« L'union sacrée » à laquelle fait appel Poincaré le 4 août 1914 quand il s'adresse aux partis politiques au moment de l'entrée de la France dans la seconde guerre mondiale n'est pas seulement un appel patriotique en vue de lendemains difficiles.
L'adhésion que cette union remporte à tous les niveaux de la société est un indice qui aura permis de constater a posteriori l'enracinement de la république dans le pays. Le déroulement du conflit a montré qu'il ne s'agissait pas d'une simple pause institutionnelle décrétée à la chambre des députés, la défense de la république est allée de pair avec la défense de la patrie.
Que de chemin parcouru pour la pensée républicaine depuis la restauration des Bourbons en 1814 !
Entre les partisans de la monarchie constitutionnelle symbolisée par Louis XVIII et la charte, ceux d'un retour pur et simple à l'ancien régime et les derniers défenseurs de l'Empire les tenants de la république sont alors très minoritaires dans le pays.
Nous traiterons donc ici toute une série de problématiques afin de mieux cerner cette évolution de la culture républicaine qui aboutit à son ancrage très profond dans la société française. Il ne s'agit pas, en effet, de s'en tenir à une évolution des institutions : dans une première partie nous étudierons ainsi les fondements de la culture républicaine, la vision du monde qui les sous-tend, la place que les républicains souhaitent tenir dans la société, l'évolution de leur pensée tout au long du XIXème siècle. Dans une seconde partie nous chercherons à mettre en évidence les vecteurs de diffusion de cette culture républicaine qui lui permettront de toucher tous les pans de la société. Enfin, dans la troisième partie nous analyserons plus précisément les comportements politiques qui découleront de l'affirmation et de la diffusion de la culture républicaine et qui aboutiront avec plus ou moins de réussite à la mise en place d'institutions reposant sur les fondements évoqués dans la première partie.
[...] La libéralisation en ce domaine s'accentue en 1868. De nouvelles voix viennent se faire entendre chez les républicains donnant ainsi une nouvelle vigueur aux débats : Ferry, Gambetta par exemple. Cependant la multiplicité des orateurs traduit la multiplicité des sensibilités différentes chez ceux qui s'opposent au régime et la défaite de Sedan sera déterminante. Une fois de plus c'est une réaction populaire qui marque le retour de la République le 4 septembre 1870 et une fois de plus la République s'impose de justesse, sans une solide assise dans l'opinion qui la rendrait indiscutable. [...]
[...] Cette loi comprend une disposition sur les cabarets, contre-église républicaine Dans ce domaine moral divorce est rétabli en 1884. Les institutions cléricales sont l'objet d'une grande méfiance notamment les congrégations dons certaines telle la Compagnie de Jésus sont interdites. La séparation de l'Eglise et de l'état s'intensifie et aboutit à une loi en 1905 après une rupture des relations diplomatiques avec le Vatican. A l'issue de cette étape, la religion devient affaire de conscience, l'Eglise n'est plus un pilier de la société subventionné par celle-ci et la liberté des cultes est garantie plaçant le catholicisme sur le même plan que les autres confessions. [...]
[...] Ainsi renforcés par des principes plus présents dans la vie quotidienne et par une représentativité légale plus grande, les républicains ne se feront pas évincer de justesse en 1848 comme ils l'ont été en 1830. Ils n'avaient par ailleurs pas totalement abandonné la rue et la pratique insurrectionnelle comme en témoignent les journées de 1832 ou 1834. Au moment de l'explosion de février 1848, ils pourront donc être présents sur tous les fronts. III 1852 : Une expérience mais déterminante III.2.a. Les principes sont confrontés à la réalité L'expérience de 1848 illustre les difficultés à mettre en œuvre les principes qui fondent la culture républicaine. [...]
[...] ANTOINE OLIVESI, ANDRE NOUSCHI, La France de 1848 à 1914, collection fac histoire, Nathan Paris MICHEL WINCOCK, La France politique XIXe XXe siècle, Seuil, Collection Points Histoire Paris. SERGE BERSTEIN, La république sur le fil, Textuel Paris. JEROME GRONDEUX, Histoire des idées politiques en France au XIXe siècle, Collection repères, Editions La découverte Paris. CLAUDE NICOLET, Histoire, Nation, République, Odile Jacob Paris MAURICE AGULHON ou l'apprentissage de la république, nouvelle édition, Seuil, Collection Points Histoire Paris. MAURICE AGULHON, Marianne au combat, Flammarion Paris. MAURICE AGULHON, La république au village, Seuil Paris. [...]
[...] Ce constat fait, le suffrage universel ne sera plus tenu pour un facteur d'anarchie et les républicains dominant la vie politique à partir de 1880 lui en garderont d'autant plus d'attachement une fois dépassée la peur des rouges que l'on retrouve en 1848 et lors de la Commune de Paris en 1871. I.3.La position face à l'Eglise L'héritage de 1789 comprend le divorce entre l'Eglise et la révolution. L'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme précise que nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses et ce ne sera pas le seul élément de rupture. La constitution civile du clergé, la guerre de Vendée, la nationalisation des biens du clergé sont les conséquences les plus visibles de l'écart entre le dogme catholique et la philosophie de 1789. [...]
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