Une économie statique - des corporations à la proto-industrie

Résumé du document

Jusqu'au XVIIIe siècle, 85 % de la population vit à la campagne et 66 % travaille dans l'agriculture. Les cycles de croissance et les crises restent déterminés par les récoltes d'agricoles ; les crises d'Ancien Régime sont des crises frumentaires. La dernière famine française par exemple date de 1709 et est le résultat d'une mauvaise récolte qui se transforme en crise généralisée de l'économie du fait de la cherté du blé qui suppose une ponction supplémentaire sur le pouvoir d'achat des ruraux et détourne alors la demande des autres biens tels que le textile. De plus, du fait de «la tyrannie des blés » (Braudel), l'agriculture bloque toutes possibilités de développement économique.

Cette « tyrannie des blés » ne domine pas que l'activité économique, mais est aussi l'une des causes de l'optimum démographique : la population française ne dépasse jamais durablement les 20 millions d'habitants car elle ne produit jamais plus de 10 millions d'hectares de blés. La croissance démographique reste donc entièrement déterminée par la triade guerre, famine, épidémie.

Extraits

[...] Une économie statique - des corporations à la proto-industrie Une économie presque statique L'agriculture domine tout 1. La tyrannie des blés Jusqu'au XVIIIe siècle de la population vit à la campagne et travaille dans l'agriculture. Les cycles de croissance et les crises restent déterminés par les récoltes d'agricoles ; les crises d'Ancien Régime sont des crises frumentaires. La dernière famine française par exemple date de 1709 et est le résultat d'une mauvaise récolte qui se transforme en crise généralisée de l'économie du fait de la cherté du blé qui suppose une ponction supplémentaire sur le pouvoir d'achat des ruraux et détourne alors la demande des autres biens tels que le textile. [...]

[...] Cette organisation génère une industrie textile diffuse et dispersée sur le territoire. L'infrastructure : se développe sous l'impulsion de la monarchie (les routes sous Louis XV par exemple) et les artisans font partie de corporations. Les mines : c'est une industrie dispersée qui relève également du domestic system. Les mines sont souvent associées à une activité rurale et font partie des domaines, on dit que l'on cultive les mines L'essor de cette industrie est dû en grande partie à la faible élasticité de l'offre de bois face à une hausse considérable de la demande Une industrie dominée par le système des corporations Le domestic sytem a été une façon des le XVIe siècle de contourner l'existence des corporations. [...]

[...] En France, la révolution agricole est longtemps un faux-semblant (Michel Morineau) et même jusqu'en 1840, la campagne est encore un monde plein qui souffre cruellement de la surpopulation. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que des évolutions similaires à celle de l'Angleterre se généralisent alors que la révolution industrielle est déjà commencée. La proto-industrialisation et les premiers industriels Le modèle de la proto-industrialisation a été proposé par l'historien américain Mendels en 1969 dans Industrialization and population pression in XVIIIth Century Flanders et désigne l'une des premières formes d'industrie, antérieure à la RI. [...]

[...] Les enclosures marquent la fin des droits d'usage, en particulier des communs, dont bon nombre de paysans dépendaient. Ce mouvement conduit à la disparition des cottagers (petits exploitants sans titres) et marque le 1er exode rural qui doit être considéré comme un espoir de se reconvertir dans l'industrie naissante et d'échapper ainsi aux contraintes de l'agriculture. La révolution agricole joue un rôle d'autant plus important, dans la mesure où elle conforte la transition démographique en mettant fin aux disettes et aux famines. [...]

[...] L'évolution à long terme du capitalisme 1. La dynamique du Capitalisme : le capitalisme marchand aux origines du capitalisme industriel Les historiens de l'école des Annales ont montré que le capitalisme n'était pas né au XIXe siècle, mais qu'il plongeait ses racines dans une histoire bien plus ancienne. Il naît au véritablement au XVIe siècle avec le développement des échanges maritimes ; c'est le capitalisme marchand qui est à l'origine des formes nouvelles de crédit comme les lettres de change ou l'escompte de billets de banque. [...]