La crise de Suez est déclenchée en 1956 par la nationalisation du canal de Suez par le colonel Nasser, acte qui provoque en réaction une opération militaire menée par les grandes puissances, la France et la Grande Bretagne, auxquelles se joint l'Etat d'Israël. Cette crise est unique à plusieurs niveaux.
[...] Israël Lors de la déclaration de Nasser, Israël a voulu se tourner vers les Etats Unis mais ceux-ci ont refusé; Israël s'est donc tourné vers la France et la Grande-Bretagne qui l'ont intégrée à leur plan d'attaque. Des accords secrets, les accords de Sèvres, sont donc passés. Israël doit attaquer les Egyptiens sur le canal, et les français et les britanniques s'installer sur le canal sous prétexte de s'opposer. L'implication de l'Etat d'Israël montre sa fragilité due aux multiples ennemis auxquels il doit faire face. [...]
[...] Cet acte symbolise une nouvelle naissance émancipée de toute tutelle européenne. L'enracinement du conflit israélo-palestinien La crise de Suez, en même temps qu'elle a accéléré l'effet uniformisateur de l'essor des nationalismes en Méditerranée, a accéléré l'exode des communautés juives dispersées au sein du monde arabe. La communauté juive d'Égypte (soit environ personnes) présente depuis plus de vingt-cinq siècles doit quitter ce pays. Les Juifs partent avec une seule valise, après avoir fait "don" de leurs biens à l'Egypte. Cette crise parachève donc l'impossibilité pour des communautés confessionnelles de vivre ensemble. [...]
[...] L'URSS stoppe l'offensive d'Israël par une mise en garde ferme; Israël doit se replier. L'URSS bluffe alors en menaçant la France, le Royaume-Uni et Israël d'une riposte nucléaire, mais l'OTAN rappelle à l'URSS qu'elle ripostera en ce cas. Les États-Unis exigent alors le retrait des forces occidentales: ils font monter la pression contre le gouvernement britannique en lançant une attaque monétaire contre la livre sterling et envoient leurs forces navales et aériennes interférer dans le dispositif franco-britannique. Les deux puissances interviennent pour arbitrer et écartent totalement la France et la Grande-Bretagne, en se posant comme les deux Grands, les deux puissances majeures du nouvel ordre mondial. [...]
[...] Ils ont proclamé la République en 1952. La déclaration de nationalisation a l'effet escompté puisqu'elle rassemble la nation égyptienne autour de la figure de Nasser qui devient d'emblée un héros national. Cet acte est également révélateur d'un mouvement plus vaste, qui touche la Méditerranée et le monde entrant dans la guerre froide: en effet, Nasser est lié à la conférence de Bandung de 1954, où il est apparu comme le nouveau leader du monde en développement. Il est donc lié à la nouvelle notion de "Tiers-Monde", aux pays en développement et en voie d'émancipation. [...]
[...] Cette crise est unique à plusieurs niveaux. Il s'agit d'une victoire militaire des grandes puissances mais d'un fiasco diplomatique: Nasser en sort grandi, et l'issue de la crise pose le nouvel ordre mondial, les nouveaux rapports de force, c'est-à dire l'hégémonie de l'URSS et des Etats-Unis. Elle est particulière également car c'est le seul moment de la guerre froide où l'URSS et les Etats-Unis "s'associent". Ainsi les vainqueurs doivent faire face à des conséquences désastreuses surtout sur le plan diplomatique, les vaincus gagnent en prestige et sont encouragés dans leurs aspirations, tandis que les arbitres y démontrent leur puissance. [...]
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