En 1945, l'armée soviétique contrôle la plus grande partie de l'Europe centrale et orientale où, sauf en Pologne, elle a été accueillie avec enthousiasme. Pour construire dans cette partie de l'Europe un glacis protecteur face aux pays capitalistes, Staline y orchestre la conquête du pouvoir par les communistes locaux qui, sous couvert de «dénazification», traquent les « fascistes » avérés et « virtuels » (riches et bourgeois). Une gigantesque épuration frappe l'armée, la police et la justice. Puis les partis communistes forment ? avec les partis socialistes et du centre ? des gouvernements de coalition où ils détiennent les postes-clés (Intérieur, Justice, Armée, Economie). Ils peuvent ainsi éliminer leurs adversaires, puis leurs alliés un par un (« tactique du salamis ») et installer des démocraties populaires contrôlées par Moscou.
En Tchécoslovaquie, les communistes doivent attendre 1948 pour imposer leur dictature par « le coup de Prague. En revanche, en Yougoslavie et en Albanie - où ils ont conduit avec succès la guerre de Libération - ils ont conquis le pouvoir dès 1945.
[...] La divulgation de la condamnation du stalinisme secoue particulièrement deux démocraties populaires où l'ordre stalinien est encore en place. En Pologne, le mécontentement populaire éclate à Poznan, en juin 1956, où 20 000 ouvriers assiègent le local de la police politique. La forte mobilisation ouvrière et étudiante obtient le retour au pouvoir du communiste Gomulka qui avait été emprisonné pendant la terreur stalinienne.
La rébellion polonaise attise la contestation des ouvriers et intellectuels hongrois. Le 23 octobre 1956, une manifestation de solidarité avec les Polonais se transforme en émeute.
[...] En 1989, l'URSS surprend le monde en donnant l'impression de laisser écrouler son empire en Europe de l'Est. S'il ne songe pas à abandonner les démocraties populaires, Gorbatchev invite chaque Etat à trouver sa propre voie pour construire le socialisme, dans le respect mutuel des pays frères. Cette non-ingérence dans les affaires intérieures de ses alliés fait partie de sa politique extérieure de détente alors que la Perestroika et la glasnost, qu'il lance en URSS, encouragent la dissidence en Europe de l'Est.
Ainsi, Moscou accepte l'idée de la formation en Pologne d'un gouverne¬ment dirigé par un non-communiste, avec une majorité de ministres issus des rangs de Solidarnosc). Une même transition pacifique et légaliste-encouragée par le pape Jean-Paul Il -s'opère à Budapest où lmre Nagy est réhabilité en juillet 1989 et où, en octobre, le Parti communiste, devenu le Parti socialiste hongrois, renonce au monopole du pouvoir politique et accepte le principe d'élections libres et multipartites (...)
[...] En 1956, pendant le XXe congrès du PCUS, il condamne la dictature et les crimes de son prédécesseur et admet pour les démocraties populaires la pluralité des voies de passage au socialisme Deux crises inquiétantes pour le régime communiste La divulgation de la condamnation du stalinisme secoue particulièrement deux démocraties populaires où l'ordre stalinien est encore en place. En Pologne, le mécontentement populaire éclate à Poznan, en juin où ouvriers assiègent le local de la police politique. La forte mobilisation ouvrière et étudiante obtient le retour au pouvoir du communiste Gomulka qui avait été emprisonné pendant la terreur stalinienne. La rébellion polonaise attise la contestation des ouvriers et intellectuels hongrois. Le 23 octobre 1956, une manifestation de solidarité avec les Polonais se transforme en émeute. [...]
[...] Par contre, deux démocraties populaires refusent la déstalinisation et s'écartent davantage de l'URSS. En Albanie, Enver Hoxha, qui se réfère aux thèses de Mao Tsétoung, poursuit la construction d'un communisme pur et dur d'inspiration nationaliste. En Roumanie, cette voie d'un stalinisme national est aussi empruntée par Gheorgiu-Dej puis Ceausescu qui affirment l'indépendance de leur pays : symboliquement, l'obligation d'apprendre le russe est abrogée. L'armée et la police secrète persécutent les minorités hongroises et terrifient des populations vouées à une extrême pauvreté, à l'obéissance absolue au Guide, célébré par les intellectuels et par une architecture paranoïaque . [...]
[...] La répression frappe des milliers de Hongrois, dont Nagy qui est pendu. Les partis communistes des autres démocraties populaires doivent tenir compte des événements de Pologne et de Hongrie qui les inquiètent L'éclatement du bloc L'attitude des démocraties populaires face à la déstalinisation diverge. Elle touche la plupart des pays de l'Est où elle se traduit, comme à Prague, par le déboulonnage des statues de Staline et la réhabilitation partielle des victimes des procès truqués. Elle suspend la terreur et permet à des démocraties populaires de suivre des voies nationales, mais sans se détacher de la politique extérieure de l'URSS. [...]
[...] Pourtant, le 6 mars 1953, la nouvelle de la mort de Staline plonge dans la consternation les peuples et les dirigeants des démocraties populaires. Les démocraties populaires constituent un glacis soviétique composé d'Etats totalitaires à l'image de l'URSS Les effets de la déstalinisation, 1953- L'espoir d'une ouverture La mort de Staline en 1953 fait naître l‘espoir d'un cours nouveau. Il se traduit en Tchécoslovaquie et en RDA par des révoltes d'ouvriers qui protestent contre la dégradation de leurs conditions de vie. [...]
[...] Il draine au plus de la population, mais sa direction confisque tous les pouvoirs. A sa tête, le Premier secrétaire écarte ses rivaux, organise le culte de sa personnalité, à l'image de celui de Staline. Cet Etat totalitaire se pare d'une façade démocratique (suffrage universel, plusieurs partis mais satellisés par le PC) et affiche la volonté de construire une société sans classe. Pour relever les défis de la reconstruction, l'économie est étatisée. Elle repose sur la collectivisation autoritaire, la planification centralisée et la priorité donnée à l'industrie lourde. [...]
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