Les empires européens et la mondialisation des relations internationales (du milieu du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale)

Thèmes abordés

Puissances européennes, colonisation européenne, conférence de Berlin, partage de l'Afrique, prétention universaliste, mission civilisatrice, expansion coloniale, afrique, Asie, ère impérialiste, géopolitique

Résumé du document

L'expansion coloniale européenne a lieu au cours du XIXe siècle. Ce processus fut long et progressif. Il concerne principalement deux continents : l'Afrique et l'Asie. Ce cours permet de comprendre les tenants et les aboutissants de la compétition impériale disputée entre les empires européens.

Extraits

[...] Nous allons d'abord voir que les traits fondamentaux des relations diplomatiques entre États européens paraissent préservés en dépit du changement géopolitique et de l'évolution des rapports de force sur le continent au XIXe siècle. Néanmoins les acteurs diplomatiques perçoivent que ces changements, ajoutés à l'expansion mondiale des puissances européennes, peuvent conduire à de nouvelles tensions dont les conséquences risqueraient d'être encore plus dévastatrices que par le passé. En conséquence, les outils de la diplomatie, conçue comme une pratique visant à réguler les relations d'abord entre États européens, connaissent un certain renouvellement, que nous présenterons. [...]

[...] Ces guerres traduisent la concurrence entre divers mouvements nationaux de la région des Balkans, mais sont attisées aussi par la rivalité entre plusieurs grandes puissances (Empire ottoman, Russie, Autriche-Hongrie, Italie . Là encore après des affrontements dévastateurs dans la région, les modalités traditionnelles de négociation prévalent (une conférence des ambassadeurs des puissances se tient à Londres en 1913), mais sans réussir à apaiser durablement les tensions. Dans ce cas comme dans les autres grandes crises internationales impliquant les États européens de l'époque, les nouveaux moyens de régulation comme l'arbitrage ne sont pas véritablement utilisés. [...]

[...] Gilles Andréani y voit la preuve du succès du système du Concert européen, qu'il interprète comme un système de surveillance réciproque entre puissances, longtemps efficace. Pour régler les conflits et réguler les rivalités, de nombreuses conférences furent organisées, bien après que le contenu initial de l'ordre du Congrès de Vienne eut déjà été contesté et affaibli (comme les congrès et conférences tenus pendant ou après des conflits importants à Paris en 1856, Berlin en 1878 ou Algésiras en 1906). Selon Georges-Henri Soutou, les grandes puissances gèrent, de façon relativement consciente, à la fois leurs rivalités mais aussi l'émergence de nouveaux États et l'ensemble des problèmes du continent. [...]

[...] Les États membres mettent à leur disposition des fonctionnaires « nationaux ». Ce type d'organisation permet de traiter des questions qui se posent communément aux différents États. D'un côté, cet approfondissement du champ d'intervention administratif témoigne du renforcement des structures étatiques dans les pays européens. D'un autre côté, les échanges entre États que cet approfondissement suscite et encourage renforcent mais aussi diversifient les pratiques diplomatiques « à l'européenne ». Ils contribuent à faire de ces dernières une ébauche de système par lequel les puissances européennes se voient collectivement « gouverner le monde ». [...]

[...] Les établissements antérieurs des puissances européennes se concentrent sur les côtes, en Afrique du Nord ainsi qu'en Afrique australe. Mais un certain nombre acteurs privés, non étatiques, étaient déjà à l'œuvre - négociants ou explorateurs aux motivations diverses (le goût de l'aventure, plus ou moins vénal, se mêle à la curiosité géographique). En Europe continentale, la nouvelle puissance dominante est l'Allemagne (cf. partie 2). Et c'est à Berlin qu'est organisée, à l'invitation de l'Allemagne, la première conférence internationale sur le développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions de l'Afrique, en 1884-1885. [...]