Le mot « révolution » signifie : « ensemble des évènements qui ont lieu dans une communauté nationale lorsqu'une partie de cette communauté, en insurrection, parvient à prendre le pouvoir politique et déclenche des changements profonds dans la société ».
Dans l'expression « révolution industrielle », on retrouve l'idée de changements profonds dans la société, et même de transformation radicale de la société, mais sans soudaineté ni violence.
Dans le sens commun, cette expression résume un ensemble de phénomènes économiques et sociaux complexes et variables suivant les pays. Il y a eu de nombreux débats sur la datation et les rythmes du processus. Deux idées sont généralement admises :
- L'industrialisation est le résultat d'une longue et lente évolution de la profondeur (Termes de l'historien Pierre Léon), commencée au 16e siècle à la suite des grandes découvertes jusqu'à nos jours en s'accélérant à partir 18e siècle.
- La révolution industrielle est la séquence où se produit une rupture qualitative fondamentale, un saut visible pour les contemporains eux-mêmes, entre 1760 et 1870, rupture qui a concerné la plus grande partie du monde dès lors que des relations nouvelles s'établissaient entre les pays qui s'industrialisaient, et les autres. Après 1870, pendant « la grande dépression », qui se prolonge jusqu'au milieu des années 1890, la Russie, l'Inde, la Chine connaissent leur décollage industriel. Cette période modifie les conditions de l'industrialisation ultérieure. Elle entraine dans les pays déjà industrialisés, des changements dans l'organisation du marché, visant à réduire la concurrence des « pays neufs », l'interpénétration entre groupes bancaires et groupes industriels, le développement de nouveaux secteurs comme la chimie organique, l'électricité, ou l'automobile, et enfin, la généralisation de nouvelles relations entre les espaces métropolitains et coloniaux ou impériaux.
[...] La filature de coton anglaise reste le symbole de la tyrannie du travail usinier, avec tous les risques que cela comportait. (Voir l'enquête de Engels en 1845). La condition ouvrière se caractérise alors par : -La faiblesse du salaire -La longueur de la journée de travail -L'insécurité de l'emploi -La pénibilité du travail -La quasi-absence de protection contre les risques Donc, menace de l'indigence, en cas d'accident ou au bout de la vie pour ceux qui ont la possibilité de vieillir. [...]
[...] - l'industrie produit avant tout des biens de consommation textiles. A ce modèle qui a fait longtemps autorité, on peut faire 2 objections : - la dépendance mécanique que ce modèle suppose entre conjoncture agricole et crise industrielle. A la fin des années 1780, il y a une crise dans le textile normand qui préexiste à la crise frumentaire et elle résulte de la concurrence des tissus anglais sous l'effet du traité de commerce de 1786 adopté à la suite du traité de paix de 1783 à la fin de la guerre d'Amérique, qui avait rétabli la liberté du commerce entre la France et l'Angleterre. [...]
[...] Mais une moyenne statistique ne permet pas de rendre compte des différences entre secteurs et des différences entre régions. Dans les secteurs de l'alimentaire, de l'habillement, du cuir, du bois, on a généralement affaire à de très petites entreprises. Dans le textile, une enquête officielle dans les années 1860 donne une moyenne de 10,6 ouvriers. C'est en Alsace qu'on trouve les plus gros établissements intégrés : Dollfuss-Mieg emploie 3000 ouvriers en 1867, c'est exceptionnel. Dans les mines et la métallurgie, la taille moyenne est plus élevée, la concentration plus rapide. Le Creusot est un centre énorme. [...]
[...] Il n'y a pas eu entre accumulation du capital et investissement industriel un lien automatique. L'accumulation du capital a bien sûr existé, sous la forme de la rente foncière, mais aussi du profit commercial proto-industriel ou des intérêts d'emprunts d'Etat (voir la révolution et l'empire). Mais ces capitaux ne se sont transférés que de façon limitée et inégale dans l'industrie, parce que par ailleurs d'autres débouchés s'offraient à eux : l'achat de terres, les placements dans les fonds d'Etat avec des intérêts qui rapportaient, surtout lorsque la monnaie a été stable, les dépenses ostentatoires dans la pierre,(constructions d'immeubles) ou dans le luxe, tout cela a absorbé une grande partie du capital. [...]
[...] Par la suite, ces cycles de Juglar ont été intégrés par l'économiste russe Nikolaï Kondratiev (1892-1938), économiste libéral (et çà lui a coûté la vie, il est mort fusillé au Goulag). Il les intègre dans des cycles plus longs, de 40 à 60 ans qui se simplifient en 2 phases : - Phase A : l'expansion (ascendante) - Phase B : La dépression (descendante) L'économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) (parti aux Etats- Unis) a repris et corrigé ce modèle en y introduisant des facteurs explicatifs : La croissance est un processus de destruction créatrice qui révolutionne de l'intérieur la structure économique en détruisant continuellement des éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. [...]
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