationaux. [...]
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