La première industrialisation, qui s'amplifie dans les années 1860, s'appuie sur l'exploitation du charbon et du fer. Parti d'Angleterre, le mouvement s'étend à d'autres pays. Ainsi, l'Allemagne met désormais en valeur ses vastes gisements, notamment dans la Ruhr. De l'autre côté du Rhin, la situation française est loin d'être aussi avantageuse : l'énergie y est chère, car il faut acheter à l'étranger 40 % du charbon consommé.
La sidérurgie engendre, elle aussi, un essor industriel généralisé. Les commandes des chemins de fer, des chantiers navals, des fabricants de machines et d'armement soutiennent une activité croissante. La technique de la fonte au coke permet de produire de grandes quantités à bas prix. Avant que des innovations techniques ne la remettent en cause, la suprématie britannique reste indiscutable dans ce secteur jusqu'aux années 1880.
L'industrie textile est également dominée par l'Angleterre, où les entreprises se concentrent. Grâce à des prix compétitifs, les Britanniques exportent leurs cotonnades dans toute l'Europe. Peu à peu, les autres pays d'Europe occidentale s'équipent avec de nouvelles machines, en particulier la France et l'Allemagne.
[...] Ces espaces industriels naissent aussi des réseaux de transport (voies ferrées ou canaux). Ceux-ci assurent approvisionnements et expéditions de matières premières et de produits manufacturés, permettent les migrations de main-d'œuvre, relient entre elles les aires de fabrication et les marchés de consommation. Pollutions et insalubrités Ces installations industrielles créent un environnement caractéristique : terrils pointus, cokeries fumantes, hauts-fourneaux rougeoyants, laminoirs bruyants, cheminées dressées. Les pays noirs portent ainsi les stigmates de leur activité. Les principaux maux sont identifiés dès les années 1870 : nuages de fumée et de poussières qui empestent et altèrent l'air ; contamination des eaux par les rejets et les écoulements d'usines ; obstruction des cours d'eau par les déchets organiques. [...]
[...] Ainsi les Londoniens bénéficient-ils largement de l'eau courante ou de la cuisine au gaz au début du XXe siècle. Les Berlinois profitent avant 1914 d'une ville dotée de corbeilles à papier aux carrefours et de téléphones publics. Ils sont les premiers à pouvoir emprunter le tramway électrique. La ville-lumière suscite l'admiration des voyageurs. L'essor de la consommation urbaine Dans les villes, affluent quantité de nouveaux produits qui rencontrent une demande croissante en raison de l'élévation du niveau de vie. L'alimentation se diversifie et pèse de moins en moins sur les budgets grâce à la baisse des prix. [...]
[...] L'unicité des produits recule. La reproduction de pièces et de biens identiques, donc interchangeables, se développe. Ces évolutions prendront leur plein effet après la Seconde Guerre, avec la consommation de masse. Bibliographie indicative La dynamique de l'adaptation d'industries [Texte imprimé] Cartier, Manuel (1975- . ) / Vuibert / impr Approches évolutionnistes de la firme et de l'industrie [Texte imprimé] : théories et analyses empiriques. Centre national de la recherche scientifique (France). Unité de recherche associée (0919) / l'Harmattan / impr. [...]
[...] L'internationalisation des firmes favorise l'essor des investissements à l'étranger. Au simple contrôle de matières premières fait place le transfert de technologies par des sociétés qui établissent filiales et usines dans plusieurs pays, comme les Américaines Singer ou Westinghouse, les Européennes Lever, Nobel ou Siemens. VI. La production de masse La naissance d'une usine Le petit atelier ne disparaît pas avec la seconde industrialisation. Il reste un cadre de travail majoritaire au moins jusqu'au début du XXe siècle en Europe : couteliers de Sheffield, couturières de la confection de New York, ouvriers du meuble parisiens. [...]
[...] Dans les années 1880, de simples villages deviennent, en quelques années, des villes de plusieurs milliers d'habitants, ainsi les cités mini ères. Cet essor s'accompagne d'une extension anarchique de l'espace urbain. Usines, zones désertes, habitats, voies ferrées et canaux s'interpénètrent et morcellent le territoire sans logique d'aménagement. Les infrastructures essentielles de la voirie sont réalisées tardivement et concernent rarement tous les quartiers. Un univers sordide et mal équipé est souvent la règle. IV. Les villes transformées par l'industrialisation Le problème du logement L'augmentation de la population urbaine est forte. [...]
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