Église, religion, apologétique, Révélation, foi, positivisme, modernisme
Dans le domaine religieux, le domaine sensible à cette question de relation entre science et foi est celui de l'exégèse. C'est l'interprétation des textes sacrés, aujourd'hui ce terme spécialiste est passé dans le domaine profane. Traditionnellement, la Bible est inspirée. Elle rapporte la parole de Dieu. De plus, l'autorité de l'Église repose sur la parole de Dieu et sur la Tradition : c'est l'histoire du christianisme depuis la Révélation. La Tradition se traduit par l'idée que, depuis la Révélation, il y a eu des interprétations qui se sont imposées les unes aux autres dans la continuité des Pères de l'Église. L'autorité de l'Église repose sur ces deux piliers : Tradition et parole de Dieu. La Tradition est l'histoire de cette immobilité.
[...] On est encore dans le sentiment. Cette première forme de défense va marcher assez bien, mais devant les sciences le romantisme ne fait pas le poids. Lamennais va exercer une influence considérable même après avoir quitté l'Église. Il dit que le catholicisme est fragilisé parce qu'il a laissé les sciences se développer hors de son sein. La science s'est développée hors de l'Église et celle-ci les a vu comme un ennemi. Il faut donc catholiciser les sciences selon lui. Il dit qu'il y a : L'ordre de foi qui est reçu avec autorité. [...]
[...] Il pense que l'Église n'a pas pu se tromper. Pour pallier l'équation, il va dire que les dogmes évoluent. Il pense qu'il y a une source, les écritures, et qu'il en est sorti des dogmes. L'Écriture est intangible mais la Tradition reflète l'histoire et ce sont les hommes qui font l'histoire. Il s'agit de dire qu'à chaque époque correspond ses dogmes. A la période suivante apparaissent d'autres dogmes qui correspondent à cette période. La force de son système est de dire que les dogmes qui se succèdent ne sont jamais contradictoires les uns les autres et s'empilent les uns sur les autres. [...]
[...] L'Église se sent attaquée en tout point et la solution est de resserrer les rangs et on condamne d'abord les catholiques. C'est aussi à ce moment-là que la démocratie chrétienne échoue en France et donc on a l'idée de faire une Église forteresse de manière à avoir une armée solidaire et unanime. Le modernisme va marquer durablement l'Église et la question des rapports entre science et foi en sort bloquée. La question de l'incompatibilité entre les deux semble confirmée un siècle et demi après les Lumières. [...]
[...] L'Église voit donc lui échapper ce qui fait son autorité. On a une désacralisation de l'autorité de l'Église. La théologie, science propre au clergé, n'est plus la voie d'entrée obligatoire pour comprendre la religion. On peut traiter l'histoire de l'Église sans passer par la théologie. La question, en termes d'exégèse, se focalise sur le mode de lecture des Écritures, grand débat du XIXe siècle. Ce qui change ce siècle-là, c'est que ces débats autour des Écritures, qui ont toujours existé, ne sont plus intra-croyants. [...]
[...] Dieu est émotion pour les romantiques. Ils vont aussi se livrer à une apologétique de la Tradition et vont, par l'histoire, revaloriser la Tradition et vont faire du Christianisme un patrimoine. Ils constatent les bienfaits du Christianisme au fil de l'histoire. Le romantisme va contribuer à ramener les gens dans les églises, des lecteurs sensibles à ses idées. On a une réussite de cette apologétique qui correspond à cette génération alors jeune du romantisme. Les romantiques voient dans la nature l'œuvre de Dieu. [...]
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