Si Jules Ferry, de par la véritable révolution scolaire qu'il initie dans les années 1880, est à l'origine d'une rupture dans l'histoire scolaire des Français, Edgar Faure, lorsqu'il est nommé au poste de ministre de l'Éducation nationale quelques mois après les évènements de 1968, réalise le même tour de force. Sa loi d'orientation de novembre 1968 marque une rupture dans l'enseignement français, en intégrant les revendications de mai 1968 et en réformant l'Université.
Entre ces deux personnages marquant l'histoire scolaire de la France, il s'est pourtant écoulé presque un siècle de réformes, de lois, de remises en question de l'enseignement. Ce siècle s'est-il accompagné d'une démocratisation de l'enseignement ? Si cette notion est aujourd'hui utilisée régulièrement, elle pose pourtant quelques problèmes sémantiques. En effet, les deux définitions qu'elle recouvre ne traitent pas des mêmes réalités. La première évoque un phénomène de diffusion de l'instruction, jalonné par des controverses passionnées et des affrontements persistants, ce phénomène de diffusion étant indissociable des grandes périodes politiques (les IIIe et IVe Républiques, par exemple). Cependant, démocratisation sous-entend également l'idée d'égalisation des chances scolaires.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le débat sur la démocratisation de l'enseignement, en France, est fortement marqué par l'idéal républicain de l'égalité des chances scolaires, initié par Jules Ferry. Ce legs de l'histoire a donc orienté sensiblement les politiques éducatives mises en place tout au long du XXe siècle et les attentes d'égalité à l'égard du système d'enseignement.
En ce sens, quel lien existe-t-il entre la démocratisation de l'enseignement et la diffusion de l'instruction, tout au long de ce siècle marquant de l'histoire scolaire française ?
[...] Entre ces deux personnages marquant l'histoire scolaire de la France, il s'est pourtant écoulé presque un siècle de réformes, de lois, de remises en question de l'enseignement. Ce siècle s'est-il accompagné d'une démocratisation de l'enseignement ? Si cette notion est aujourd'hui utilisée régulièrement, elle pose pourtant quelques problèmes sémantiques. En effet, les deux définitions qu'elle recouvre ne traitent pas des mêmes réalités. La première évoque un phénomène de diffusion de l'instruction, jalonné par des controverses passionnées et des affrontements persistants, ce phénomène de diffusion étant indissociable des grandes périodes politiques (les IIIème et IVème République, par exemple). Cependant, démocratisation sous-entend également l'idée d'égalisation des chances scolaires. [...]
[...] La diffusion considérable de l'enseignement n'a donc pas exercé un effet notable sur l'égalité des chances. Cependant, la question maintenant en jeu, alors que la démocratisation du système scolaire a semblé être achevée par la réalisation du collège unique (loi Haby, 1975) puis par l'application du mot d'ordre 80% d'une classe d'âge au baccalauréat (JP Chevènement, 1985), est celle de l'affaiblissement du système scolaire. Le déclin que connaît la France dans la compétition universitaire du début du XXIème siècle et l'entrée dans une crise de la norme intellectuelle et de la légitimité culturelle (justement due à la démocratisation de l'enseignement) en sont les principales expressions. [...]
[...] L'enseignement post-primaire connaît le même genre de divergence. En 1930, cet enseignement (composé des EPS, d'une part, et des collèges et lycées d'autre part) ne concerne qu'une minorité d'élèves : moins de des garçons âgés de 11 à 17 ans en 1930. Ces deux types d'enseignements connaissent en réalité des évolutions totalement opposées : de 1881 à 1930, si les effectifs des garçons scolarisés dans les EPS passent de à (progression de les effectifs dans l'enseignement secondaire sont quasi stables (passage de élèves). [...]
[...] Ses maîtres mots sont la démocratisation de l'enseignement, l'autonomie des universités et la participation des divers acteurs du monde universitaire. Dans les collèges et les lycées, sa première mesure est de reporter en quatrième le début du latin. En second lieu, un décret de novembre 1968 réforme l'administration des établissements : les conseils d'administration sont désormais composés pour un tiers des représentants des parents et des élèves, un sixième des sièges va à des personnalités extérieures cooptées. L'administration ne dispose, finalement, que d'un sixième des voix seulement. [...]
[...] Dans le courant des années 1960, les CES se multiplient : près d'un par jour au milieu des années 1960. Malgré un impressionnant effort budgétaire (les dépenses sont multipliées par 6 entre 1952 et 1971), on construit vite et mal à cause de l'urgence : l'incendie du CES Pailleron à Paris en 1972 en est un exemple tragique. Puis, c'est au tour de l'enseignement supérieur d'être touché par cette nouvelle vague : les effectifs doublent entre 1959 et 1966 ce qui oblige le gouvernement à envisager une grande politique de constructions universitaires (Nanterre, Vincennes, Orsay Cependant, il ne faut pas se méprendre : le phénomène de massification affecte essentiellement le premier cycle du secondaire : tous les élèves n'ont pas accès aux baccalauréats classiques ou aux universités. [...]
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