La majorité des Français au XIXe siècle vivent dans les campagnes. Leur cadre de vie est marqué par une très grande stabilité jusque dans le dernier tiers du siècle.
Après la période révolutionnaire, la première moitié du XIXe siècle connaît peu de bouleversements : certes le contexte économique favorise une augmentation de la production, mais sans rupture et surtout après 1850. Les conditions de vie se sont surtout améliorées sous le Second Empire avec la conjonction de prix élevés et un léger recul de la pression démographique. Le milieu du siècle apparaît comme l'apogée du monde paysan français alors que les changements ont surtout des origines extérieures.
En revanche, après 1870, l'agriculture française entre en crise et ce de manière durable, jusqu'à la fin du siècle. Les prix s'effondrent. La modernisation des exploitations est freinée. L'État doit prendre des mesures afin de protéger l'agriculture française. Les difficultés économiques favorisent enfin l'accélération des mutations du monde agricole.
[...] La production agricole croît de 1,2 % par an entre 1815-1824 et 1865-1874, comme pour l'ensemble de l'activité économique. De 1818 à 1845 les prix agricoles sont orientés à la baisse ce qui efface les effets de l'augmentation de la production. Mais sous le Second Empire, les prix augmentent ainsi que la production, ce qui donne une impression d'aisance. À plusieurs reprises il y a des pénuries : 1816-1817, 1837, 1839-1840, 1846-1847, 1854-1856 et 1867-1868. Après 1850, les variations des quantités produites et des prix se réduisent, la question des subsistances semble maîtrisée. Il n'est plus indispensable de cultiver partout des céréales panifiables et la hausse des prix rend plus attractives des activités comme l'élevage ou la viticulture.
Entre 1815 et 1852, la surface des terres cultivées progresse de 20 % aux dépens des friches. Le froment gagne du terrain sur le seigle et le méteil. La consommation de pain blanc augmente dans les villes et dans les couches aisées de la paysannerie. La pomme de terre progresse en Auvergne, en Bretagne et en Provence et permet de diminuer la ration de pain. Le maïs joue le même rôle dans le sud du Bassin Parisien et dans la vallée du Rhône. Ces nouvelles productions permettent de réserver des céréales pour la nourriture du bétail ou pour le marché. Entre 1852 et 1874, les surfaces consacrées à la vigne s'accroissent de 13 %, surtout au sud de la Loire, en Languedoc et en Roussillon. De nombreux vignerons deviennent propriétaires grâce à la hausse des prix. (...)
[...] La durée de la crise agricole rend nécessaire une intervention de l'État. Les gouvernements font le choix du protectionnisme, sous la pression des agriculteurs. L'opposition au libre-échange s'est développée dans les années 1880. Après des premières mesures jugées trop timides, Jules Méline fait adopter un tarif douanier en 1892 dont le taux est variable de 5 à En 1898, la loi du cadenas permet de moduler les tarifs douaniers selon les produits. Mais le protectionnisme freine aussi les exportations françaises. [...]
[...] Les pratiques frauduleuses sont dénoncées, les députés sont accusés de défendre les betteraviers du Nord. Le 05 mai personnes se réunissent à Narbonne, puis à Béziers le 12 mai. Le 09 juin 500.000 personnes défilent à Montpellier. Le maire de Narbonne lance un ultimatum au gouvernement. En réponse, Clémenceau envoie la troupe, il y a des affrontements avant le retour au calme à partir du 22 juin. Une loi est proposée pour réprimer le sucrage des vins, elle est promulguée le 29 juin. [...]
[...] À la différence des autres maladies de la vigne, le phylloxéra tue les plants. Le prix du vin s'élève, tandis que la maladie gagne le Bordelais puis la Bourgogne au début des années 1880, la Champagne dans les années 1890. Les pouvoirs publics ne prennent pas tout de suite conscience de la gravité de la crise et peinent à trouver des solutions. Finalement, c'est la replantation de la vigne qui s'impose à la fin des années 1870 : l'opération est très coûteuse. [...]
[...] La sélection des espèces est appliquée à l'élevage et aux productions végétales. Le chemin de fer favorise la diffusion des engrais. Entre 1890 et 1900, le rendement du blé progresse de Au niveau des petites et moyennes exploitations, le changement le plus important est le triomphe de la charrue : 3,7 millions de charrues pour 3,472 millions d'exploitations 1 ha) en 1892, de même la faux se banalise. Mais l'introduction de ces nouveautés suppose qu'elles aient fait leurs preuves et qu'elles ne soient pas trop coûteuses. [...]
[...] Seul le marché du blé semble unifié à la fin du Second Empire. Les structures agraires La propriété est de plus en plus morcelée tout en restant le fondement des hiérarchies sociales. Entre 1815 et 1865, le nombre des propriétaires a progressé de La grande propriété résiste mal dans les massifs montagneux, la Bretagne, un grand est de la Champagne à l'Alsace et en Provence. Elle perdure dans le Bassin parisien, le Languedoc, l'Aquitaine, le Nord et la basse vallée du Rhône. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture