Dissertation d'histoire sur le déclin de l'Empire d'Autriche-Hongrie de 1848 à 1918. Le sujet est : Comment la double monarchie des Habsbourgs a-t-elle succombé au mouvement des nationalités ? Elle est entièrement rédigée en deux parties et comprend une bibliographie.
[...] En Autriche-Hongrie, toute entité hiérarchique semble une prison pour celle qui lui est inférieure, en nombre ou en puissance. L'Empire d'Autriche est ainsi une prison pour le peuple hongrois, qui lui même en est une pour les minorités slaves en Transleithanie. Le cercle vicieux se poursuit dans les relations sociales : certains nobles vivent dans une grande opulence, possédant d'immenses domaines dans lesquels, malgré l'abolition du servage, les paysans et les artisans restent dans un état d'ignorance et de pauvreté archaïque (en de l'Empire est aux mains d'1% de la population). [...]
[...] La défaite de Sadowa face à la Prusse qui voit l'Autriche perdre le Holstein, la Vénétie et ses visées sur la Confédération Germanique (Traité de Prague, 1866) force l'empereur à revoir son attitude envers la Hongrie et le mène à trouver un accord avec François Deak, chef de l'opposition hongroise : c'est le Compromis de 1867 qui divise l'Empire en deux Etats unis sous la couronne des Habsbourgs et séparés par la rivière Leitha : la Cisleithanie (Autriche) et la Transleithanie (Hongrie). François-Joseph est couronné roi de Hongrie à Pest le 8 juin 1867. C. Quelques peuples sont dans une prison dorée Si l'Empire austro-hongrois reste une prison des peuples après 1867, elle ne l'est pas pour tous. [...]
[...] La Hongrie se voit ainsi ôter la Transylvanie, la Voïvodine serbe et la région de Temesvar. Les postes de l'administration hongroise sont donnés à des fonctionnaires autrichiens, les préfets sont nommés par Vienne et les Assemblées territoriales telles que les Diètes sont dissoutes. Mais cette répression politique est plutôt bien supportée par les Hongrois car elle s'accompagne d'avancées économiques : l'abolition des droits de douane entre l'Autriche et la Hongrie et du servage sont ainsi confirmées. Les Hongrois cherchent cependant davantage d'indépendance, et souhaitent notamment le retour de la Constitution de 1848. [...]
[...] La violence politique, notamment via le terrorisme va apparaître au premier plan après l'annexion de la Bosnie-Herzégovine en 1908. Celle-ci, majoritairement peuplée de Slaves, aurait volontiers rejoint la Serbie, qui de son côté y voyait un idéal accès à l'Adriatique. Cette annexion donne lieu à une flambée de violence politique : l'état de siège est déclaré à Prague, des luttes opposent Allemands et étudiants slovènes. En Galicie, les Polonais, nationalistes dominent la minorité ruthène, loyaliste, et sous représentée à la diète et au Reichsrat, qui organise une résistance terroriste. [...]
[...] Enfin, la prison des peuples qu'est l'Empire austro-hongrois est une havre de tranquillité pour une des minorités les plus persécutées d'Europe : les juifs. A l'heure où des pogroms agitent la Russie, où la France est secouée par l'Affaire Dreyfus, Sigmund Freud ou encore Stefan Zweig se sentent des autrichiens à part entière dans la Vienne des Habsbourgs. Cette cité cosmopolite mêle en effet tous les peuples sans les discriminer (la banque Rothschild finance ainsi les chemins de fer autrichiens). II. Des réponses insuffisantes à cette question des nationalités, l'Autriche-Hongrie reste, par sa nature, une prison des peuples A. [...]
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