Contrairement aux pays européens développés, l'Espagne n'a donc pas encore amorcé sa transition démographique, modèle qui correspond au maintien d'une natalité encore forte, mais conjuguée à un taux de mortalité en baisse. Les données pour 1900 sont sur ce point, significatives, si l'on prend le cas de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne.
Le régime démographique espagnol ne correspond donc pas à celui des pays industrialisés de l'Europe occidentale, qui sont tous marqués par un repli de la mortalité y compris la France.
Certes en Espagne, le taux de mortalité a baissé sur tout le siècle : proche des 40 pour mille dans les années 1780, il n'est plus que de 29 pour mille en 1900, mais bien moins qu'ailleurs. Au milieu du XIXe siècle, l'espérance de vie est de 30 ans en Espagne, de 35 ans en 1900.
Les causes de cette mortalité encore élevée pour le siècle sont à rechercher dans les structures économiques et sanitaires du pays : la faible productivité de l'agriculture est ainsi en cause. Une grande partie de la population se nourrit donc mal, les carences alimentaires affaiblissant les organismes, les fragilisant.
De façon plus ponctuelle, la mortalité est renforcée lors des crises de subsistance : notamment en 1857 et 1867-68, années de mauvaises récoltes, où le blé, rare, voit son prix fortement augmenter. En 1857 l'accroissement du prix du pain explique la hausse de la mortalité dans les provinces d'Extrémadure (Caceres, Badajoz), du nord de la Castille (Zamora, Salamanque, Ségovie, Burgos, Valladolid), et d'Andalousie (Cordoue).
Les conditions sanitaires sont également responsables du maintien d'une mortalité importante : les progrès de la médecine sont pourtant réels en Espagne comme ailleurs, surtout dans le dernier tiers du XIXe siècle du fait de la diffusion des travaux de Pasteur. Mais les autorités politiques tardent à mettre en oeuvre une véritable politique de santé publique : la vaccination anti-variolique ne devient ainsi obligatoire qu'en 1902 (...)
[...] L'industrie textile est avant tout catalane ; constituée autour du coton et de la laine, elle témoigne du dynamisme de la bourgeoisie catalane. Elle est concentrée pour l'essentiel sur Barcelone : à la fin du siècle, l'entreprise La España industrial, localisée dans la capitale catalane, compte ouvriers L'industrie sidérurgique s'organise autour de deux pôles essentiels : aux Asturies à proximité des bassins miniers (de Mieres et de Langreo) et en Biscaye au pays basque ainsi que dans le Guipuzcoa, en raison des gisements de fer qui s'y trouvent : dans la région de Somorrostro qui compte 7500 mineurs en 1903 et dans la zone de Bilbao qui en regroupe environ 2000. [...]
[...] La croissance démographique soutenue a en outre accru leur nombre sur le marché du travail contribuant à maintenir à un niveau bas les salaires qui leur étaient versés : dans la province de Murcie, les journaliers perçoivent 1,50 peseta par jour au début du siècle, alors que le prix du pain est de 35 centimes. La révolution libérale comme les mécanismes régulant le marché en matière de salaire ont donc entraîné une véritable prolétarisation du groupe des journaliers. Leur vulnérabilité a été encore aggravée par le caractère saisonnier de l'emploi dans les grands domaines latifundiaires, les périodes d'activité (taille des oliviers, récoltes) étant peu nombreuses. [...]
[...] C'est que la vente des terres issues du désamortissement a permis une extension des superficies cultivées. C'est le cas pour le blé qui occupe hectares en en 1860 ; pour les autres céréales qui passent pour les mêmes dates de hectares à On assiste en outre à une diversification des cultures vivrières, grâce au maïs et à la pomme de terre. Mais les rendements stagnent : de 6,3 par hectare en 1800, ils passent à 6,9 en 1900 pour le blé. [...]
[...] Dans la province de Léon, durant la première moitié du siècle 70% des exploitations paysannes sont des exploitations de 2 ou 3 hectares seulement se situent entre 10 et 20 hectares. Cette moyenne propriété paysanne est également bien représentée par le cas des rabassaires catalans, exploitants vignerons en FVI liés par contrats de rabassa morte aux propriétaires du vignoble ; ces rabassa morte fixent la durée du fermage sur celle du vignoble. Au sein de ce groupe, certains ont pu connaître une certaine aisance, parmi les cultivateurs du nord de la Castille par exemple : dans le Léon, durant la première moitié du siècle quelques familles se détachent ainsi (famille Alvarez Acevedo, commune de La Vecilla), qui détiennent 30% de la terre cultivée dans les communes où ils habitent et peuvent contrôler jusqu'à 50 hectares. [...]
[...] Certes en Espagne, le taux de mortalité a baissé sur tout le siècle : proche des 40 pour mille dans les années 1780, il n'est plus que de 29 pour mille en 1900, mais bien moins qu'ailleurs. Au milieu du XIXe siècle, l'espérance de vie est de 30 ans en Espagne, de 35 ans en 1900. Les causes de cette mortalité encore élevée pour le siècle sont à rechercher dans les structures économiques et sanitaires du pays : la faible productivité de l'agriculture est ainsi en cause. [...]
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