Suite à la guerre de Sécession, l'Amérique va évoluer politiquement, géographiquement, démographiquement, économiquement et socialement afin de se tenir prête à devenir une puissance, tentant de réunir ses citoyens sous la même bannière étoilée, tentant de faire renaître ce « désir de vivre ensemble » (Ernest Renan). Car la vraie renaissance, celle de cette nation, fut tout à la fois celle d'une société, celle d'un idéal, celle d'un rêve commun, malgré des heurts et des faux-pas.
L'Amérique prend une nouvelle direction : 1787 avait fondé une république agraire, 1865 inaugure l'ère d'une Amérique industrielle et capitaliste. En quoi donc la guerre de Sécession a-t-elle enfanté une nouvelle Amérique ? Quel visage, quels nouveaux enjeux, quelles ombres pour cette nation à la fin du XIXe siècle ?
[...] Selon les périodes, son origine varie: Britanniques, germanophones et Scandinaves dans un premier temps qui s'installent dans le Nord-Est et s'intègrent facilement. (Irlandais dans les villes de la côte atlantique). À partir des années et 50% en 1890 d'entre eux arrivent des empires russes et austro-hongrois ou d'Italie. Langues slaves ou latines, issues de milieux pauvres et illettrés, peu de spécialisation professionnelle. Cette seconde catégorie est difficilement assimilée. Apparaissent des réflexes de solidarité par regroupement dans des quartiers comme Chinatown. [...]
[...] Le retour à l'ordre ancien est impossible, la guerre a entrainé de profonds bouleversements comme le découpage des grandes propriétés dans un souci de redistribution au profit des affranchis et des blancs pauvres. En Floride, on compte 6396 fermes en en 1870. En Louisiane, on passe de fermes à sur la même période. Mais les difficultés économiques (notamment la crise de 1873) forcent les affranchis et les plus pauvres à devenir métayers au service des anciens maitres ce qui permet la culture du coton qui nécessité une main-d'oeuvre abondante et mal payée: les noirs. [...]
[...] Les élites craignent la mise en danger de l'américanité et donc des mesures restrictives sont votées. Ellis Island est créée en 1892. Cette main-d'oeuvre est exploitée. Dans les compagnies de navigation ou de chemins de fer, dans les mines et les industries leurs sont réservés les tâches ingrates et éprouvantes: les Polonais dans les abattoirs de Chicago comme en témoignera Upton Sinclair dans "La Jungle". Les Chinois construisent les lignes transcontinentales. Se développe donc une conscience sociale, de concert avec l'apparition du machinisme et du taylorisme. [...]
[...] Mais pas de bons résultats. En 1890 des barbelés sont apparus sur la prairie, elle-même quadrillée de chemin de fer, les villes minières se désertent peu à peu, les industries sont présentes partout sur le territoire. L'âge de la transformation est terminé, l'Amérique est une puissance industrielle et urbaine, unie autour d'un idéal de richesse, ayant un arrière-pays, enfin dompté, qui la sert. La nation américaine a surmonté les divisions qui opposaient les modèles du Sud et du Nord et tendu vers un même effort de progrès et de modernisation. [...]
[...] Sénat des monopoleurs, par les monopoleurs et pour les monopoleurs et non-Sénat des USA, dénoncera un dessin humoristique. Les industries se concentrent au détriment du modèle familial qui prévalait. Après la Guerre de Sécession, la nation américaine s'est donc reformée autour d'un idéal économique, le capitalisme, même s'il est imposé par le Nord aux États confédérés du Sud. Le capitalisme triomphe, mais apporte avec lui de nouvelles divisions qui, comme c'est également le cas avec la lutte politique des Noirs, mettent en péril l'unité de cette nation récemment réconciliée. Les immigrants et la naissance d'une classe ouvrière. [...]
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