Le 04 septembre, le Corps législatif est dispersé par une manifestation républicaine, l'impératrice part en exil en Angleterre, un gouvernement provisoire est formé autour des députés républicains, qui se rendent à l'hôtel de ville. Ce gouvernement provisoire, de Défense nationale, est modéré, on met à sa tête le gouverneur militaire de Paris, le général Trochu, et le seul à y avoir des velléités sociales est Rochefort, qui démissionne vite.
Il s'agit de contenir une révolution et de faire la paix.
Mais Bismark veut des annexions pour souder l'Allemagne (le 18 janvier 1871, à Versailles, le roi de Prusse Guillaume II devient empereur d'Allemagne). La guerre continue donc. Paris est assiégé en octobre 1870. Gambetta, jeune ministre de l'Intérieur - 32 ans - seul du gouvernement à vouloir continuer le combat, s'échappe en ballon, installe une délégation gouvernementale à Tours, organise la levée en masse de quelque 600 000 hommes. Mais la défaite est inéluctable, malgré quelques actions d'éclat, l'armée de Faidherbe qui empêche l'invasion du Nord-Pas-de-Calais, les volontaires italiens de Garibaldi se battant comme des lions près de Dijon, la résistance de Denfert-Rochereau dans Belfort, l'expédition de Bourbaki, qui, parti de Bourges, tente de le rejoindre, mais doit se réfugier en Suisse.
Paris, où on a recréé la Garde nationale, résiste. Mais l'hiver est glacial, la famine menace, les riches achètent et mangent les animaux du Jardin des plantes, les autres en sont aux chats et aux rats. Une agitation révolutionnaire menace le gouvernement, exige une "sortie torrentielle" contre l'assiégeant. Conservateurs et monarchistes accusent Gambetta de dictature, et lui reprochent de vouloir implanter une République que le pays n'a pas réclamée. A leur tour, les révolutionnaires les accusent de ne penser qu'à leurs intérêts égoïstes, et non à la Patrie. Toujours enfermé dans Metz, Bazaine veut négocier avec Bismark, marcher sur Paris, rétablir l'Empire.
Bismark veut négocier la paix avec un gouvernement représentatif, dont les décisions ne puissent être remises en cause. Il veut une Assemblée nationale. Le 28 janvier, un armistice électoral est signé (...)
[...] Le massacre commence le 22 mai. Les Versaillais entrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud, c'est le début de la "semaine sanglante". Quand le 28 à 14 heures le dernier coup de feu est tiré sur la dernière barricade otages ont été tués, dont l'archevêque, et l'armée a eu 873 morts; de l'autre côté à civils ont été massacrés, souvent après les combats, dans une frénésie de vengeance alimentée par des légendes, comme celle des "pétroleuses", femmes incendiaires auxquelles on attribue la destruction des Tuileries, et d'autres sinistres, plutôt dus aux boulets des versaillais. [...]
[...] Il est vrai que pour les républicains, la victoire électorale et la prise en main du pays sont à portée de mains. En janvier 1876, le Sénat, renouvelé pour un tiers (il en est ainsi tous les trois ans) garde une courte majorité monarchiste. Mais le fait que cette majorité soit courte montre les progrès de l'idée républicaine en milieu rural. On a parlé de "révolution des mairies". En février et mars, l'Assemblée est renouvelée (totalement, elle). La nouvelle chambre comporte plus de 360 républicains, contre 120 royalistes et 80 bonapartistes. [...]
[...] Ils mêlent leurs voix aux républicains et aux bonapartistes pour le renverser. Orléanistes et républicains sont aussi inquiets d'une poussée bonapartiste. Et les orléanistes sont plus attachés au libéralisme parlementaire qu'à une dynastie. D'où le compromis autour du septennat, et le vote, entre février et juillet 1875, de trois lois organisant les pouvoirs publics, qui vont servir de constitution à la Troisième République jusqu'à sa chute, en 1940. Gambetta, lui aussi effrayé par la résurgence bonapartiste, se veut prudent. Il détourne les républicains de répondre par la violence à la répression de l'ordre moral. [...]
[...] Le gouvernement est républicain, mais modéré. Début 1879, le Sénat, de nouveau renouvelé pour un tiers, a une majorité républicaine. L'Assemblée exige une épuration de la haute administration. Mac Mahon en accepte le principe, mais quand on en arrive aux militaires, il démissionne, se démet, le 30 janvier 1879. L'Assemblée lui donne pour successeur Grévy, qui était opposé à l'existence même d'un président en 1848. Il jure qu'il ne s'opposera jamais à la représentation nationale, donc ne dissoudra jamais la Chambre. [...]
[...] De toutes façons, elle ne dure pas. Les Communes de Limoges, Bordeaux, Lyon, Marseille ou Saint-Etienne durent quelques heures, les tentatives de médiation de républicains, surtout du Midi, sont repoussées par Versailles, la disproportion des forces fait que l'écrasement de Paris est inévitable, surtout après le traité de Francfort qui redonne met à Thiers les troupes prisonnières des Allemands. Des tentatives de sorties échouent, les "Fédérés", "Communards", ou "Communeux", prisonniers des Versaillais, sont massacrés, et la Commune prend des otages, dont l'archevêque, pour arrêter ces exécutions. [...]
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