- La distorsion entre la production et la consommation.
Aux États-Unis, la période de la « prospérité » des années 20 avait été caractérisée par un accroissement - accéléré à partir de 1925 - de la production et de la consommation de biens industriels. Mais, dès 1928, il devenait difficile d'écouler certains produits en raison de la saturation des marchés intérieur et extérieur, car le pouvoir d'achat du plus grand nombre s'est accru à un rythme inférieur à celui de la production (celle-ci a progressé en moyenne annuelle de 3,6% entre 1925 et 1929 alors que le salaire hebdomadaire dans l'industrie n'augmentait que de 1,4%). Sur le marché extérieur, les débouchés se sont également contractés, car les pays européens, qui ont terminé leur reconstruction économique vers 1925, ont réduit leurs achats de produits américains et sont redevenus des concurrents redoutables des Etats-Unis sur les marchés mondiaux.
- L'abus de crédit.
La prospérité économique reposait sur la consommation de masse qui était stimulée par la publicité et, surtout, par la généralisation de la vente à crédit qui permettait l'accès immédiat à l'american way of life par anticipation sur des revenus futurs, c'est à dire non encore gagnés. Mais, si le crédit maintenait une consommation plus forte que ne l'aurait permis l'évolution du pouvoir d'achat ? et donc favorisait la poursuite de l'expansion ? il rendait aussi la prospérité très artificielle, en perturbant le jeu de l'offre et de la demande et en favorisant la hausse des prix.
- La spéculation boursière.
La mobilisation des capitaux nécessaires à l'activité des entreprises a été réalisée par les sociétés d'investissement ou investment trusts ? qui recevaient et géraient, sous la forme de portefeuilles d'actions, l'argent des épargnants ? et, surtout, par les prêts aux courtiers (les brokers) qui ont alimenté un vaste mouvement de spéculation. En effet, l'expansion industrielle continue des années 20, en provoquant une hausse ininterrompue des dividendes (+ 65% de 1922 à 1929) et du cours des actions, a encouragé la spéculation boursière, l'acheteur de titres étant assuré de les revendre en réalisant un profit souvent substantiel (...)
[...] En juin 1931, l'Allemagne se déclarait dans l'incapacité de payer les réparations et obtenait, grâce aux États-Unis, un moratoire d'un an (c'est le moratoire Hoover, de juillet 1931 à juin 1932) qui s'étendait aussi aux dettes de guerre. La crise a gagné ensuite le Royaume-Uni puis la France. Le Royaume-Uni a souffert des retraits de capitaux américains, des pertes dans les faillites autrichiennes et allemandes et des demandes de conversion de livres sterling en or, la monnaie britannique étant, avec le dollar américain, une monnaie de réserve librement convertible en métal précieux. L'encaisse or de la banque d'Angleterre diminuant rapidement, le gouvernement a décidé, le 20 septembre 1931, d'abandonner la convertibilité de la livre en or. [...]
[...] Le déclin des échanges mondiaux concerne également les mouvements de capitaux dont les flux se sont réduits encore avec l'abandon des réparations allemandes à la Conférence de Lausanne de 1932 et avec l'arrêt, à partir de 1934, du remboursement par les pays européens des dettes contractées à l'égard des États-Unis durant la première Guerre mondiale. Les investissements américains à l'extérieur se sont effondrés et les mouvements financiers se sont mis à refléter les craintes des capitalistes à la recherche de pays refuges pour les placements et leurs investissements. [...]
[...] Ainsi, aux États-Unis, où l'on assiste dans certaines régions à un retour à l'auto consommation, la valeur globale de la production agricole a diminué de 55% de 1929 à 1932. Dans le domaine industriel cette réduction de la production a concerné principalement les quatre pays (États-Unis, Allemagne, Royaume Uni, France) qui avaient fourni près des 70% de la production manufacturière mondiale avant la crise. En 1938, le niveau de la production industrielle dans le monde capitaliste était inférieur à celui de 1929 en raison des médiocres performances des États-Unis. [...]
[...] Le krach boursier le plus long (vingt-deux jours) et le plus célèbre de l'histoire a débuté le 23 octobre 1929, veille du fameux jeudi noir au cours duquel 13 millions de titres ont été vendus (contre 4 millions un jour normal). La chute des bourses s'est accélérée le mardi suivant avec 16,5 millions de titres vendus. L'effondrement de la valeur des actions a été spectaculaire. Pendant le jeudi noir les titres ont parfois accusé une baisse de 10 à 15% en dix minutes, l'indice Dow Jones a perdu 40% en deux mois et 89% en trois ans jusqu'en juillet 1932. [...]
[...] Les années I. Le déclenchement de la crise Les origines de la crise aux Etats-Unis Les causes profondes. La distorsion entre la production et la consommation. Aux États-Unis, la période de la prospérité des années 20 avait été caractérisée par un accroissement - accéléré à partir de 1925 - de la production et de la consommation de biens industriels. Mais, dès 1928, il devenait difficile d'écouler certains produits en raison de la saturation des marchés intérieur et extérieur, car le pouvoir d'achat du plus grand nombre s'est accru à un rythme inférieur à celui de la production (celle-ci a progressé en moyenne annuelle de entre 1925 et 1929 alors que le salaire hebdomadaire dans l'industrie n'augmentait que de Sur le marché extérieur, les débouchés se sont également contractés, car les pays européens, qui ont terminé leur reconstruction économique vers 1925, ont réduit leurs achats de produits américains et sont redevenus des concurrents redoutables des Etats-Unis sur les marchés mondiaux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture