La crise des fusées ou crise des missiles de Cuba qui se déroule en octobre 1962 est un face à face stratégique entre JF.Kennedy et N. Khrouchtchev qui met "le monde au bord du gouffre". Cette crise intervient durant la phase de la "coexistence pacifique", théoriquement définie comme une période de réchauffement des relations diplomatiques Est/Ouest. Pourtant depuis 1958, un regain de tensions se manifeste entre les deux grands. Dès 1958, Khrouchtchev a relancé la question très sensible de Berlin, l'année suivante la prise du pouvoir par Fidel Castro à Cuba trouble l'organisation géopolitique des blocs, d'autant que la Havane se rapproche à grands pas de Moscou, enfin, en 1961, la construction du mur de Berlin prouve la précarité de la coexistence pacifique. La crise de Cuba, aboutissement d'un long processus, rappelle au monde que la guerre froide est loin d'être finie.
C'est au début du 20ème siècle, que les américains (les "Yankees") s'installent en maîtres absolus dans l'île.
La République est proclamée en 1902, "une République pour chiens fidèles tenus en laisse" pour les opposants à l'hégémonie américaine. Les compagnies américaines investissent dans le sucre, le café, le nickel, les bois et le cheptel. La "Cuban Atlantic Sugar Cie" possède 200 000 hectares. Les milliardaires se bousculent dans les casinos et les palaces. Les bordels vivent au rythme de la musique antillaise. La construction du grand hôtel de la Havane coûte 24 millions de dollars.
Pendant ce temps, les paysans cubains meurent de faim. 500 000 chômeurs pour 6 millions d'habitants, 3 millions d'analphabètes, Fulgencio Batista président-dictateur a été mis en place par les américains, sa fortune est estimée à 400 millions de dollars. Son épouse perçoit les bénéfices de la loterie nationale, son frère contrôle les machines à sous. En 1957, l'espérance de vie du Cubain moyen est de 22 ans et 3 mois.
[...] Alors, les motifs qui nous ont poussés à accorder une aide de telle nature à Cuba disparaissent également. Voilà pourquoi nous avons indiqué à nos officiers de prendre les mesures adéquates pour interrompre la construction des objectifs indiqués, les démonter et les ramener en Union soviétique". Les dispositions prises par les deux grandes sont complétées par un accord secret qui a été négocié entre l'ambassadeur Dobrynine et Robert Kennedy dans la soirée du 27 octobre. Au plus fort de la crise, pour peser sur les négociations, JF. [...]
[...] En 1957, l'espérance de vie du Cubain moyen est de 22 ans et 3 mois. B. La lutte révolutionnaire des "barbudos" et l'installation du régime castriste À partir de l'automne 1956, Fidel Castro, son frère Raoul et Ernesto Che Guevara (médecin argentin asthmatique) développent une guérilla dans le maquis de la Sierra Maestra et à la tête des guérilleros, les "barbudos", mènent une lutte révolutionnaire contre le régime pro américain de Batista. Cette guerre révolutionnaire est un conflit asymétrique, quelques dizaines de combattants mal équipés affrontent une armée régulière équipée par les Américains. [...]
[...] Après cet épisode, Castro intègre définitivement le camp communiste prosoviétique II. Les origines et les enjeux de la crise A. Le contexte international en 1962 : une nouvelle glaciation Après la mort de Staline, en 1953, les relations Est/Ouest entrent dans une phase de dégel relatif. Nikita Khrouchtchev, successeur de l'"homme d'acier" et premier secrétaire du PCUS, propose à l'Occident une "coexistence pacifique" en 1956, une "pause", pour permettre à l'Union soviétique de combler son retard économique face à son grand rival américain. [...]
[...] Les interprétations de la crise Aux yeux de l'opinion publique internationale, Kennedy est le grand vainqueur du bras de fer qui l'a opposé à Khrouchtchev. En quelques jours, celui qui apparaissait fragile, inexpérimenté, manquant de caractère et de détermination est devenu le héros du "monde libre" qui a fait reculer les Soviétiques sans provoquer un conflit généralisé. Khrouchtchev pour sa part, apparaît comme le grand perdant de l'affaire des fusées. Aux yeux du monde, il a tenté un coup de poker qu'il a perdu et il a provoqué une crise qui aurait pu déboucher sur une apocalypse nucléaire sans la retenue de Kennedy. [...]
[...] Les négociations entre Kennedy et Khrouchtchev se déroulent par personnes interposées et des messages sont échangés entre les deux hommes en dehors des canaux officiels. C'est à Washington que le frère du président, Robert Kennedy, ministre de la Défense et Anatole Dobrynine, ambassadeur soviétique aux États unis se rencontrent officieusement et sont les intermédiaires entre les deux chefs d'État. Le 26 octobre, Khrouchtchev adresse une lettre à Kennedy, par laquelle il l'informe que Moscou est prêt à négocier. Si les États-Unis s'engagent à ne pas envahir Cuba, les Soviétiques retireront leur armement installé dans l'île. [...]
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