Libération, peintres « subjectifs », abstraction, Soulages, Hartung, Poliakof, Gide, Mauriac, existentialisme, Camus
La Libération rend à l'expression culturelle sa liberté. Comme toute période, celle de la Libération est marquée par un jeu de contrastes, qui résulte du renouvellement des générations qui rythme la culture. Des hommes nouveaux apparaissent comme Camus et Sartre. Mais si pour ces deux là, il y a envol vers la notoriété, les relais entre générations s'opèrent globalement de la manière habituelle. Les valeurs sûres de l'avant-guerre, si elles n'ont pas été broyées par la guerre (vie ou honneur), sont toujours là.
[...] La philosophie imprègne aussi le théâtre, de deux façons. Certains philosophes tels Camus et Sartre emploient cette forme pour vulgariser leur vision du monde. Indépendamment de cela, le théâtre canalise certaines grandes interrogations de l'heure, il en va ainsi du théâtre de l'absurde de Beckett, Ionesco et Adamov Il est difficile d'évaluer la place de ce théâtre dans l'histoire de la culture française. La longévité ne paraît pas être un critère pertinent pour l'établir, en effet, la longévité de la Cantatrice chauve (10000ème représentation en 1987) n'a guère de sens en elle-même, peut-être, diraient ses détracteurs, n'est-elle qu'une butte témoin. [...]
[...] On ne peut pas se contenter d'enregistrer un glissement esthétique et thématique par rapport à cette manière de classicisme serein d'un Giraudoux pendant l'entre-deux-guerres. Le sentiment de l'absurde est le produit d'une époque. Du fait des tensions internationales dès 1947, s'ajoutant à Hiroshima, les contemporains n'ont pas connu un après-guerre dilaté comme celui des Années folles. Il est alors compréhensible que l'heure soit plus aux interrogations métaphysiques qu'aux batailles esthétiques. [...]
[...] La philosophie a supplanté le roman. Avec Gide en 1947 et Mauriac en 1952, c'est la littérature de l'entre-deux-guerres qui est saluée par le Nobel. Le couronnement de Camus en 1957 marque une double évolution : la reconnaissance est contemporaine de l'œuvre, et cette œuvre est sous-tendue par une philosophie exprimée dans plusieurs essais. Quand il refuse le prix en 1964, Sartre était avant tout considéré comme un philosophe. Le règne du romancier cède la place à celui du philosophe (+critique de Sartre du romancier qui se met à la place de Dieu Ce n'est plus le genre dans lequel s'illustre les écrivains reconnus dans le monde. [...]
[...] A cette date, le théâtre est encore un vecteur culturel d'importance. La IVe République en fit un pivot de sa politique culturelle avec la décentralisation théâtrale. Le TNP de Vilar insiste sur son rôle supposé essentiel de popularisation culturelle Il ne faut donc pas surdéterminer l'importance du théâtre de l'absurde, ni la minimiser, car il est significatif en tant que symptôme. A l'époque où le nonfiguratif en peinture et le détachement de l'anthropomorphisme en sculpture sont de grandes tentations, l'anti-pièce à sa manière, refoule elle aussi l'homme. [...]
[...] La culture après la Libération La Libération rend à l'expression culturelle sa liberté. Comme toute période, celle de la Libération est marquée par un jeu de contrastes, qui résulte du renouvellement des générations qui rythme la culture. Des hommes nouveaux apparaissent comme Camus et Sartre. Mais si pour ces deux là, il y a envol vers la notoriété, les relais entre générations s'opèrent globalement de la manière habituelle. Les valeurs sûres de l'avant-guerre, si elles n'ont pas été broyées par la guerre (vie ou honneur), sont toujours là. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture