Ces propos visionnaires attestent l'engagement européen de celui qui fut tout sauf un nationaliste étriqué, malgré son attachement au principe de souveraineté des Etats. Pour lui, l'Europe devait être autre chose que la construction institutionnelle, successivement nommée CEE, marché commun puis union Européenne. Avec l'expression "de l'Atlantique à l'Oural", De Gaulle désignait clairement la portée de son idée européenne propre, souhaitant dépasser les limites imposées par la guerre froide (...)
[...] Avec l'expression de l'atlantique à l'Oural De Gaulle désignait clairement la portée de son idée européenne propre, souhaitant dépasser les limites imposées par la guerre froide. En effet, dès 1945, De Gaulle comprit vite que le temps des antagonistes était dépassé dans une Europe ruinée et soumise à la pression des nouvelles superpuissances. Il fut aussi hostile aux premières institutions telles que le Conseil de l'Europe qu'il voyait comme une fiction cas sans réel pouvoir. Il estimait que l'Europe devrait s'appuyer sur des réalités et se former par étapes, et d'abord dans les domaines économiques et techniques pour créer une solidarité de faits sans porter atteinte aux souverainetés nationales. [...]
[...] Finalement, après 10 ans de fonctionnement, le bilan d'EURATOM est décevant. Il n'y a pas de progrès communs, pas de coordination, et malgré la construction de 5 des 6 centrales nucléaires prévues par le traité, le libre blanc de 1968 conclut à l'échec de la politique nucléaire commune. Par ailleurs, s'agissant de la CECA, après avoir été l'instigateur de l'intégration économique dans les années 1950, elle va être victime de son succès dans les années 1960. L'utilisation du charbon est concurrencée par celle du pétrole, et le charbon européen est plus cher que le charbon américain la CECA souffre de problèmes de surproduction et les six s'enlisent à négocier devant la haute autorité, qui sortira amoindrie de cet épisode, dont les allemands et surtout les français, dont les général de gaulle, se féliciteront de part leur opposition au caractère supranational de cet organisme. [...]
[...] De même, la naissance de la PAC va être considérée comme la plus grande réussite de la mise en route du marché commun et comme le symbole de l'intégration économique Cependant, les succès économiques vont subir des revers avec la mise en sommeil de la CECA et le l'EURATOM institués en 1957 par les traités de Rome la mise en place progressive de l'union douanière et création de la politique agricole commune A l'origine, dix étapes étaient prévues pour l'élimination des droits de douane à partir du 1er janvier 1959 entre la France, l'Allemagne fédérale, l'Italie, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg. Leurs tarifs extérieurs devaient se rapprocher et les restrictions quantitatives aux importations supprimées. Le but visé était aussi l'intensification des échanges. Dès lors, les choses vont s'accélérer. [...]
[...] La CEE devient alors le plus grand marché économique libéral du monde. La constitution de ce grand marché permet l'expansion des ventes, une diminution des coûts de production et une augmentation de la croissance puisque le PIB des six est en moyenne de par an au cours des années 1960. Il s'agit là de la première réalisation concrète européenne depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La zone de libre échange constituée par les britanniques en 1960 avec la suède, la Norvège, le Danemark, la suisse, l'Autriche et le Portugal, et nommée AELE soit association européenne de libre échange, va très vite s'essouffler et, ne pouvant rivaliser avec le marché commun, apparaitra comme un échec. [...]
[...] Ce seront des échecs. En conséquence de cela, la crise institutionnelle et politique de 1965-1966, dite de la chaise vide va entrainer elle aussi de fâcheux blocages Enfin, l'opposition au cheval de Troie britannique constituera le véritable champ de bataille diplomatique du Général De Gaulle. Echec de l'Europe politique des plans Fouchet et crise de la chaise vide Dès 1959, De gaulle considère que les premières institutions économiques européennes doivent être doublées par d'autres institutions à vocation politique. Ses intentions sont formulées dans le cadre de nombreuses rencontres Franco-allemandes avec le chancelier Aden Auer qui permet de consacrer la réconciliation et de constituer un axe Paris-Bonn, qui devient le centre d'impulsion de l'Europe communautaire. [...]
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