Épuration en France, débâcle militaire de la Campagne de France, Maréchal Pétain, général de Gaulle, maisons des « traîtres », femmes tondues en public, collaboration horizontale, jugement des grandes personnalités du régime de Vichy, condamné à mort pour haute trahison, soutien à la Gestapo et à la Wehrmacht, « les nouveaux saigneurs», épuration « bâclée »
Dès juin 1944, la libération de la France s'accompagne d'une épuration spontanée dite « sauvage », qui frappe les personnes soupçonnées d'avoir collaboré avec l'occupant nazi. Cette épuration extrajudiciaire se manifeste par des croix gammées dessinées sur les façades des maisons des « traîtres », par la spectacle de femmes tondues en public (estimées à 20 000), avec parfois une croix gammée dessinée sur le front, pour avoir eu des relations sexuelles (« collaboration horizontale »), avec des soldats ou des officiers de la Wehrmacht, par des exécutions sommaires de collaborateurs et de miliciens.
[...] • Des cours de Justice et des Chambres civiques, dans la région parisienne et en province, ont pour fonction de juger les collaborateurs, c'est-à-dire les personnes qui ont apporté un soutien actif, aux forces d'occupation pour faciliter la réalisation de leurs projets. Ces hommes et ces femmes ont donc été des complices de l'Allemagne nazie. • La Haute Cour de Justice, fondée en novembre 1944, pour sa part est chargée de juger les personnalités du régime de Vichy, avec des magistrats professionnels Les jugements dans le cadre de l'épuration légale. [...]
[...] Sur cette question, qui a rejailli beaucoup plus tard, dans les années 1980, de Gaulle porte une lourde responsabilité. En développant l'idée d'une France unanimement résistante et en ne se souciant que des rescapés déportés pour fait de résistance, de Gaulle manipule le peuple et falsifie l'histoire de l'occupation à son profit politique. Dans les multiples discours et les multiples commémorations d'après- guerre, le sort des Juifs est condamné au silence et à l'oubli. L'épuration ne se focalise donc pas sur les responsabilités des dirigeants et des fonctionnaires de Vichy à la participation active et directe à la « Solution finale du problème juif », à leur complicité à la politique génocidaire nazie responsable de l'arrestation, de la déportation et de la mort de Juifs de France, dont enfants Conclusion : L'épuration en France a été injuste, sélective, bâclée et inachevée. [...]
[...] La tonte est à la fois une compensation de l'humiliation de la débâcle, de l'occupation, des privations subies par les Français, une manifestation de la vengeance contre l'occupant et une affirmation de la France combattante et résistante La tonte est l'occasion obscène d'une ritualisation pénitente qui devient un divertissement public. Le châtiment infligé se traduit par la déshumanisation et l'animalisation des captives que renforce leur semi- nudité lors de processions dans les villes et les villages. • Ces femmes dont certaines d'ailleurs, n'ont pas nécessairement couché avec des Allemands sont des proies faciles. [...]
[...] Louis Renault est arrêté pour fait de collaboration et intelligence avec l'ennemi, mais il meurt en prison avant son procès. Les usines Renault sont nationalisées pour avoir participé à l'effort de guerre allemand, mais ce type de mesure est peu fréquent. III. Une épuration contrastée, inachevée et contestée Une épuration sélective. • Menacés dans leurs libertés et leurs biens, d'anciens collaborationnistes ou vichystes organisent une campagne contre « les nouveaux saigneurs » pour se réhabiliter. Des périodiques, comme Écrits de Paris ou Rivarol, dénoncent une démocratie aveugle et manipulée par les communistes et participent à la diffusion de la « légende noire de l'épuration » L'épuration légale est elle-même critiquée par d'authentiques résistants, comme le colonel Rémy qui exprime leurs doutes quant à l'équité de la justice. [...]
[...] • La justice prend le relais de l'épuration illégale dès l'automne 1944. Le plus vite possible, de Gaulle doit imposer la légalité républicaine qu'il prétend incarner aux alliés et pour ça mettre un terme à cette situation anarchique qui traduit une vise institutionnel et politique. De Gaulle doit prouver qu'il contrôle le pays et qu'il peut en être le représentant légal. Il est le mieux placé pour savoir que les Alliés avaient prévu de diriger les affaires du pays pendant une période de transition par l'intermédiaire de l'« AMGOT », un gouvernement militaire allié des territoires libérés. [...]
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