Il s'agira de parler ici d'abord de la démocratie jacksonienne affirmée par la présidence d'Andrew Jackson (1829-1837), 7ème président des Etats-Unis.
C'est aussi une référence au livre fondateur de la science politique au XIXème siècle : De la démocratie en Amérique, d'Alexis de Tocqueville.
Tocqueville (1805-1859) appartient à l'aristocratie normande ; il est allié à des représentants de l'aristocratie libérale : il est le petit-fils de Malesherbes (aristocrate des Lumières, qui a défendu l'Encyclopédie, qui a donné un Etat civil aux protestants, qui a défendu Louis XVI ; il est également allié à Châteaubriand. Par contre, son père est un ultra : préfet de la restauration, puis un Pair de France.
[...] On ne peut pas dire qu'il aime la démocratie, mais il en comprend les ressorts et tente de les expliquer à partir du modèle américain. Ce qui fait aussi l'intérêt de ce livre, c'est la qualité de l'information. Il s'est fixé un programme immense : il a à peu près tout visité : toutes les grandes villes de la côte Est, il a fait incursions vers l'intérieur (vers le Nord-est et vers les Appalaches). Il voit même le Mississippi et assiste à l'expulsion des derniers Indiens à l'est du Mississippi. [...]
[...] Il se retire après le coup d'État dans la vie privée et va écrire un autre ouvrage inachevé nommé L‘Ancien Régime et la Révolution, ainsi que des Souvenirs. Il meurt à 54 ans en 1859. b. Pourquoi un tel rayonnement ? Pourquoi ce livre constitue-t-il un des classiques de la science politique, en France, mais aussi aux États-Unis ? Cela tient à la personnalité de l'auteur : c'est un aristocrate libéral qui assiste à l'avènement irrésistible de la démocratie, qu'il décrit par l'égalité des conditions et des personnes. [...]
[...] Il est riche et fait le voyage à ses frais. Il est reçu partout : dans les académies, dans les salons, etc. Il rencontre des hommes politiques, des diplomates, des savants : John Quincy Adams (6ème président), Webster (chef de l'opposition libérale), Livingstone (secrétaire d'État), et même le président Jackson. Il a beaucoup lu avant de partir : les textes politiques (Montesquieu, Guizot) et des romans : Le Dernier des Mohicans Sur place, il a aussi tout lu, tout acheté Son livre dénote une information tout à fait exceptionnelle et tout à fait sur les États-Unis. [...]
[...] La formation territoriale des États-Unis est achevée à cette date. Une puissance encore fragile Seconde guerre contre l'Angleterre 1812 1815 ; c'est là que s'illustre pour la première fois le général Jackson. En 1823, James Monroe, président des États-Unis, va définir la Doctrine Monroe, contre l'intervention des Européens sur le continent américain. C'est l'idée que l'Amérique est le territoire des Américains (les États-Unis pensent aussi à l'Amérique latine ) b. Une expansion démographique Une hausse constante 1770 : Américains 1850 : 23 millions d'Américains Très fort accroissement naturel ; et par l'immigration, qui est d'abord anglo-saxonne et allemande, puis dans un second temps irlandaise (après la grande famine de 1846) et scandinave. [...]
[...] La population se répartit ainsi : il y a : ( esclaves ( hommes libres, dont environ affranchis (le reste étant souvent qualifié de petits blancs car ils ne possèdent pas d'esclaves). ( propriétaires, qui forment une sorte d'aristocratie de propriétaires fonciers, de plantations). C'est une société très différente de celle du Nord, industrielle, fondée sur le travail salarié, de celle des Farmers (paysans propriétaires), ou des pionniers de l'Ouest. Les deux sociétés produisent systèmes économiques, des rapports sociaux, des systèmes de valeurs très différents. [...]
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