Comment définir la middle class ? Deux critères objectifs :
- = ceux qui sont obligés de travailler pour vivre (au contraire de l'upper class) ;
- ... mais dont le travail n'est pas manuel (au contraire de la working class), ce qui renvoie à un certain niveau d'instruction.
Cette catégorie peut paraître extrêmement hétérogène :
- par l'écart des niveaux de revenus (de 100 à 120 livres par an jusqu'à 5 ou 6000 livres par an, avec une augmentation des écarts dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la valeur pivot étant aux alentours de 1000 livres par an).
- par les professions très diverses qu'elle regroupe, certaines étant très anciennes et d'autres issues de la Révolution Industrielle.
[...] La middle class oeuvre dans des secteurs économiques qui rendent des services et qui créent des richesses, qui font la prospérité du pays (alors que l'agriculture régresse dans le PNB).
= ses membres ont le sentiment d'être les artisans de la richesse et de grandeur nationale, tout en oeuvrant à leur propre enrichissement = participe d'un sentiment de fierté nationale et de fierté de classe.
- Ce sens de la responsabilité individuelle et la foi dans le libéralisme (+ doctrine protestante de la prédestination) entraînent l'adhésion de la middle class à la méritocratie.
= idée que chacun a dans la société la place qu'il mérite.
Cette adhésion à la méritocratie entraîne une double attitude : mépris envers les pauvres, déférence envers les supérieurs.
Elle constitue en outre une garantie de stabilité sociale : on en remet pas en cause les hiérarchies sociales, les inégalités structurelles : on encourage à leur correction individuelle et à s'élever.
On valorise ainsi l'homme d'action, d'autorité, le self made man (voir le ridicule Bounderby de Temps difficiles de Dickens). (...)
[...] La formation des membres de la upper et middle middle class se fait dans les public schools, au cœur du dispositif de formation des élites. Ce sont des établissements d'enseignement secondaires privés, qui prennent la suite des preparatory schools et débouchent éventuellement sur Oxford et Cambridge. = Les plus célèbres : Rugby, Harrow, Eton (neuf anciennes + nouvelles qui se multiplient) À l'origine il s'agissait d'établissements fréquentés par la noblesse ; colonisés par la bourgeoisie qui y importe et impose ses propres valeurs. [...]
[...] Il y a intégration progressive de l'ensemble de la population dans le corps électoral. Cette évolution a abouti à privilégier la voie légaliste par rapport à la voie révolutionnaire, en offrant la possibilité de peser de l'intérieur sur le système. Un autre élément ciment, fédérateur doit être évoqué : l'adhésion à la monarchie, ou plutôt à la figure incarnée de la monarchie, Victoria. Se voit à l'occasion des attentats, à l'occasion des jubilés en 1887 et 1897. Règne très long, stable (64 ans). [...]
[...] Quelques exemples de ces trajectoires admirées : Thomas Cook, prédicateur itinérant qui se lance en 1841 dans les voyages organisés ; Cadbury (chocolat) ; Colman (moutarde) ; Stanley (explorateur) Méritocratie + religiosité ( on privilégie la charité privée par rapport à l'assistance publique ; on se méfie des profiteurs ; à l'origine de la Poor Law de 1834, des workhouses et du principe de less eligibility. Conformisme, souci de la respectabilité. Rejet de l'excentricité. Importance de l'apparence : doit être irréprochable (vêtement et propreté : place très importante dans les budgets, notamment de la lower middle class où cette vigilance est nécessitée par les obligations professionnelles (bien présenter) et par le souci de se démarquer des ouvriers, aux budgets comparables. Importance de la conduite publique et privée : pas de scandale. [...]
[...] - en bas : se nourrit de l'aristocratie populaire de l'artisanat et du petit commerce. Mais elle est cimentée par une forte identité sociale : c'est la classe conquérante de la société britannique, celle qui progresse en nombre, qui impose ses valeurs, y compris aux élites aristocratiques (attention toutefois, pas de déclin de l'aristocratie, continue à attirer par prestige social). Une classe hétérogène : - Propriétaires d'usines, entrepreneurs dont le nombre augmente avec la Révolution Industrielle, et dont le degré d'enrichissement est très variable. [...]
[...] Éloge de l'effort, du sacrifice, de l'autocontention et de la discipline. Exaltation de l'épargne, de la sobriété, de la tempérance aussi bien pour se démarquer de l'excentricité aristocratique que du désordre populaire. Le sens de la responsabilité individuelle : recoupe plusieurs credo - La foi dans le travail * un moyen d'ascension sociale individuelle * fierté tirée du sentiment d'utilité sociale (à l'opposé de l'upper class oisive et parasite et du chômeur, du vagabond) La middle class œuvre dans des secteurs économiques qui rendent des services et qui créent des richesses, qui font la prospérité du pays (alors que l'agriculture régresse dans le PNB). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture